L'actu vue par REMAIDES : "Le Dry January revient en 2024 !"
- Actualité
- 22.12.2023
Par Jean-François Laforgerie
Le Dry January revient en 2024
Cette année encore, l’opération Dry January revient. Cette campagne « collective et positive » invite les Français-es à faire une pause avec l’alcool. Cette année encore, la Fédération Addiction et ses partenaires mènent cette campagne du « Défi de janvier » en français… qui ne bénéficie toujours pas du soutien des pouvoirs publics. Alors c’est quoi le Dry January ? La rédaction de Remaides fait le point.
Initié en 2020 (pour sa version française), le Défi De Janvier – Dry January revient chez nous pour une cinquième édition ! Fort de son succès grandissant année après année — jusqu’à un tiers des Français-es pensaient y participer en 2023 — le principe reste le même : inviter toutes celles et tous ceux qui le souhaitent à faire une pause avec l’alcool à partir du 1er janvier au lever et jusqu’à la fin du mois.
Le Défi de janvier - Dry January, c'est quoi ?
Une campagne qui s’adresse aux personnes qui réfléchissent à leur consommation d’alcool et souhaitent faire l’expérience d’une pause. C’est aussi l’occasion de découvrir les bénéfices d’un mois sans alcool (voir ci-dessous). C’est l’opportunité de trouver du plaisir à sortir, dîner chez soi, se relaxer, voir ses proches… sans y associer l’alcool et ainsi repérer les verres qui ne correspondent pas à un choix délibéré mais plutôt à une routine.
Le communiqué de la Fédération Addiction explique aussi ce que ce n’est pas ! Dry January n’est pas une campagne qui vise les personnes alcoolo-dépendantes. Arrêter brusquement de boire pour une personne dépendante à l’alcool comporte des risques : il convient de s’adresser à un-e professionnel-le, rappellent les organisateurs-rices. Ce n’est pas davantage un mouvement qui pousse à se priver de quelque chose. « Au contraire, le Défi De Janvier - Dry January (…) invite à essayer quelque chose de nouveau et à en découvrir les bénéfices. Cette opération n’a pas la volonté de faire peur autour de l’alcool. Tout au contraire, elle « encourage un débat autour de la place de l’alcool dans nos vies en se basant sur des faits afin que nous prenions des décisions informées ».
Un peu d'histoire
Premier Dry January organisé en Grande-Bretagne en 2013 par l’organisation Alcohol Change UK Z. Une première étude de l’université du Sussex constate que six mois après la fin du Dry January, sept personnes sur dix consomment moins d’alcool qu’avant, pointe la Fédération Addiction. En 2016, c’est la création d’une application pour smartphone. En 2019, en France, le gouvernement renonce au « Janvier 0° » une opération prévue par Santé publique France… Le projet complétement monté passe à la trappe sur demande du chef de l’État qui a toujours été sensible aux pressions des lobbies viticoles et alcooliers, mais des associations, des professionnels-les de santé et des sociétés savantes s’unissent en partenariat avec Alcohol Change UK pour lancer le Dry January - Défi De Janvier en France, dont la première édition se fait en 2020.
Quels peuvent être les bénéfices d'une telle pause ?
On peut en attendre un meilleur sommeil, un regain d’énergie, une économie d’argent, une meilleure concentration et une consommation qui reste maîtrisée plusieurs mois après janvier. Comme on le voit, les bénéfices d’une pause dans sa consommation d’alcool sont nombreux.
Tous-tes ensemble !
À l’image de Moi(s) sans tabac, cette opération part du principe que relever un défi de ce type est plus facile dans un mouvement collectif, même si cela reste bien une démarche individuelle. De ce fait, plusieurs outils sont mis en place pour aider les participants-es.
Il s’agit notamment de la mailing-list de dryjanuary.fr et des réseaux sociaux @DryJanuaryFR fourniront tout au long du mois de janvier des conseils, des astuces et publieront des témoignages de participants-es. Par ailleurs, une application gratuite, Try Dry, permet aux participants-es de garder le compte des verres non bus et de calculer l’argent et les calories économisées… en janvier et tout au long de l’année. De plus, le groupe Facebook d’entraide #LeDéfiDeJanvier permet d’être soutenu-e dans son défi avec bienveillance par des personnes qui ont déjà tenté de relever ce défi ou par des patients-es experts-es dans les addictions. Enfin, des guides pour relever le Dry January – Défi De Janvier entre amis-es ou au travail sont disponibles sur le site dryjanuary.fr.
Qui soutient ? Qui participe ?
Les structures organisatrices de cette édition 2024 sont : Addict’AIDE, l’association Addictions France, la Fédération Addiction, la Fédération française d’addictologie, France Assos Santé, France patients experts addictions, la Ligue contre le cancer, Société française d’alcoologie, le RESPADD.
Cette campagne collective associe de nombreux-ses acteurs-rices de santé. Dans sa présentation, la Fédération Addiction rappelle que « si mener des campagnes sur la question de l’alcool peut être parfois politiquement compliqué en France [l’exécutif a censuré plusieurs fois des campagnes de Santé publique France relatives à l’alcool, ndlr], le Défi De Janvier – Dry January démontre que les acteurs de terrain savent s’unir et travailler sur cette question : associations, sociétés savantes, mutuelles ou encore collectivités ». cette année, par exemple, de nouvelles villes participent à l’opération : Aix-en-Provence, Amiens, Marseille et Strasbourg rejoignent ainsi Brest, Grenoble, Paris, Nantes et Toulouse parmi les collectivités partenaires. La MACIF, assureur mutualiste, et la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) deviennent également partenaires du Dry January-Défi De Janvier. La MACIF portera notamment des messages sur les questions de sécurité routière auprès de ses sociétaires et du grand public. La MNH prévoit pendant tout le mois de janvier la déclinaison d’un dispositif de sensibilisation destiné à l’ensemble des personnels hospitaliers. Aujourd’hui, le Dry January est présent : au Royaume-Uni, en Suisse, en Norvège, en Islande, au Luxembourg, en Allemagne, aux États-Unis, en France. En Belgique, c’est la Tournée minérale et au Québec le Défi 28 jours qui sont organisés tous les ans en février.
Une initiative à l'étude
Comme l’explique la Fédération Addiction, une première étude française sur le profil des participants-es et l'impact sur leur consommation d'alcool (« JANOVER») sera réalisée cette année à l’occasion de la nouvelle édition de l’opération. Cette étude scientifique sera menée par l’équipe du centre hospitalier Le Vinatier (un établissement lyonnais référent en psychiatrie et en santé mentale). Elle permettra d’en savoir plus sur le profil des participants et sur l’impact de la campagne à court et moyen terme sur leur consommation d’alcool. Les résultats attendus fin 2024.