L’Actu vue par Remaides : « IAS 2025 : demandez le programme »
- Actualité
- 11.07.2025
Crédit photo : IAS 2025
Par Fred Lebreton et Jean-François Laforgerie
IAS 2025 :
demandez le programme
Du 14 au 17 juillet 2025, Kigali, capitale du Rwanda, deviendra le centre mondial de la science sur le VIH en accueillant IAS 2025, la 13ᵉ Conférence de l’IAS sur la science du VIH. Cette conférence se concentrera exclusivement sur les dernières avancées scientifiques et cliniques dans la lutte contre le VIH. La rédaction de Remaides assurera la couverture de cette édition avec un article quotidien, le temps de la conférence.
En fin d’article, d’autres infos Monde.
Organisée tous les deux ans par l’International AIDS Society (IAS), cette conférence se concentrera exclusivement sur les dernières avancées scientifiques et cliniques dans la lutte contre le VIH, contrairement à la « grande » conférence AIDS, également organisée par l’IAS, tous les deux ans, qui aborde des thématiques plus larges en mêlant science fondamentale et sciences humaines, communautés, plaidoyer et politiques publiques. En d'autres termes, IAS, c’est le labo, AIDS, c’est le grand rassemblement militant et politique de la riposte mondiale au VIH.
Cette édition 2025 de IAS promet de mettre en lumière des dernières données sur l’impact préoccupant des réductions de financements, qui continuent de fragiliser des décennies de progrès contre le VIH. Les participants-es découvriront une étude venue du Mozambique sur les perturbations des services VIH et leurs conséquences potentielles sur l’incidence et la mortalité d’ici 2030. Des modélisations en Afrique de l’Ouest et des études sur l’accès à la Prep dans les régions d’Afrique centrale, orientale, australe et occidentale illustreront les risques d’un recul si les financements s’amenuisent, pendant que treize pays d’Amérique latine apporteront leurs propres alertes sur l’impact des coupes budgétaires sur le terrain.
IAS 2025 se penchera également sur les avancées autour des traitements à longue durée d’action que ce soit en Prep ou en traitement VIH. Les participants-es entendront parler de la première implémentation en vie réelle de la Prep injectable au cabotégravir (CAB LA) chez les adolescentes et jeunes femmes en Zambie, d’études de modélisation sur l’utilisation potentielle du lénacapavir au Kenya, ainsi que de comparaisons d’efficacité entre ces nouvelles molécules injectables et l’absence de Prep.
La rédaction de Remaides couvrira les moments forts de cette conférence, qui se tiendra en format hybride à Kigali et en ligne. Une série d’articles sera publiée à parti du mardi 15 juillet.
Pour découvrir le programme détaillé de la conférence.
En bref, d'autres infos Monde
États-Unis : la Cour suprême préserve une partie importante de la couverture de l'Obamacare
La Cour suprême a préservé (dans une décision publiée le 27 juin) un élément clé des exigences de couverture des soins de santé préventifs de l'Affordable Care Act (dite aussi Obamacare), rejetant une contestation d'employeurs chrétiens concernant cette disposition qui touche quelque 150 millions d'Américains-nes, explique La Presse canadienne. Cette décision, rendue par six voix contre trois, fait suite à un procès portant sur la manière dont le gouvernement détermine les médicaments et services de santé qui doivent être entièrement couverts par une assurance privée en vertu de la loi phare de l'ancien président Barack Obama, souvent appelée Obamacare, a rappelé la journaliste Lindsay Whitehurst d’AP News. Les médicaments et services susceptibles d'être concernés comprennent les statines pour réduire le cholestérol, les dépistages du cancer du poumon, les médicaments de prévention du VIH [la Prep] et les médicaments visant à réduire le risque de cancer du sein chez les femmes. Pour rappel, l'affaire a été portée devant la Cour suprême après qu'une cour d'appel a invalidé certaines exigences de couverture des soins préventifs. La Cour d'appel du 5e circuit des États-Unis a donné raison aux employeurs-ses chrétiens-nes et aux résidents-es du Texas qui arguaient qu'ils et elles ne pouvaient être contraints-es de fournir une couverture d'assurance complète pour des services tels que les médicaments de prévention du VIH et certains dépistages du cancer. La Cour d'appel a jugé que les exigences de couverture étaient inconstitutionnelles. La Cour suprême ne partage pas cette analyse et a cassé une partie des décisions précédentes.
