AIDES sera présente à Durban : Ses trois revendications clé pour mettre fin à l'épidémie
- Communiqué
- 13.07.2016
La ville sud-africaine de Durban accueillera du 17 au 23 juillet la XXIe conférence internationale de lutte contre le sida, organisée par l'International Aids Society (IAS). Comme lors de chaque grande conférence internationale, AIDES sera présente pour y faire entendre ses revendications et contribuer avec force à la mobilisation des activistes sur place. Demandez le programme !
La conférence IAS, c'est quoi ? Cette conférence a lieu tous les deux ans dans un pays différent. De résonance mondiale, il s'agit d'un évènement majeur réunissant pendant toute une semaine plusieurs dizaines de milliers de chercheur-e-s, d'activistes et de personnes vivant avec le VIH, venant des quatre coins du globe. Un évènement qui permet de faire le point sur les dernières avancées de la recherche, mais aussi et surtout de porter la parole des personnes touchées et de rappeler la place centrale qu'elles doivent occuper dans la riposte mondiale contre l'épidémie. Temps fort de mobilisation collective, laboratoire d'idées et d'initiatives, la conférence IAS offre également une tribune inédite aux personnes séropositives qui continuent d'être confrontées, partout dans le monde, aux inégalités d'accès aux soins, à la privation de droits élémentaires et à la stigmatisation.
Durban, 16 ans après : tout un symbole
La conférence internationale de 2000, déjà organisée dans la ville sud-africaine, avait marqué un tournant historique. Sur un continent littéralement dévasté par l'épidémie, et dans un pays qui affichait l'un des plus haut taux de prévalence au monde (24,5% en 2000), Nelson Mandela avait lancé un vibrant appel pour l'accès de tous les malades aux traitements antirétroviraux. A l'époque, seul 1 million de personnes dans le monde avait accès à ces nouvelles molécules, essentiellement dans les pays du Nord. 16 ans plus tard, plus de 15 millions de personnes y ont accès. 4 millions de morts ont ainsi été évitées, et le nombre de nouvelles contaminations a baissé de 58%. Des progrès considérables, rendus possibles par la création du Fonds mondial en 2001 et la mobilisation planétaire des personnes touchées.
Des progrès qui ne doivent pas pour autant cacher une autre réalité : une épidémie qui continue de progresser (38 millions de personnes touchées), qui continue de tuer (1,4 million de morts l'an dernier) et qui révèle toujours, 35 ans après, des inégalités sociales inacceptables :
- Chaque mois 100.000 personnes meurent du sida et 160.000 sont contaminées
- Seuls 46% des malades ont accès aux traitements au niveau mondial. 24% en Afrique de l'Ouest et centrale, 1% à Madagascar ;
- 19 millions de personnes ignorent qu'elles sont séropositives
- 13 millions de travailleuses et travailleurs du sexe, 7,5 millions d'usager-e-s de drogue, 1 million de femmes trans et 16 millions de gays n'ont pas accès à des services de prévention, de dépistage et de soin adaptés ;
AIDES à Durban
Toujours dans notre objectif de fin d'épidémie, notre présence à la conférence s'articulera autour de 3 revendications majeures :
- les financements internationaux doivent être revus à la hausse.C'est la première condition pour avoir un impact sur l'épidémie à la hauteur de l'enjeu. L'ONU estime que 6 à 7 milliards de dollars supplémentaires par an sont nécessaires pour véritablement infléchir la courbe de l'épidémie. "Sans ces fonds supplémentaires, les contaminations repartiront à la hausse et les progrès réalisés ces 15 dernières années seront réduits à néant", prévient Aurélien Beaucamp, président de AIDES. A quelques mois de la conférence de reconstitution du Fonds mondial, nous appelons la France à revoir sa copie et à augmenter sa contribution. "Le statu quo annoncé par François Hollande sur la contribution française est une grave erreur stratégique", explique Aurélien Beaucamp. "Derrière cette décision sans ambition, se joue la vie de centaines de milliers de malades, et une occasion manquée de renverser le cours de l'histoire"
- Le respect inconditionnel des droits humains doit être réaffirmé comme objectif prioritaire. Parce que le VIH touche de façon disproportionnée des groupes sociaux déjà vulnérables et/ou marginalisés - femmes, homosexuels, personne trans, travailleuses et travailleurs du sexe, usager-e-s de drogue... - les droits fondamentaux de ces populations doivent être respectés et sanctuarisés. "On ne peut plus accepter que des personnes soient criminalisées, stigmatisées ou se voient refuser l'accès aux soins et à la prévention du fait de leur pratiques ou de leur orientation sexuelle. Si nous voulons mettre fin au sida, nous devons d'abord mettre fin à ces persécutions" conclut Aurélien Beaucamp. AIDES se mobilisera durant toute la conférence, au travers de tables rondes et d'actions publiques, pour sensibiliser la communauté internationale à cette problématique.
- La PrEP doit être accessible aux populations les plus exposées. L'accès universel au traitement doit inclure AUSSI le traitement préventif. Nous devons avancer sur les deux front de façon parallèle. La PrEP est un outil à l'efficacité spectaculaire pour prévenir l'infection à VIH, a fortiori pour des publics qui n'arrivent pas à utiliser le préservatif de façons systématique. Se priver de cet outil serait absurde. "Chacun doit comprendre qu'une personne mise sous PrEP aujourd'hui, c'est une personne qui n'aura pas besoin d'être mise sous traitement demain" explique Aurélien Beaucamp. Conformément aux recommandations de l'OMS, nous demandons à ce que tout soit mis en oeuvre pour un accès facilité à la PrEP pour tous les publics vulnérables. En particulier les femmes, les travailleur-se-s du sexe et les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes.
AIDES entend profiter de la conférence de Durban pour faire entendre ses messages et mutualiser ses forces avec les activistes du monde entier. Nous appelons une nouvelle fois la France et la communauté internationale à réagir. Nous avons les moyens techniques de mettre fin à cette épidémie. Ce qu'il manque désormais, c'est une volonté politique réelle et coordonnée.