L’Actu vue par Remaides : « La saison 2025 des Marches des Fiertés LGBT+ démarre le 10 mai »
- Actualité
- 06.05.2025
IAS Amsterdam. DR.
Par Fred Lebreton et Jean-François Laforgerie
La saison 2025 des Marches des Fiertés LGBT+ démarre le 10 mai
Chaque année, ces rendez-vous festifs et militants permettent à la communauté LGBT+ de célébrer ses identités, de rappeler ses combats, et de dénoncer les violences et discriminations toujours bien présentes. De son côté, la Pride des Banlieues appelle à marcher pour le droit à la santé pour tous-tes.
En fin d’article, une actualité Monde sur les personnes trans aux États-Unis.
Marches des Fiertés LGBT+ : le calendrier 2025
À vos paillettes et vos drapeaux : la saison des Marches des Fiertés LGBT+ s'apprête à déferler sur les villes de France, et il va y avoir du monde dans la rue pour faire briller les couleurs de l’arc-en-ciel. L’édition 2025 ne dérogera pas à la règle du mélange entre fête et engagement, avec un agenda aussi blindé que la terrasse du Rosa Bonheur des Buttes Chaumont un dimanche soir d’été (blague de Parisiens-nes mais vous voyez l’idée). Dès le 10 mai, Agen ouvrira le bal, suivie d’une avalanche de villes le week-end suivant : Besançon, Narbonne, Orléans et Poitiers feront résonner leurs slogans le 17 mai ; qui est de surcroît la date de la Journée internationale de lutte contre les LGBTphobies. Le 18, ce sera au tour de Saint-Denis de la Réunion de s’enflammer. La fin du mois ne sera pas en reste : Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille et Reims le 24 mai ; Bordeaux et Guéret le 31. Juin, mois des fiertés, sera, comme toujours, le mois le plus rainbow-friendly de l’année : on marchera à Avignon, Caen, Calais, La Rochelle, Mulhouse, Nancy, Rennes, Saint-Étienne, Toulouse, Tours, La Courneuve (Pride des Banlieues) et Valenciennes le 7 juin ; puis à Auxerre, Brest, Dijon, Dunkerque, Lyon, Metz, Montpellier, Nantes, