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    2018 : nos victoires et combats!

    • Actualité

    Entre "Prep 4 Love", la première campagne nationale d'information sur la Prep, et la seconde édition de la Love Baguette l'année 2018 a été celle des bonnes nouvelles... Mais aussi celle des défis à relever : mobilisation pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, combats contre la loi dite "asile et immigration" et la mise en danger des personnes migrantes ou réfugiées, mais aussi bataille pour les droits des usagers et usagères de drogues ou encore des travailleurs et travailleuses du sexe, toujours inquiétés-es par les lois répressives... Les militants-es de AIDES ont été sur tous les fronts pour porter haut les valeurs de l'association et travailler avec et pour les publics les plus touchés par le VIH et les hépatites virales... Coup d'oeil dans le rétroviseur, la lutte continue en 2019!

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    Janvier

    L’interdiction de soins funéraires est levée

    Le 1er janvier 2018, des soins de conservation peuvent être à nouveau légalement pratiqués sur des défunts-es porteurs-ses du VIH ou d’une hépatite virale. Trente-deux ans après leur interdiction, c’est la fin d’une discrimination tenace, jamais justifiée scientifiquement. La France adopte enfin une réglementation proche des pays ayant une pratique comparable de la thanatopraxie, mettant un terme à dix ans d’hésitations des pouvoirs publics, incapables de reconnaître et réparer leurs défaillances. Pour les  personnes concernées, leurs proches mais aussi les associations, c’est une victoire historique, l’aboutissement de décennies de plaidoyer en faveur d’un traitement plus juste et plus digne, qui permet à chacun-e de faire son deuil, tout simplement. On en peut que se réjouir de cette avancée, même si elle arrive très tard, trop tard pour beaucoup

    Vivre avec le VIH : un militant témoigne

    Il n’est malheureusement toujours pas simple de parler de sa séropositivité, celles et ceux qui le font publiquement sont à saluer particulièrement. C’est le cas de notre militant Jérémy, dont nous vous avons partagé le témoignage sous forme de vidéo. Il y raconte son expérience avec le virus depuis 10 ans, ce que cette cohabitation a changé pour lui, mais aussi et surtout dans le regard des autres. Comme il le dit si bien « on a peur de faire peur quand on est séropositif », et la sérophobie occupe toutes les parties de la vie : médicale, bien sûr, mais aussi professionnelle et personnelle. Lutter contre la sérophobie, par l’information, le partage et l’échange, c’est déjà lutter contre l’épidémie !

    Février

    Amende pour l’usage de cannabis, la fausse bonne idée…

    Le gouvernement s'est engagé vers la contraventionnalisation de l’usage du cannabis. Un rapport parlementaire entérine cette solution d’une pénalité financière pour simple usage. Cette idée fait l’objet de critiques de la part de différents-es acteurs et actrices dont des organisations non gouvernementales.Christian Andréo, alors directeur général adjoint de AIDES, revient sur cette annonce et explique la position de AIDES. Il appelle à une évaluation sérieuse des effets de la stratégie alors conduite et préconise une nouvelle politique des drogues qui privilégie la santé plutôt que la répression, comme le détaillera quelques mois plus tard le livre blanc publié par AIDES et d’autres associations.

    Guyane : faire reculer l’épidémie autour du fleuve Maroni

    En février 2018, l’antenne de AIDES à Maripa-Soula fête son premier anniversaire. Elle a réussi à se faire connaître des habitants-es de  cette commune isolée du Haut-Maroni, au Sud de la région, et a déjà mobilisé plusieurs dizaines de personnes, toutes issues des communautés et nationalités présentes sur le Haut-Maroni : Alukus (Bushinengues), Wayanas (Amérindiens), Surinamais, Brésiliens, Guyaniens…. Depuis maintenant deux ans, nos militants-es partent à la rencontre de la population, jusque dans les villages les plus reculés. Ils et elles proposent préservatifs et dépistage rapide, organisent des ateliers d’échange et d’information avec les travailleuses du sexe ou sensibilisent les orpailleurs, nombreux dans cette région. Lorsque c’est nécessaire, les personnes sont ensuite accompagnées vers le soin. Et ça marche. 

