Je bouge, nous bougeons… nous vivons mieux… et plus longtemps !
- Remaides
- 18.12.2023
© Studio Capuche
Par Jean-François Laforgerie
Je bouge, nous bougeons… nous vivons mieux… et plus longtemps !
L’activité physique fait, dans certains cas, office de « thérapeutique non médicamenteuse ». La science le démontre, tout particulièrement chez les personnes qui vivent avec une maladie chronique. Elle permet une amélioration de l’espérance de vie en bonne santé ; « Et de l’espérance de vie de sept ans en moyenne », selon l’Assurance Maladie. Ces dernières années, plusieurs textes (lois, règlements) ont été publiés pour en faciliter la prescription par un-e professionnel-le de santé dans le cadre des ALD. Remaides fait le point.
À quoi sert l’activité physique pour la santé ?
« Les bienfaits de l’activité physique sur la santé sont désormais largement connus et validés, y compris pour les personnes vivant avec une maladie chronique », rappelait, en 2022, la Pre Dominique Le Guludec, alors présidente de la Haute autorité de santé (HAS). Les experts-es considèrent que les contre-indications à l’activité physique existent, mais qu’elles sont rares et le plus souvent temporaires. La HAS estime que l’activité physique est une « thérapie non médicamenteuse validée ». Elle intervient en prévention de nombreuses maladies chroniques (maladies cardio-vasculaire, diabète, hypertension, etc.). Elle diminue l’incidence de certains cancers (sein, côlon, vessie, rein…). Elle améliore les fonctions cognitives (attention, mémoire, concentration, etc.), la qualité du sommeil. Elle réduit le risque de dépression, de prise de poids excessive, les chutes lorsqu’on est âgé-e.
Bénéfices aussi chez les personnes qui vivent avec une maladie chronique : réduction du risque de mortalité (cancers du sein, colorectal, prostate, diabète de type 2), diminution de la douleur (arthrose), amélioration de la mobilité, des fonctions cognitives (par exemple, à la suite d’un AVC), etc. Une condition cependant pour que cela marche : l’activité physique doit être régulière et pratiquée tout au long de la vie. En effet, si toute augmentation de son activité physique est bonne pour la santé, les effets bénéfiques disparaissent progressivement en deux mois en cas de cessation complète de l’activité physique. Mais il n'est jamais trop tard pour commencer, et en retirer des bénéfices. Dans les faits, il ne faut pas arrêter et garder à l’esprit qu’on peut adapter cette activité physique en fonction de son âge, de l’évolution de son état de santé. Chacun-e peut faire en fonction de son « état physiologique et psychologique », de ses envies, de ses besoins.
Quelle différence entre l’activité physique et l’activité physique adaptée (ou APA) ?
La première est définie comme « tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques, qui entraîne une dépense énergétique supérieure à celle du métabolisme de repos ». Les activités physiques de la vie quotidienne se rangent dans trois domaines : les déplacements actifs (c’est le fait de marcher, de monter ou descendre des escaliers, faire du vélo pour aller au travail, faire les courses, etc.), les activités réalisées dans un contexte domestique (ménage, bricolage, jardinage, repassage, etc.) et les activités réalisées dans un contexte professionnel ou scolaire.
Qu’est-ce qui différencie « l’exercice physique » de « l’activité sportive » ?
Ce qu’on appelle « l’exercice physique » est une « activité physique planifiée, structurée, répétitive dont l'objectif est l'amélioration ou le maintien d'une ou plusieurs composantes de la condition physique », explique la HAS. Par exemple, la séance d’exercices au sol qu’on pratique le matin pour faire travailler muscles et articulations ou la séance de vélo d’appartement en fin de journée en regardant le journal télévisé ou en écoutant de la musique, etc. Ce type d’activité ne nécessite pas obligatoirement d’équipements spécifiques (à part une tenue qui laisse une bonne liberté de mouvements), ni de recours à des infrastructures lourdes (gymnases, piscines, salles de sport, etc.). On peut faire cela chez soi. Le sport (ou activité sportive) est une forme particulière d’activité physique où les participants-es suivent un ensemble commun de règles, souvent en lien avec un objectif de performance (gagner le match, arriver en premier à une course, etc.). On y trouve le sport de compétition et la « pratique sportive de masse en club » et les pratiques sportives de loisir en individuel ou en groupe non affiliées à une association.
Quel est le cadre réglementaire de la prescription de l’activité physique adaptée (APA) par les médecins ?
