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    Hommes noirs homosexuels et bisexuels : les grands oubliés des politiques de prévention du VIH/sida

    • Communiqué
    • 09.05.2017

    À la suite de la journée internationale contre l'homophobie et la transphobie, Paris Black Pride & AIDES organisent une table ronde le samedi 20 mai 2017 au sujet de la santé sexuelle des hommes noirs homos et bis, dans l'objectif de faciliter l'accès au dépistage et aux nouveaux outils de prévention comme la PrEP.

    Alors que l'on se projette vers une fin possible de l'épidémie en 2030, certains groupes sociaux restent non seulement exposés de façon particulière au VIH, mais aussi ignorés des politiques publiques de santé et des campagnes institutionnelles de prévention. Ainsi, la spécificité sociale des hommes noirs homosexuels et bisexuels n'est pas évoquée : ni visible dans l'épidémiologie, ni abordée dans la littérature scientifique. En France, les données épidémiologiques laissent apparaître un grand risque d'exposition au VIH/sida parmi deux groupes : les hommes homos et bis (plus de 43% des nouvelles contaminations annuelles), et les migrant.e.s d'origine africaine (38%).

    En revanche, aucune documentation n'existe sur ce qu'on appelle les facteurs cumulés de vulnérabilité entre l'orientation sexuelle, le parcours de migration ou/et l'origine ethnique. Les hommes noirs homos et bis continuent pourtant de payer un lourd tribut à l’épidémie. En 2015, les actions de dépistage rapide de AIDES ont notamment relevé une prévalence au VIH deux fois plus élevée parmi les HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes) nés en Afrique que parmi les autres HSH testés[1]. L'association communautaire Afrique Arc-en-ciel Paris IDF, qui cible quasi-exclusivement les gays afro-descendants dans ses activités de prévention et dépistage, comptait quant à elle plus de 30% de découvertes de séropositivité parmi les personnes orientées vers un dépistage la même année[2]. Au regard de ces taux de découvertes de séropositivité particulièrement élevés, il nous faut réfléchir et agir vite. Des indicateurs spécifiques et des réponses adaptées doivent être mises en place pour faciliter l'accès des hommes noirs homosexuels aux nouveaux outils de prévention, et à la PrEP en particulier.

    Le schéma selon lequel on est soit une personne homosexuelle (blanche), soit une personne migrante d'origine africaine (hétérosexuelle) doit changer : une prévention efficace est celle qui intègre les notions d'identité, d'origines, d'orientation sexuelle et d'appartenance à un groupe, soit autant d'éléments qui prennent en compte l'hétérogénéité et les facteurs cumulés de vulnérabilité.

    À l'intersection entre deux formes de discriminations très répandues liées à l'origine ethnique et à l'orientation sexuelle, une grande partie des homosexuels noirs subit plusieurs types d'exclusion sociale, identifiés comme étant des éléments favorisant à terme des prises de risques dans la sexualité.

    Le 20 mai, Paris Black Pride & AIDES réuniront les spécialistes de la question afin de :

    • mettre en lumière ces multiples facteurs et réfléchir ensemble au développement de réponses appropriées
    • mettre en place des indicateurs pertinents, permettant de documenter la dynamique de l’épidémie.

    Samedi 20 mai au Centre International Maurice Ravel / Théâtre Douze -
    6 avenue Maurice Ravel, 75012 Paris  (M° Porte de Vincennes, ligne 1) de 14h à 18h

    Un point presse sera organisé lors de la conclusion de la table ronde de 17h05 à 18h

    avec la participation de (notamment) :

    - Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France et fondateur de l’IDAHOT

    - Jean-Michel Molina, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de Saint Louis

    Merci de confirmer votre participation au point presse auprès de :

    Romina Sanfourche, rsanfourche@aides.org, 06 99 11 67 78

     

    [1]En 2015, l’association AIDES a dépisté 10 031 HSH nés en France et 2152 HSH nés en Afrique. 1,2% de ces tests sont révélés positifs chez les premiers, contre 2,2% chez les HSH africains. Pour les natifs des DFA en particulier, ce chiffre s’élevait à 2,4%.

    [2]En 2015, 18 découvertes de séropositivité sur les 55 personnes orientées ou accompagnées vers le dépistage soit 32,7%.