    Mars

    8  mars : les femmes prennent le pouvoir face  au VIH

    En France, les femmes représentent 30% des nouvelles découvertes de séropositivité chaque année. Et à l’échelle du monde, l’épidémie de VIH est peut-être bien la seule qui respecte la parité… Pourtant, dans ce domaine aussi, les femmes sont encore trop souvent écartées des décisions qui les concernent. Chez AIDES, le combat continue pour que leurs vulnérabilités spécifiques soient prises en compte et leurs capacités d’action reconnues ! A l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, AIDES rappelle que les violences faites aux femmes décuplent leurs risques d’être infectées par le VIH. Contre cette double peine une seule option : l'action collective. La mobilisation des femmes, par les femmes, pour les femmes. C’est aussi dans cette optique que nous avons diffusé les témoignages de plusieurs militantes qui nous parlent de leur place au sein de AIDES et de la lutte contre le VIH !

    Loi asile : la santé en danger !

    Alors que le projet de loi « asile et immigration » est discuté, AIDES s'inquiète, avec d’autres associations, du respect des droits des étrangers-ères malades en passe d’être mis à mal. Les associations rappellent que l’enquête PARCOURS  menée par l’ANRS a montré que 49 % des migrants-es séropositifs-ves ont été contaminés-es sur le territoire français, après leur arrivée. Entraver l’accès à un titre de séjour, c’est précariser socialement et exposer au VIH de nombreux-se migrants-es et, in fine, favoriser la dynamique de l’épidémie en France. Face au recul que constituerait le vote de cette loi en l’état pour les étrangers-ères malades dans notre pays, les associations appellent à revoir l’ensemble du projet de loi « asile et immigration » qui constitue une menace pour la santé des étrangers et, par extension, pour la santé publique.

    Avril

    Défendre les droits humains pour mieux lutter contre le VIH

    Alors que le projet Droits Humains, porté par AIDES et soutenu par l’Agence française de développement, fête ses 4 ans et touche à sa fin, AIDES propose de faire le point sur les avancées réalisées au Burkina Faso, au Burundi, au Cameroun, en Haïti ou encore en Tunisie. Partout dans le monde, la violation des droits humains est toujours le principal allié de l’épidémie, et le sida est encore un « révélateur social », pour  reprendre l’expression de notre fondateur Daniel Defert. C’est un révélateur des inégalités dans l’accès aux droits, à la santé, à une vie épanouie. Attenter aux droits des personnes, rejeter, discriminer, stigmatiser sont autant de choix politiques qui font le lit du VIH. Le VIH/sida, c’est plus que jamais une épidémie politique, au Nord comme au Sud…

    Prostitution : bilan catastrophique deux ans après la loi

    Le 13 avril 2018, la loi dite de« pénalisation des clients » a deux ans. Largement décrié dès sa conception, le texte met en danger les personnes qu’il prétendait protéger : les travailleurs et travailleuses du sexe, les exposant notamment à un risque accru de contracter le VIH.  Cette loi comporte 3 volets : l’abrogation du délit de racolage, l’interdiction de l’achat d’acte sexuel et la création d’un parcours de sortie de la prostitution, et avait été assortie, comme d’un garde fou, d’un rapport gouvernemental qui devait paraître après 2 ans. Mais plutôt que d’attendre le bilan officiel, dont il n’y a aucune trace et dont on ignore la méthodologie, les associations de terrain, dont AIDES, sortent leur propre rapport. À travers des entretiens avec les travailleurs et travailleuses du sexe rencontrés-es dans différentes villes de France, on constate un impact clairement négatif de la loi pour l’accès à la santé et aux droits.

    Sida : toujours 1 million de morts par an. On continue de regarder ailleurs ?

