Je fais un don

    L'Actu vue par Remaides : Bonne protection du vaccin contre le Mpox chez les personnes vivant avec le VIH

    • Actualité
    • 30.10.2024

     

    FLACON

    DR

    Par Fred Lebreton

    Bonnes protection du vaccin contre le Mpox chez les personnes vivant avec le VIH

     

    Après la réapparition mondiale du virus du Mpox en 2022, les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en stade avancé de l’infection ont été identifiées comme un groupe ayant un risque plus élevé d’être infecté et de faire une forme grave de la maladie en cas d'infection. Une étude publiée le 8 octobre dans la revue scientifique Clinical Infectious Diseases montre que la vaccination contre le Mpox offre une protection élevée chez les PVVIH. Explications.

     

    Une protection globale de 84 % après une ou plusieurs doses de vaccin

    Jusqu’à ce jour, peu de données en vie réelles étaient disponibles sur la vaccination Mpox chez les PVVIH. L'étude publiée dans Clinical Infectious Diseases a été menée par des chercheurs-ses du Center for AIDS Research (CFAR), un programme conjoint de l'Université de Washington et du Fred Hutch Cancer Center à Seattle. Les chercheurs-ses ont examiné les données de 19 777 personnes vivant avec le VIH qui ont reçu des soins dans neuf cliniques affiliées au CFAR à travers les États-Unis. La collecte des données a couvert la période du 1er janvier 2022 au 31 mai 2023. Dans cette cohorte, 413 cas de Mpox ont été recensés. Il s'agit d'un chiffre bien plus élevé que tout ce qui a été documenté dans le monde, a souligné la Dre Rachel Bender Ignacio, autrice principale de l'article et professeure agrégée de médecine à l'École de médecine de l'Université de Washington.

    « Dans notre cohorte, nous avons observé une protection globale de 84 % après une ou plusieurs doses de vaccin, ce qui signifie que la vaccination a permis de prévenir presque neuf cas sur dix qui auraient pu se produire », a déclaré la Dre Rachel Bender Ignacio. « Bien qu’il soit rare de contracter le Mpox après avoir reçu les deux doses, nous n’avons observé aucun cas de ce type. Cela signifie que recevoir les deux doses recommandées offre une protection élevée. »

    L'effet protecteur du traitement ARV

    Les chercheurs-ses avaient accès aux données des patients-es, telles que la présence d’un traitement antirétroviral, la mesure de la charge virale ainsi que les dates de vaccination et de diagnostic du Mpox. « Les données nous ont offert une occasion unique de répondre aux questions sur les conséquences du Mpox chez les personnes vivant avec le VIH et sur l'efficacité du vaccin dans cette population », a déclaré la Dre Michalina Montaño, épidémiologiste dans la division des vaccins et des maladies infectieuses du Fred Hutch Cancer Center. Elle est l’autrice principale de l'article.

    Les estimations de l'efficacité du vaccin contre le Mpox dans la population générale varient entre 65 % et 85 %. « C'est très encourageant que, parmi les personnes vivant avec le VIH, nous atteignions la fourchette haute de cette estimation, même si certaines n'ont reçu qu'une seule des deux doses recommandées », a déclaré la Dre Michalina Montaño. Le traitement ARV, qui peut restaurer une grande partie de la puissance du système immunitaire affaiblie par le VIH, semblait offrir une protection contre les symptômes les plus graves du Mpox. « Les personnes qui n'étaient pas sous traitement ou qui ne prenaient pas leur traitement de manière régulière couraient le plus grand risque d'être hospitalisées en raison du Mpox », a-t-elle ajouté.

    La vaccination Mpox sauve des vies !

    Pour rappel, lors de la conférence de la Croi, en février 2023, Chloe Orkin, une médecin britannique et professeure spécialisée dans le VIH à l'Université Queen Mary de Londres, avait présenté une étude sur les liens entre la mortalité liée au Mpox et le taux de CD4 chez des PVVIH co-infectées. Sur la base de cette étude, la Dre Orkin et ses collèges pensaient que la forme nécrosante sévère, avec maladie systémique liée au Mpox, était une condition définissant le stade sida causée par un pathogène opportuniste chez les personnes en stade avancé de l’infection à VIH. La Dre Okin plaidait pour que le Mpox soit ajouté à la classification des maladies opportunistes liées au VIH/sida. Précision importante : seules, 21 personnes en stade sida avaient fait le vaccin Mpox préventif, mais aucun décès n’a eu lieu chez ces personnes. Un plaidoyer imparable pour que les PVVIH à risque d'infection par le Mpox soient prioritaires dans l’accès aux vaccins préventifs. La vaccination Mpox sauve des vies !

    Près de 190 cas de Mpox en France depuis le 1er janvier 2024

    Dans son dernier bulletin sur le Mpox publié le 22 octobre dernier, Santé publique France indique qu’un total de 190 cas de Mpox lui ont été déclarés depuis le 1er janvier 2024, dont quatre sur les sept derniers jours. Seuls des virus de clade II (celui qui circule en France depuis 2022) ont été détectés. Tous les cas concernaient des personnes adultes âgées entre 18 et 65 ans (médiane d’âge de 36 ans). Sept cas concernaient des femmes. Pour la répartition géographique : 81 personnes infectées résidaient en région Île-de-France, 33 en Auvergne Rhône-Alpes, 28 en Occitanie, douze en Provence-Alpes-Côte d’Azur et onze en Nouvelle-Aquitaine. Parmi les 183 cas pour lesquels l’information était disponible, douze (7 %) ont été hospitalisés, principalement en raison de douleurs intenses, associées ou non à une pathologie concomitante ou à des complications. Parmi les 121 cas dont le statut vaccinal antivariolique était connu à la fois dans l’enfance et depuis 2022, 91 n’ont reçu aucune vaccination, 20 n’ont été vaccinés que depuis 2022, six n’ont été vaccinés qu’avant 1984, et quatre ont été vaccinés depuis 2022 alors qu’ils l’avaient déjà été avant 1984. De plus, 40 cas ont été vaccinés depuis 2022, sans information sur une éventuelle vaccination dans l’enfance.