La loi du 26 janvier 2016 prévoit l’intégration de l’activité physique adaptée (APA) dans les « parcours de soins de patients atteints d’ALD sur prescription du médecin traitant ». La loi du 2 mars 2022 a ouvert la prescription de l’APA à l’ensemble des médecins ; ils-elles peuvent le faire pour « les personnes atteintes d’une maladie chronique ou présentant des facteurs de risques ainsi qu’aux personnes en situation de perte d’autonomie », explique la Haute autorité de santé (HAS) dans un document du 6 septembre 2022. La HAS a d’ailleurs publié un nouveau guide de consultation et de prescription de l’activité physique chez l’adulte. Il aborde toutes les étapes du parcours de santé, du repérage de la personne (à qui en prescrire) à la dispensation de l’activité physique par un-e professionnel-le spécialisé-e, en passant par la consultation et la prescription d’une AP ou d’une APA par le ou la médecin, qui peut être amené-e à demander un avis spécialisé, voire à prescrire des examens complémentaires ciblés. Dans son Rapport « Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses » ; propositions de l’Assurance Maladie pour 2024 », l’Assurance Maladie constate qu’en dépit de l’existence de ces différents textes et d’une mobilisation croissante de différents-es acteurs-rices (municipalités, régions, etc.), la « majorité des médecins n’ont pas le réflexe de prescription de l’APA à visée thérapeutique ».
La prescription médicale de l’activité physique adaptée est-elle valable pour toutes les pathologies chroniques ?
Un document de la HAS de décembre 2022 fait le point. Il entend lever les « freins » qui persistent à cette prescription de la part des médecins et les réticences des patients-es. L’organisme propose pour cela des référentiels par pathologie pour guider les médecins (consultation et prescription) et des fiches d’informations pour les patients-es. Quinze référentiels ont été publiés : AVC, arthroses périphériques, BPCO, cancers, dépression, diabète de types 1 et 2, hypertension artérielle, maladie de Parkinson, surpoids et obésité de l’adulte, etc. Deux référentiels concernent la situation ou l’état de santé (grossesse, personnes âgées) et une fiche d’informations générales communes à toutes les pathologies existe également. Le VIH/sida et les hépatites virales ne sont pas explicitement mentionnés dans cette fiche et il n’y a pas (encore ?) de référentiels dédiés les concernant.
Qu’est-ce qui différencie l’activité physique adaptée (ou APA) de la kiné ?
L’APA prend en compte la totalité de la personne (le physique, le psychologique et le social). Dans l’APA, la personne concernée est active, jamais passive. C’est elle qui fait. La personne qui encadre l’APA ne manipule pas directement le-la patient-e. Les objectifs d’intervention du-de la kiné se rapportent principalement à la déficience (un problème de santé à régler ou à prévenir) et visent à des changements biologiques spécifiques (par exemple, le travail des articulations, la rééducation d’un membre, la respiration, etc.). L’intervention se fait sur prescription médicale. Le-la patient-e participe à la fois activement (la personne fait des exercices) et passivement (le-la kiné manipule la personne). Les actes en kiné sont codifiés dans le Code de la santé publique. En kiné, le remboursement par la Sécurité sociale est possible pour les soins conventionnés. Les séances de kiné prescrites par le-la médecin traitant-e sont remboursés à 60 % par la Sécu avec une franchise de 0,50 euros par séance qui, elle, n’est pas remboursée.
Peut-on se voir prescrire de l’APA lorsqu’on vit avec le VIH ou une hépatite virale chronique ?
Le décret du 30 décembre 2016 relatif aux conditions de dispensation de l’APA explique clairement que la « prescription de l’APA s’adresse aux patients atteints d’une ALD ». On parle ici des ALD 30 dites exonérantes. Lorsqu’on est atteint-e d’une maladie grave, évoluant pendant plus de six mois et nécessitant un traitement coûteux, les frais de santé liés à cette maladie sont pris en charge au montant maximum remboursable par la Sécurité sociale (base de remboursement de la Sécurité sociale). On parle alors d’ALD exonérantes. Lorsqu’on vit avec le VIH, on est en ALD et c’est le cas, le plus souvent, avec une maladie chronique du foie (hépatite B ou C). On est donc concerné-e. De plus, comme on a vu plus haut, la loi du 2 mars 2022 (article 2) a étendu le champ des bénéficiaires (ALD, personnes atteintes d’une maladie chronique ou présentant des facteurs de risques…).