    Le 5 avril, des associations de lutte contre le sida issues de 14 pays manifestent leur colère devant le palais des Congrès de Bordeaux, où se tient la 9e conférence internationale francophone sur le VIH et les hépatites. Alors que nous disposons désormais de traitements et d’outils de prévention et de réduction des risques efficaces et peu coûteux, l’épidémie de sida tue encore deux personnes chaque minute. Les associations appellent à un sursaut de la communauté internationale pour qu’enfin tous-tes les malades aient accès au traitement qui sauvera leur vie. 0,01% du PIB mondial pour sauver 1 million de vies, éviter plusieurs millions de nouvelles contaminations et stopper la dynamique de l’épidémie : peut-on vraiment continuer à regarder ailleurs ?

    Mai

    Tous-tes avec Moussa !

    Début mai, nous apprenons avec horreur la tentative d’expulsion d’un de nos militants, Fodé Moussa Camara, mobilisé à Nîmes, après des semaines d’enfermement dans un centre de rétention administrative. En effet, sa demande d’asile auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a été rejetée en dépit du réel danger encouru par ce jeune homme gay dans son pays, notoirement homophobe. Las, la justice n’en a pas fini avec lui, puisque Moussa est ensuite incarcéré dans l’attente de son jugement pour… avoir résisté à son embarquement. Il est condamné à deux mois de prison ferme et deux ans d’interdiction du territoire français. Après un réexamen de son dossier par l’OFPRA, la demande est à nouveau rejetée, mais un dernier recours est possible auprès de la Cour Nationale du Droit d'Asile. Pendant ce temps, AIDES monte au créneau et fait monter la pression en attirant l’attention du public et des médias sur le cas de Moussa. Aujourd’hui la procédure est toujours en cours, mais Moussa est libre en attendant la décision, et tout le réseau reste mobilisé à ses côtés.

    17 mai : AIDES s’engage contre les LGBTphobies

    Comme tous les ans, le 17 mai marque la Journée internationale de lutte contre les LGBT-phobies (International day against homophobia and transphobia, ou IDAHOT), ces discriminations qui visent les gays, lesbiennes, bis-es et personnes trans dans de nombreux domaines de leur vie privée ou professionnelle. Pour AIDES, c'est l'occasion d'organiser partout dans le réseau des événements et actions de sensibilisation à ces questions, parce que ces stigmatisations favorisent les vulnérabilités, notamment face au VIH et aux hépatites virales.

    Juin

    Bonne nouvelle : le Truvada génériquable

    Vendredi 8 juin, le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris confirme la décision prise en référé en septembre 2017 : les génériques du Truvada peuvent continuer à être commercialisés en France, le certificat complémentaire de protection (CCP), qui allongeait le monopole de Gilead, est annulé. Ce traitement anti-rétroviral, utilisé par 80 000 personnes, vivant avec le VIH ou séronégatives à titre préventif (Prep), restera accessible en France à un moindre coût. Une excellente nouvelle pour l’accès universel aux traitements.

    23 étranger-ères séropositifs-ves menacés-es de mort par expulsion

    Le 14 juin, 25 militants-es de AIDEs font irruption devant l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) rue Bargue à Paris pour manifester leur colère et dénoncer une dérive sans précédent : depuis un an, 23 personnes séropositives ont vu leur demande de titre de séjour pour soins rejetée. 23 personnes vivant en France, parfois depuis plusieurs années, et venant de pays n’offrant aucune garantie d’accès aux traitements. Ces rejets, assortis d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), sont autant de menaces directes sur leur vie. AIDES rappelle que le droit au séjour pour soins n’est pas une variable d’ajustement migratoire : derrière ces situations dramatiques se joue la survie de milliers de personnes malades, et le dévoiement du droit fondamental à la santé.

    Support don’t punish : AIDES mobilisée contre la guerre à la drogue

    Comme tous les ans, le 26 juin marque la journée « Support don’t punish » (Soutenez, ne punissez pas, en VF) qui mobilise des acteurs et actrices de la réduction des risques à travers le monde afin de promouvoir de meilleures politiques des drogues qui mettent la priorité sur la santé publique et les droits humains. D’Avignon à Nancy en passant par Rennes ou Toulon, de nombreuses antennes de AIDES portent des actions originales et créatives pour faire passer le message, ouvrir des espaces de parole autour des consommations de produits psychoactifs et toujours proposer des techniques et outils pour réduire les risques vis à vis du VIH et des hépatites virales.