    Premier cas de clade Ib en Allemagne
    À ce jour, en dehors de la République démocratique du Congo (RDC), sept pays ont déclarés des virus de clade Ib : Burundi (1 287 cas), Ouganda (164), Kenya (14), Rwanda (6), Suède (1), Thaïlande (1), Inde (1) et Allemagne (1) (source). Dans son bulletin hebdomadaire du 25 octobre destiné aux professionnels-les de santé, l’ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control)  en dit plus sur ce premier cas de clade 1b en Allemagne : « Le 22 octobre 2024, l'Allemagne a rendu publique l'information concernant un individu diagnostiqué porteur du Mpox de clade Ib, associée à un voyage à l'étranger. Le cas a été confirmé comme étant le Mpox de clade Ib le 18 octobre. Il s'agit du premier cas d'importation de clade Ib signalé en Allemagne. Le cas a été détecté en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. L'individu est un homme âgé de 30 à 40 ans, qui a voyagé au Rwanda de septembre au début octobre et a eu un contact hétérosexuel dans le pays. Quelques jours après son retour en Allemagne, il a développé des symptômes typiques du Mpox et a consulté un médecin. Le patient reçoit des soins médicaux à l'hôpital conformément aux mesures d'isolement recommandées et il est en voie de rétablissement. Toutes les personnes ayant été en contact ont été classées à faible risque. D'autres investigations sont en cours. Compte tenu des mesures mises en œuvre par l'Allemagne, notamment l'isolement du cas et le traçage des contacts, le risque pour la population générale dans l'UE/EEE lié à cette importation est considéré comme très faible, étant donné la très faible probabilité d'une propagation supplémentaire et un impact faible ». L’ECDC précise également qu’au 25 octobre 2024, « aucune transmission secondaire du Mpox de clade Ib n'a été signalée en Suède, en Thaïlande ou en Inde (pays en dehors de l'Afrique où le clade I a été détecté) ».

    Mpox en Afrique : 43 700 cas et plus de 1000 décès en 2024
    Dans son bulletin hebdomadaire du 25 octobre destiné aux professionnels-les de santé, l’ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control) publie les dernières données sur le Mpox en Afrique. En 2024, plus de 43 700 cas confirmés et suspects de Mpox dus aux clades I et II, dont plus de 1 000 décès, ont été signalés en Afrique. Cela inclut plus de 9 300 cas confirmés, selon l'OMS (Rapport mondial de l'Organisation mondiale de la Santé sur le Mpox (données au 20 octobre). Les pays signalant des cas sont le Burundi, le Cameroun, la République Centrafricaine, la République du Congo, la Côte d'Ivoire, la République Démocratique du Congo (RDC), le Gabon, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Libéria, le Maroc, le Nigeria, le Rwanda, l'Afrique du Sud, l'Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe. Les deux pays signalant le plus grand nombre de cas ces dernières semaines restent la RDC et le Burundi. De plus, des cas ont été signalés en Ouganda. Au cours des six dernières semaines, la RDC a signalé 1 743 cas confirmés de Mpox et le Burundi 902, selon le Rapport mondial de l'OMS sur le Mpox (données au 20 octobre). Des décès ont été signalés en RDC (235 parmi tous les cas selon l'OMS au cours des six dernières semaines). La RDC continue de signaler le plus grand nombre de cas de Mpox en Afrique. Le nombre cumulatif de cas en 2024 est de plus de 34 000 (plus de 6 900 confirmés), dont plus de 980 décès.

    Premier cas détecté au Royaume-Uni du nouveau variant du Mpox
    L’Agence de sécurité sanitaire britannique (UKHSA) a annoncé mercredi 30 octobre avoir détecté un premier cas d’infection du nouveau variant du Mpox, le clade 1b, à l’origine d’une importante épidémie en Afrique. L’agence a indiqué que ce « seul cas humain confirmé de clade 1b Mpox » avait été détecté à Londres et concernait une personne « qui avait récemment voyagé dans des pays d’Afrique » touchés par ce variant, indique l’AFP. Les autorités sanitaires précisent dans un communiqué que « le risque pour la population reste faible ». Un cas d’infection au clade 1b du Mpox a été détecté en Allemagne, il y a quelques jours. D’autres ont été signalés en Suède et en Thaïlande. « Tous les contacts [de cette personne, ndlr] se verront proposer un test et une vaccination si nécessaire et seront conseillés sur les soins complémentaires à prodiguer s’ils présentent des symptômes ou si le test est positif », a commenté l’UKHSA. L’agence sanitaire a précisé travailler « en étroite collaboration » avec le service de santé public britannique (NHS) « et des partenaires universitaires pour déterminer les caractéristiques de l’agent pathogène et évaluer plus avant le risque pour la santé humaine ». Depuis plusieurs mois, une nouvelle épidémie de Mpox avec le clade 1b touche l’Afrique, tout particulièrement la République démocratique du Congo (RDC), le Burundi et le Nigeria. Une campagne de vaccination a été lancée début octobre en RDC, pays le plus touché au monde par le virus.