Mais il y a un loup ! L’Assurance Maladie rappelle que les différent textes (loi, règlements…) ne « mentionnent pas le remboursement de ces prescriptions [d’activité physique, ndlr] par l’Assurance Maladie ». Ainsi, un-e médecin, voire un-e autre professionnel-le de santé peut prescrire une consultation bilan, qui sera prise en charge, mais les séances d’APA qui seraient prescrites à la suite de ce bilan ne seraient, elles, pas remboursées. Aujourd’hui, on peut prescrire des séances d’APA à visée thérapeutique dans le cancer, par exemple, elles sont « non comprises » dans le financement forfaitaire de prise en charge de la maladie, autrement dit : elles restent à la charge de la personne malade. Une prise en charge financière de l’APA dans le diabète (qui concerne aussi des personnes vivant avec le VIH) pourrait être mise en place par certaines agences régionales de santé dans le cadre d’un parcours soumis à prescription médicale. Le dispositif n’est pas encore en place faute de textes d’application, explique l’Assurance Maladie. Rien n’est prévu à ce jour pour le VIH et les hépatites virales. C’est une forme de renoncement, d’autant qu’elle contredit ce que dit la Haute autorité de santé qui valide l’APA comme une thérapeutique efficace concernant les maladies prises en charge à 100 %.
Est-ce que cela pourrait changer prochainement ?
Rien n’est moins sûr, même si à la faveur des débats sur le nouveau projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2024), des initiatives ont été prises pour demander un « remboursement de l’activité physique adaptée et thérapeutique », à l’exemple de la tribune publiée par un collectif de médecins (principalement des spécialistes du cancer) et de parlementaires dans Le Monde (25 septembre). Le texte demande que soit inscrit au plus vite le « remboursement des programmes d’APA thérapeutique, accessibles aux Français atteints d’une pathologie chronique », pour une entrée en vigueur l’année prochaine. « Cette mesure permettrait à des milliers de personnes de mieux lutter contre la maladie et d’améliorer à la fois leurs chances de rémission et leur qualité de vie », avancent les signataires. Au moment où nous bouclons, le gouvernement ne semble pas s’engager dans cette voie, alors même que la promotion de l’activité physique ou sportive a été décrétée « grande cause nationale » pour 2024 par le président de la République ; JO oblige !
Si la Sécurité sociale ne prend pas en charge… qui le fait ?
La Sécu ne prenant pas en charge, restent les complémentaires Santé. La plupart des organismes de prévoyance, d’assurance et mutuelles proposent des offres de « soutien à la pratique d’activité physique ou sportive ». Cela prend souvent la forme d’une aide au financement (prise en charge ou remboursement, parfois partiel, d’une licence sportive, d’un abonnement annuel, d’un certain nombre de séances…) ou de la prise en charge d’un bilan personnalisé en amont d’une reprise d’activité physique. Les forfaits ainsi proposés s’adressent parfois à l’ensemble des adhérents-es ou selon certains critères (ALD, personnes âgées de plus de 55 ans…). Il est recommandé de regarder ce qui est prévu dans son contrat. Beaucoup de personnes ignorent ce que leurs contrats prévoient en matière d’APA et de ce fait, n’y ont pas recours.
Quelles associations VIH proposent de l’activité physique adaptée ?
Différentes associations de lutte contre le sida proposent des séances d’activité physique adaptée :
- C’est le cas du Comité des familles (Île-de-France) qui propose régulièrement des séances de musculation-gainage de deux heures : les mardis (17h-19h), jeudis (18h-20h) et samedis (14h-16h) au Gymnase Pelleport (162, rue de Pelleport. 75020 Paris. M° Télégraphe, ligne 11) ➡️ Plus d’infos
Le Comité propose aussi des séances de natation à la Piscine Jean Dame (17, rue Léopold Bellan. 75002 Paris. Métro Sentier, ligne 3) pour débutants-es (les mercredis de 20h30 à 22h) ➡️ Plus d’infos ; ou pour les nageurs-ses confirmés-es (les vendredis de 19h15 à 20h30) ➡️ Plus d’infos
Par ailleurs, une des membres de l’association est devenue coach sportive. Elle vient partager son expérience et proposer un temps d'échange pour parler des bienfaits de l'activité physique. Cet atelier est proposé mercredi 25 octobre de 15h à 17h. Cet atelier permettra d'apprendre ou de réapprendre des mouvements à faire dans la vie de tous les jours pour sortir de la sédentarité. Pour les personnes déjà sportives, cet atelier permettra de s'ouvrir à de nouvelles pratiques et de partager son expérience et ses conseils avec les autres participants-es ➡️ Plus d’infos
Pour toutes ces activités, l’inscription pour y participer se fait soit sur place, soit par téléphone au 01 40 40 90 25, ou par mail : contact@comitedesfamilles.net
ou directement sur le site - Actions Traitements (Île-de-France) propose aussi des activités qui font bouger comme l’atelier Boxe en activité physique adaptée qui cible les personnes de plus de 50 ans. « APA d’âge pour boxer » s’amuse l’association qui propose donc « un programme de boxe adaptée et ludique ». Cela consiste à réaliser des mouvements pieds-poings en associant diverses techniques de boxe, d’arts martiaux et d’aérobie, mais sans aucun contact et sans ring (donc aucun risque de prendre des coups). L’atelier est animé par Moove toi, une structure qui a un « savoir-faire en activité physique adaptée ludique pour protéger la santé des seniors et malades chroniques ». Les séances sont proposées certains mardis de 14h30 à 16h30.