    Marches des fiertés : pour une politique d’accueil digne et humaine des LGBT+ migrants-es

    A l’occasion de la Journée Mondiale de lutte contre les LGBT-phobies, AIDES dénonce le traitement réservé aux demandeurs-ses d’asile LGBTQI+, et interpelle les pouvoirs publics sur les conséquences dramatiques de la future loi « Asile et Immigration ». Cette loi est une nouvelle menace pour l’ensemble des demandeurs-ses d’asile, y compris les personnes LGBTQI+ arrivant de pays notoirement homophobes. L’homophobie, qu’elle soit inscrite dans la loi ou profondément ancrée dans la société, constitue un terreau fertile pour l’épidémie de sida. Aujourd’hui encore, 73 pays criminalisent l’homosexualité et de nombreux autres la discriminent violemment, sans toutefois que cela soit inscrit dans la loi. L'exclusion, les menaces verbales et physiques vécues au quotidien acculent de nombreux-ses LGBTQI+ à la clandestinité, aux prises de risques et entravent l’accès à la prévention et aux soins. Nous devons faire mieux.

    Juillet

    Prep 4 Love : attrapez le désir !

    Début juillet, AIDES lance Prep 4 Love, la toute première campagne nationale d’information sur la Prep, le traitement préventif contre le VIH. « Prep : un comprimé par jour vous protège du VIH » : par cette accroche simple et directe, la campagne explique de façon concrète le fonctionnement de la Prep, ce nouvel outil de prévention hautement efficace mais encore largement méconnu. La Prep est un traitement préventif qui, lorsqu’il est bien suivi, offre une protection contre le VIH similaire à celle du préservatif. Il s’agit d’un outil complémentaire aux autres moyens de prévention déjà disponibles, comme le préservatif, le TasP ou encore le dépistage.

    Conférence internationale : entre science et militantisme

    Fin juillet se tient à Amsterdam la grande conférence scientifique organisée par l’International Aids Society et qui rassemble des milliers de personnes oeuvrant dans le champs du VIH/sida dans le monde. Scientifiques, politiques mais aussi activistes viennent des Philippines, d’Ukraine ou des Etats-Unis pour se rencontrer, présenter les résultats de leurs recherches ou porter leurs revendications. Parmi les bonnes nouvelles de la conférence, on note le consensus autour de l’équation U=U (une personne séropositive sous traitement ne transmet plus le VIH) qui pose les bases de la lutte contre la criminalisation des personnes vivant avec le virus, et qui encourent encore trop souvent des peines de prison ferme pour simple « exposition à un risque » pourtant inexistant lorsqu’elles sont sous traitement. Du côté des militants-es de AIDES, trois grands axes retiennent l’attention : en finir avec les politique migratoires indignes, agir sur le prix des médicaments et changer en profondeur les politiques des drogues partout dans le monde.

    Sea, sex and…prévention sur les plages

    Bonbons, chlamydia, beignets, syphilis, glaces à l’eau, gonorrhée… Cherchez l’intrus ! Qu’on parte à l’autre bout du monde ou au bout de la rue, les vacances d’été sont une période propice aux rencontres, aux expérimentations… et aux IST ! Comme chaque année, AIDES réalise des Summer Tours pour parler prévention, dépistage et santé sexuelle au bord de l’eau. Distribution de préservatifs et de lubrifiant, proposition de dépistage, organisation d’apéros où l’on parle prévention tout en partageant un moment de convivialité : tout est fait pour que les belles rencontres n’aient pas des lendemains qui déchantent. En parallèle, les lieux de mobilisation de AIDES restent ouverts partout en France et les actions se poursuivent sur le terrain.

    Août

    AIDES s’engage contre les inégalités sociales de santé

    Qu’il s’agisse d’HsH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, qu’ils soient gays, bis, curieux…), de travailleurs-ses du sexe, de personnes trans, de personnes migrantes ou encore de consommateurs ou consommatrices de produits psychoactifs, pour les publics les plus exposés au risque VIH, l’accès à certaines prestations de santé s’avère parfois compliqué, pour ne pas dire impossible. Discrimination sur l’apparence, les pratiques, la profession, peur du jugement ou de la discrimination engendrée par de mauvaises expériences passées, services surchargés aux délais d’attente interminables ou encore consultations et actes peu ou mal pris en charge : les inégalités sociales de santé ont de multiples racines et des conséquences souvent désastreuses pour des publics déjà fragilisés. C’est pourquoi AIDES développe des outils communautaires permettant d’accompagner et d’autonomiser les personnes concernées dans leurs parcours de santé sexuelle.

