L’Actu vue par Remaides : « Prix Jean-François Rey : des défenseurs-ses de l’AME récompensés-es »
- Actualité
- 20.10.2025
Alexia Decouis (à gauche), administratrice de AIDES, représentait la présidente de AIDES lors de la cérémonie de remise du prix. À ses côtés, le Dr Jean-François Corty, président de Médecins du Monde, la Dre Julie Chastang, médecin généraliste au centre municipal de santé de Champigny-sur-Marne, maîtresse de conférences des universités à Sorbonne Université, et le Dr Nicolas Vignier, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Avicenne (AP-HP), membres d’un collectif de plus de 3 000 soignants-es engagés-es dans la défense de l'AME.
Par Jean-François Laforgerie
Prix Jean-François Rey :
des défenseurs-es de l'AME, dont AIDES, récompensés-es
Le 64ème Congrès national des Centres de santé s’est déroulé à Paris, les 9 et 10 octobre 2025. À cette occasion, le comité d’organisation de cet événement a décidé de décerner le Prix Jean-François Rey à l'association AIDES et à un collectif de soignants-es engagés-es dans la défense de l'AME (Aide médicale de l’État) . C’est la 17ème fois que cette récompense est remise. Explications.
Que récompense le prix Jean-François Rey ?
Jean-François Rey est un ancien médecin généraliste et fervent défenseur de l'accès aux soins pour tous-tes. Le médecin a milité pour le développement des centres de santé en France, dès la seconde moitié du XXe siècle. Le prix portant son nom est attribué tous les ans depuis 2009, individuellement ou collectivement à toutes les personnes, structures, associations et collectifs ayant engagé ou promu une ou des actions innovantes en santé, en faveur de l’accès aux soins et à la santé de la population ou encore, de l’amélioration des pratiques professionnelles et de la qualité des soins.
Qui a été récompensé ?
Cette année, le jury a ainsi tenu à saluer l'association AIDES pour ses actions de plaidoyer en faveur de la défense de l'AME (Aide médicale de l’État), et de dénonciation des tentatives répétées de restriction d'accès à ce dispositif essentiel pour tant de patients-es et de réduction de son panier de soins, notamment. « Le prix Jean-François Rey est une grande joie pour AIDES. Il souligne l’engagement et la mobilisation constante de nos militants-es pour la défense du droit à la santé des étrangers-ères et pour un accès universel aux soins, des conditions indispensables à la lutte contre le VIH/sida et les hépatites virales », a indiqué AIDES. Le Prix Jean-François Rey a également récompensé le collectif de soignants-es engagés-es dans la défense de l'AME.
Ce collectif a notamment publié une tribune dans Le Monde (7 octobre). Dans un texte argumenté, le collectif de plus de 3 500 soignants-es explique que les « récents projets de décret visant à réformer l’aide médicale d’État semblent plus motivés par des considérations politiques que par de véritables enjeux de santé publique ». Il prévenait que s’il « aboutissaient, ils pourraient avoir des conséquences désastreuses. » (plus d’infos ici).
Pourquoi cette récompense ?
Dans un article consacré à la cérémonie, la journaliste Karen Ramsay, du site Concours pluripro, écrit : « Pour les membres du jury, "un seul tour de table a suffi, tellement ça semblait évident", [a expliqué Éric May, membre du comité d'organisation du congrès], car "il a paru indispensable et vital de braquer les projecteurs sur ceux qui partagent les valeurs des centres de santé et mènent âprement des actions de plaidoyer en faveur de la défense de l'aide médicale d'État qui, pour nous, est le symbole d'une attaque sans pareille contre l'accès aux droits de tous à des soins de qualité. Ceux-là même qui dénoncent, arguments à l'appui, les tentatives répétées de restriction à des dispositifs à combien essentiels pour tant de patients". »
L’AME, éternel bouc-émissaire
« Une fois encore, l’AME est instrumentalisée, au prix de la santé de personnes particulièrement vulnérables. Pourtant, toutes les évaluations réalisées montrent que les réformes du dispositif n’ont aucune efficacité prouvée sur le contrôle migratoire. Leurs conséquences négatives sur la santé des patients et sur le fonctionnement de notre système de soins, elles, sont bien connues », avancent les soignants-es signataires. Et ils et elles d’expliquer : « En tant que soignants, nous rappelons que l’accès aux soins est un droit humain fondamental, inscrit dans les engagements internationaux de la France et au cœur de notre éthique professionnelle. L’AME n’est pas une faveur, mais un dispositif de santé publique qui protège l’ensemble de la société. Empêcher une partie de la population de se soigner, c’est provoquer des complications médicales évitables et des coûts plus lourds pour les hôpitaux. »