Les ateliers d’Actions Traitements s’adressent exclusivement aux personnes vivant avec le VIH ou une co-infection. Les ateliers sont accessibles sur inscription au 06 51 62 16 20 (appel/sms/whatsapp) et par mail sur accompagnement@actions-traitements.org ➡️ Plus d’infos
- Toujours en Île-de-France, l’association Marie-Madeleine (09 51 63 39 37 ou 06 67 77 62 40) propose une activité physique adaptée d’aquagym ➡️ Plus d’infos
Un peu partout en France, de nombreuses associations LGBT+ proposent des activités sportives et physiques qui peuvent parfaitement convenir aux personnes vivant avec le VIH. Ces associations ou collectifs sont VIHfriendly et accueillent toutes les personnes concernées par le VIH ou les hépatites virales :
- On peut citer, entre autres, la Fédération sportive LGBT+ investie depuis longtemps, notamment avec les Actupiennes, pour le sport sur ordonnance avec le projet « Sportons-nous mieux ! » ➡️ Plus d’infos
Autre piste, celle des associations qui proposent des randonnées de tous niveaux. Là encore, on en trouve un peu partout en France.
- On peut citer Balad’Loisirs, une association LGBT francilienne ouverte à tous-tes, qui organise tout au long de l’année au départ des gares parisiennes : des balades et randonnées pédestres, des randonnées cyclistes et également des randonnées thématiques et culturelles. Pour découvrir l’association, il est proposé de participer librement deux activités, permettant ainsi de se faire une idée avant d’adhérer.
- Autre exemple, RANDO'S Rhône-Alpes, association de randonnée LGBTI+ & friendly en région Rhône-Alpes. L’association propose des activités sportives de plein air : randonnées pédestres ou raquettes. Le programme complet des activités proposées est sur leur site ➡️ Plus d’infos
- Plus au sud, on trouvera les Gays randonneurs en Provence (GRP). L’association propose environ quatre randonnées par mois. Les randonnées sont classées par difficulté, mais sont presque toutes accessibles à des marcheurs-ses occasionnels-les.
Et on en trouve bien d’autres sur Internet. Les activités proposées par les associations sont parfois gratuites et le plus souvent à des tarifs assez bas. À vous de voir et de choisir.
Encart 1 : Quelques repères clefs selon la HAS
On ne rigole pas avec la HAS ! Toutes les personnes adultes devraient pratiquer une activité physique régulière au cours de la semaine, au moins 2 heures 30 à 5 heures d’intensité modérée (voir encart N°2) ou 1 heure 15 à 2 heures 30 d’intensité soutenue d'une traite ou en plusieurs fois, selon ses besoins et possibilités. Autrement dit, plus c’est intensif, plus cela peut être bref. « Pour tous-tes les adultes en bonne santé, une activité physique même limitée vaut mieux qu’aucune activité physique », explique la HAS dans une formule aux allures de proverbe. Le mantra de la HAS, c’est que les personnes adultes souffrant d’une affection chronique devraient s’efforcer de pratiquer une activité adaptée à leurs capacités ; quant aux personnes âgées, elles devraient être aussi actives que le permet leur capacité fonctionnelle et adapter leur niveau d’effort en fonction de leur forme physique. La pratique d’une activité physique ne suppose pas de risque important pour les adultes souffrant d’un handicap, pour autant qu’elle soit adaptée à leur niveau d’activité́, à leur état de santé et à leurs fonctions physiques actuelles et lorsque les bénéfices pour la santé l’emportent sur les risques. Autrement dit, dans quasiment toutes les situations, on peut avoir, selon ses possibilités, une activité physique. En Europe, les activités physiques de la vie quotidienne (les déplacements actifs, les activités de la vie domestique, les activités réalisées dans un contexte professionnel), représentent plus de 90 % de l’activité physique totale de l’individu, soit pour 20 % les déplacements actifs, 14 % la marche, 6 % le vélo, probablement les plus utilisables sur le long terme et donc à privilégier. Les activités sportives de loisirs ne représentent, elles, que 7 % de l’activité physique totale de l’individu.
