Rapport d'activité et bilan financier 2014
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Le mot du président
Après 30 ans de mobilisation, nous le savons mieux que personne : rien n’est jamais gagné d’avance lorsqu’on lutte contre le sida et les hépatites. Pourtant 2014 a été marquée par des progrès notables et AIDES y a, une fois de plus, pleinement contribué. L’enjeu est considérable, car nous savons désormais comment mettre fin à ces épidémies. Chaque action, chaque innovation, chaque projet réalisé par l’association en 2014 a été dédié à cet objectif : garantir aux personnes les plus exposées un accès inconditionnel au dépistage et à la prévention, une prise en charge de qualité et le respect de leurs droits fondamentaux quel que soit leur genre, leur origine, leur classe sociale ou leur orientation sexuelle. Lorsque cet objectif sera atteint, les épidémies de sida et d’hépatites s’éteindront en quelques années. Mais avec 7 000 nouvelles contaminations en France en 2014, et 15 millions de malades privés de traitements dans le monde, le chemin est encore long.
En France, AIDES a encore intensifié ses actions de dépistage auprès des publics les plus vulnérables : plus de 43 000 tests rapides du VIH réalisés en 2014, chiffre en hausse constante depuis quatre ans. Grâce au soutien de nos partenaires, de nos donateurs et à l’engagement constant de nos militants, nous continuerons à déployer nos actions afin d’atteindre ces 30 000 personnes qui, en France, ignorent toujours qu’elles sont séropositives. Mais 2014 a aussi été une année de forte innovation.
Investie dans des projets de recherche communautaire dont les résultats ont été salués dans le monde entier, AIDES a pu démontrer l’efficacité de nouveaux outils de prévention, comme le traitement préventif ou l’accompagnement à l’injection. Et nous mettons tout en œuvre pour que ces nouveaux outils soient accessibles à ceux qui en ont urgemment besoin.
Contre les hépatites aussi, AIDES a été particulièrement active. Car 2014 a connu une double révolution : la publication du premier rapport d’experts pour la prise en charge des hépatites - auquel nous avons largement contribué - et l’arrivée de traitements révolutionnaires contre l’hépatite C. Permettant des taux de guérison inédits, ces thérapies innovantes pourraient mettre fin à une épidémie qui touche 200 000 personnes en France. Problème : leur prix exorbitant. AIDES a donc mené un plaidoyer au long cours auprès des pouvoirs publics et de l’industrie pharmaceutique, pour que chaque malade y ait accès.
À l’international enfin, AIDES a poursuivi en 2014 ses actions de plaidoyer en faveur de l’accès universel au traitement et initié des programmes dans plus de 20 pays pour faire avancer les droits des minorités. La baisse remarquable du nombre de morts et de nouvelles contaminations montre qu’investir contre le sida et mobiliser les personnes touchées, ça marche. Mais le virus a encore tué 1,2 millions de personnes en 2014 et de nombreux États continuent d’appliquer des lois rétrogrades qui font le lit de l’épidémie. Nous pouvons mettre fin au sida et aux hépatites, mais nous ne sommes qu’au milieu du gué. Les progrès réalisés restent fragiles : plus que jamais, le combat continue.
Aurélien Beaucamp
Président