    « Overdose day » : réduire les risques et combattre les idées reçues

    À l'occasion de la journée de lutte contre les overdoses, le 31 août, AIDES se mobilise en ligne et dans son réseau pour combattre les idées reçues et informer sur les mesures qui permettent de réduire les risques de surdose et de mort. En 2015, en Europe, près de 8500 personnes sont mortes d’overdose. Ces morts ne sont pas des fatalités, et les surdoses peuvent concerner tous-tes les consommateurs et consommatrices de produits psychoactifs, quels que soient le produit ou le mode de consommation. La prévention, l'analyse de produits, et une approche de réduction des risques sont les seuls outils efficaces pour diminuer les risques d'overdoses.

    Septembre

    Art Protects : des artistes et galeristes s’engagent pour mettre fin au sida

    Le samedi 8 et le dimanche 9 septembre, la célèbre librairie Yvon Lambert à Paris accueille la 7e édition de Art Protects. Organisée tous les deux ans, cette opération réunit cette année encore de 300 artistes internationaux-ales, désireux-ses de s’engager pour la lutte contre le sida. Cette exposition-vente au principe ludique s’adresse à toutes et tous, collectionneurs-ses avertis-es, curieux-ses, et néophytes. Un concept ludique pour collectionneurs-euses confirmés-es et débutants-es, qui a permis de récolter près de 20 000 euros, intégralement reversés à l’association AIDES. !

    Bras de fer contre Gilead sur le traitement hépatite C

    Le 13 septembre, Médecins sans frontières, AIDES, Médecins du Monde et d’autres organisations européennes manifestent devant l’Office Européen des Brevets (OEB) à Munich. Saisi par nos organisations, l’Office s’apprête à rendre une décision déterminante quant au bien-fondé d’un brevet portant sur l’un des traitements les plus chers du marché : le Sofosbuvir. Ce traitement contre l’hépatite C, commercialisé à prix d’or par le laboratoire Gilead, est devenu le symbole d’une politique européenne des brevets dévoyée de sa vocation originelle. Plus que de véritables innovations thérapeutiques, cette politique protège d’abord et surtout les intérêts financiers considérables de l’industrie pharmaceutique. Les associations alertent sur la menace que cette politique fait peser sur l’égalité devant le soin et sur les finances publiques et appelent à une réforme en profondeur du système de protection des brevets en Europe. Malheureusement l’OEB rend une décision en faveur de Gilead le lendemain, mais nos organisation décident de faire appel en décembre

    Octobre

    La Love Baguette revient !!!

    Pour la 2e année consécutive, les boulangers-ères se mobilisent aux côtés de AIDES dans le cadre de l’opération Love Baguette. Du 5 au 15 octobre, près de 900 boulangeries en France proposent à la vente cette baguette solidaire façonnée en forme de ruban. Chaque Love Baguette est vendue 2€, dont 1€ est reversé à AIDES pour ses actions de prévention et de dépistage du VIH sur le terrain. Une belle occasion de mettre en valeur un savoir-faire que le monde entier nous envie, et de (re)parler prévention du VIH dans les foyers ! En 2018, cette opération a permis de lever près de 85 000 euros et on espère battre ce record en 2019 !

    Journée de la Disance, une médecin séropositive témoigne

    Depuis 2012, AIDES organise le 6 octobre la Journée de la Disance. L’idée : parler de sa séropositivité pour en finir avec les préjugés sur les personnes vivant avec le VIH. En 2017, huit personnes avaient accepté de témoigner à la suite de notre appel. En 2018, c'est spontanément que cette médecin a décidé de se livrer, pour la première fois : 

    « Pendant 15 ans, j'ai vécu avec la terreur du regard des autres.

    Je suis guérie de cette terreur.

    Je suis guérie de cette terreur depuis le jour où j’ai dit à ma fille que je suis séropositive, depuis le jour où le monde ne s’est pas écroulé.

    Je n’ai plus peur mais je me méfie, je reste prudente et je continue de cacher ma séropositivité.

    Je choisis minutieusement ceux à qui je le confie, toujours après mûre réflexion.

    La parole libre et spontanée, ce n’est pas pour moi. »

    Novembre

    Erik Nigon prend le large vers un monde sans sida !

    Le 4 novembre, le skipper Erik Nigon prend le large pour la Route du Rhum à bord du voilier « Vers un monde sans sida ». Une façon de s’élancer vers ce monde espéré, mais aussi de le concrétiser. D’une part il s’agit d’avancer, symboliquement, vers la fin de l’épidémie, et ce au delà des frontières, notamment en rappelant que le virus existe toujours, et que la lutte continue. Mais il est aussi question de lutter concrètement, puisque pour chaque mille marin parcouru par Erik Nigon, la fondation Axa Atout Cœur reverse 1 euro à AIDES pour financer ses actions de prévention, de dépistage et d’accompagnement.

     

    VIH, hépatites : la face cachée des discriminations

    AIDES, en partenariat avec l’ARDHIS, publie l’édition 2018 de son rapport « VIH, hépatites, la face cachée des discriminations ». Une édition intégralement consacrée cette année aux dérives des politiques migratoires, et à leur impact sur la santé et le respect des droits des personnes migrantes. Les personnes nées à l’étranger et résidant en France représentent chaque année près de la moitié des découvertes de séropositivité au VIH, et sont particulièrement touchées par les hépatites virales. Il est aujourd’hui démontré que c’est la situation de précarité administrative et sociale des personnes étrangères qui nuit à leur santé et accentue leurs risques de contamination. Enrayer la dynamique des épidémies ne peut donc se faire sans une véritable politique d’accueil, qui s’attache à réduire la précarité des personnes étrangères dès leur arrivée sur le territoire. Malgré le consensus sur ces enjeux de protection de la santé individuelle et publique, les réformes relatives à l’asile et à l’immigration se succèdent et se ressemblent, dans une surenchère répressive et sécuritaire comme le pointe le rapport.

    Décembre

    1 minute pour sauver 1 million de vies

    À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, AIDES et les dix plus grandes associations de santé et de lutte contre le sida appellent Emmanuel Macron à tout mettre en œuvre pour mettre fin à cette pandémie. Un million de morts par an. Deux par minutes. Près de deux millions de nouvelles contaminations. Et toujours 15 millions de malades privés de traitements anti-VIH, dont plus d’un million d’enfants. Voilà le terrible bilan de l’épidémie de sida dans le monde en 2017. Un bilan d’autant plus insupportable que des traitements efficaces sont disponibles pour quelques dollars par mois. Des traitements qui sauvent la vie de personnes touchées, et empêchent la transmission du virus. « L’accès universel aux traitements permettrait de sauver chaque année un million de vies, de stopper les nouvelles contaminations et d’arrêter l’épidémie. Nos dirigeants-es peuvent agir. Ils doivent agir », explique Aurélien Beaucamp, président de AIDES, et chacun-e peut agir en signant notre pétition

    Tout le réseau mobilisé pour le 1er décembre

    Parallèlement à la mobilisation pour les financements internationaux de la lutte contre le sida, les militants-es de AIDES organisent partout en France des actions de prévention plus originales les unes que les autres ! Du ciné-débat autour de « Aimer, plaire et courir vite » à Annecy, aux soirées avec effeuillage burlesque et DJ sets à Angoulême en passant par des journées porte ouvertes avec buffet et spectacle surprise à Nîmes ou encore les « 24 heures du dépistage » proposées à Bordeaux, ce sont autant de moment pour parler de l’histoire de la lutte, des enjeux actuels de l’épidémie, et bien sûr, toujours, pour parler de sexualités, de consommations de produits, se faire dépister et récupérer préservatifs et autres outils de réduction des risques !