Moins visible et moins connue, l’épidémie des hépatites virales demeure extrêmement importante. 400 millions de personnes sont infectées par une hépatite B ou C, soit dix fois plus que le nombre de celles qui vivent avec le VIH Dans le monde, des zones sont particulièrement touchées. 1 millions de personnes meurent chaque année d’une hépatite B ou C. L’accès aux médicaments ou aux traitements restent une gageure, dans un contexte où, même en France, la question du prix des traitements freinent la riposte aux hépatites.

L’hépatite C

En 2016, entre 150 et 180 millions de personnes vivent avec une hépatite C. On rencontre l’hépatite C partout dans le monde mais les régions les plus touchées sont l’Afrique du Nord et l’Asie centrale et orientale. Pour un nombre important des personnes atteintes par la forme chronique de la maladie, l’infection évolue vers la cirrhose ou le cancer du foie. Chaque année, 700 000 personnes meurent de l’hépatite C ou d’une pathologie associée.

Le virus de l’hépatite C est transmis par le sang. Les modes de transmission les plus fréquents sont les suivants:

• La consommation de drogues injectables en partageant le matériel d’injection;
• Un matériel médical ou d’injection souillé et réutilisé
• La transfusion de sang et de produits sanguins dans certains pays où le VHC n’est pas contrôlé lors de l’opération

Le virus de l’hépatite C peut aussi être transmis lors de rapports sexuels traumatiques pour certaines muqueuses ou par une mère infectée à son enfant. Mais ces modes de transmissions restent beaucoup plus rares. Si vous avez déjà rencontré une de ces situations, il est vivement conseillé de se faire dépister.

Selon les pays, l’épidémie d’hépatite C peut toucher principalement certaines populations, comme les usagers de drogues, mais aussi parfois la population en général. On parle alors d’épidémie généralisée. Il existe des plusieurs souches du VHC et leur répartition varie selon les zones du monde.

En France, 300 000 personnes sont touchées par l’hépatite C. Il n’existe pas de vaccin. Depuis 2014, de nouveaux médicament (antiviraux à action directe ou AAD) sont arrivés et permettent des taux de guérison supérieurs à 90 % pour l’ensemble des souches de l’hépatite C. Cependant, les laboratoires pratiquent des prix extrêmement élevés et la France a dans un premier temps rationner l’accès à ces traitements ultra-efficaces.

Si les prix ont fortement baissé dans certains pays à revenus faibles (450 € pour une cure de 3 mois en Inde), grâce à l’arrivée rapide de versions génériques des médicaments, il reste beaucoup à faire pour que ces progrès conduisent à un plus large accès au traitement dans le monde entier.

Depuis septembre 2016, la France a annoncé la mise en place du traitement universel, c'est-à-dire pour toutes les personnes dépistées, peu importe l’état du foie (fibrose ou cirrhose). Dans les faits, certains malades restent exclus de cet accès et ne pourront pas être traités dans l’immédiat.

Le combat continue pour faire pouvoir faire baisser les prix et ainsi exiger de l’état de mettre plus de médicaments à disposition des personnes vivant avec le VHC et ainsi pouvoir traiter le plus de monde possible, quelle que soit la souche du virus.

L’hépatite B

240 millions de personnes vivent avec une infection chronique par le virus de l’hépatite B. Près de 700 000 personnes par an meurent des suites du VHC, notamment de cirrhose ou de cancer du foie. C’est en Afrique subsaharienne et à l’Est de l’Asie que la prévalence de l’hépatite B est la plus élevée. Dans certains pays, la proportion d’adultes vivant avec une hépatite B chronique est comprise entre 5 et 10%. Il existe aussi des poches géographiques où le virus est très présent, comme dans le bassin amazonien (Guyane, Brésil) et dans le sud de l’Europe centrale.

Au Moyen-Orient et sur le sous-continent indien, l’épidémie de VHB est généralisée avec des taux compris en 2 et 5 %. L’infection chronique est beaucoup moins présente en Europe et Amérique du Nord, où les cas se concentrent dans des groupes particulièrement vulnérables (personnes migrantes, usagers de produits).

On dispose depuis 1982 d’un vaccin contre l’hépatite B. Ce vaccin très efficace dans la prévention de l’infection. Mais une fois le virus devenus chronique, on ne peut en guérir. Il faut alors prendre un traitement à vie. Cependant l’accès au dépistage et aux traitements contre le VHB manquent encore cruellement dans le monde.