Encart 2 : L’activité physique en bons termes
Exercice physique : C’est une activité physique planifiée, structurée, répétitive dont l’objectif est l’amélioration ou le maintien d’une ou plusieurs composantes de la condition physique.
Incidence : En épidémiologie, l'incidence désigne le nombre de cas nouveaux d'une maladie apparus durant une période de temps donnée.
Intensité modérée : Elle correspond à l'équivalent d'effort nécessaire à une marche rapide sans essoufflement. L'activité physique d’intensité modérée inclut tous les mouvements effectués dans la vie quotidienne ; mais pas le sport, ni les gros efforts (bêcher le jardin, par exemple). Elle génère un faible essoufflement et une transpiration modérée, on peut parler aisément…
Intensité soutenue (élevée) : Elle correspond aux sports (jogging, marche en moyenne montagne, course de vélo, natation rapide, les sports collectifs avec ballon, etc.), à certaines activités soutenues (bêcher le jardin, par exemple, faire son déménagement soi-même, a fortiori sans ascenseur, etc.) et à certaines activités professionnelles. Elle génère de l’essoufflement, une transpiration abondante, une conversation difficile…
Métabolisme de repos ou de base : C’est la dépense d’énergie minimum quotidienne permettant à l'organisme de survivre. Au repos, l’organisme consomme de l’énergie pour maintenir en activité ses fonctions (organes, respiration, température, etc.). Le métabolisme de base dépend de la taille, du poids, de l’âge, du sexe et de l’activité de la thyroïde.
Muscles squelettiques : les muscles squelettiques sont les muscles attachés au squelette. En se contractant, ils font bouger les différentes parties de notre corps.
Encart 3 : L’activité physique… toujours efficace pour la santé
L’activité physique — même pratiquée seulement quelques minutes par jour — est associée à une « moins grande mortalité », montre une méta-analyse (synthèse et analyse de différentes études scientifiques sur une même question de recherche) dont les résultats ont été publiés, en mars dernier, dans le British Journal of Sports Medicine. Les bénéfices de l’activité physique sur la santé sont bien connus et scientifiquement documentés. Restait une question en suspens : à quel niveau se situe le seuil permettant d’améliorer la santé ? L’équipe de recherche a recensé près de deux cents études (toutes n’arrivant pas aux mêmes conclusions), dont les données ont été compilées. Elles représentaient, au total, un échantillon de 30 millions de personnes. Les données ont été pondérées en fonction du « degré de solidité des études ». Le résultat est clair : chez une personne totalement inactive, la pratique d’à peine plus d’une heure par semaine d’activité physique (qu’elle soit modérée ou intense) permet de réduire de près d’un quart (23 %) le risque de décès prématuré. Interrogé par l’AFP, Soren Brage, épidémiologiste à l’Université de Cambridge (Grande-Bretagne) a résumé : « Il faut juste trouver dix grosses minutes par jour. Et on n’a pas à se rendre à la salle de gym ; ça peut faire partie de la vie quotidienne ». Mais si on en fait plus, on peut en espérer de plus grands bénéfices. À noter que l’efficacité de l’activité physique est la plus forte en prévention des maladies cardiovasculaires.
Encart 4 : Bouger : un enjeu « mondial »
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) affirme que les maladies chroniques sont la première cause de mortalité mondiale. En Europe, elles concernent près de 86 % des décès et ont des conséquences importantes sur les dépenses de santé. Le Rapport « Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses » ; propositions de l’Assurance Maladie pour 2024 » de l’Assurance Maladie rappelle qu’en 2018, les pathologies et les traitements chroniques représentent près de 61 % des dépenses de santé du régime générale de l’Assurance Maladie (environ 86 milliards d’euros) et concernent 35 % de la population (soir près de 21 millions de personnes pour le régime général de la Sécu).