Aide internationale : les coupes américaines pourraient causer plus de 14 millions de morts, selon une étude
Cataclysme. L’effondrement des financements américains dédiés à l’aide internationale, décidé par l’administration de Donald Trump depuis son arrivée en janvier, pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires d’ici 2030 parmi les personnes les plus vulnérables, dont un tiers d’enfants, selon une projection publiée mardi en juillet dans The Lancet, explique l’AFP. « Elles [les coupes] risquent d’interrompre brutalement, voire d’inverser, deux décennies de progrès pour la santé des populations vulnérables. Pour de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, le choc qui en résulterait serait d’une ampleur comparable à celle d’une pandémie mondiale ou d’un conflit armé majeur », a commenté Davide Rasella, co-auteur de l’étude et chercheur au Barcelona Institute for Global Health, cité dans un communiqué. On trouvera également sur le site du Lancet, un article qui pose les enjeux. La publication de l’étude, dont Davide Rasella est co-auteur, dans la prestigieuse revue médicale coïncide avec une conférence sur le financement du développement réunissant en Espagne (Séville) des dirigeants-es du monde entier, les États-Unis figurant parmi les grands absents. Cette rencontre se tient dans un contexte particulièrement sombre pour l’aide au développement, touchée de plein fouet par la coupe massive du financement décidée par Donald Trump. En examinant les données de 133 pays, l’équipe internationale de chercheurs-ses a estimé rétrospectivement que les programmes financés par l’Usaid ont permis d’éviter 91 millions de décès dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire entre 2001 et 2021. Et, selon leur modélisation, la coupe de 83 % du financement américain ― chiffre annoncé par le gouvernement début 2025 ― pourrait entraîner plus de 14 millions de décès supplémentaires d’ici à 2030, dont plus de 4,5 millions d’enfants de moins de cinq ans, soit environ 700 000 décès d’enfants supplémentaires par an. Car les programmes soutenus par l’Usaid ont eu pour effet une diminution de 15 % des décès, toutes causes confondues, ont calculé ces chercheurs. Pour les enfants de moins de cinq ans, la baisse des décès a été deux fois plus importante (32 %).
L’impact le plus fort de cette aide a été observé pour des maladies évitables. La mortalité due au VIH/sida a ainsi été réduite de 74 %, celle du paludisme de 53 % et celle des maladies tropicales négligées de 51 % dans les pays bénéficiaires du niveau d’aide le plus élevé par rapport à ceux avec peu ou pas de financement de l’Usaid, selon l’étude.
Autre source de préoccupation : d’autres donneurs internationaux majeurs, principalement européens, comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou la France, ont aussi annoncé des coupes dans leurs budgets d’aide étrangère dans le sillage des États-Unis. Cela risque d’ « entraîner encore plus de décès dans les années à venir », a prévenu Caterina Monti, autre co-autrice de l’étude chercheuse à l’IS Global
Une cinquantaine de chefs-fes d’État et de gouvernement ― dont le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen ― participent à la conférence sur le financement du développement à Séville pendant quatre jours, aux côtés de 4 000 représentants-es de la société civile. « C’est le moment d’augmenter, pas de réduire » l’aide, a plaidé Davide Rasella. Avant la taille dans son financement, l’Usaid représentait 0,3 % des dépenses fédérales américaines. « Les citoyens américains versent environ 17 cents par jour à l’Usaid, soit environ 64 dollars par an. Je pense que la plupart des gens soutiendraient le maintien du financement de l’Usaid s’ils savaient combien une si petite contribution peut être efficace pour sauver des millions de vies », a déclaré James Macinko, co-auteur de l’étude et professeur à l’université de Californie (UCLA).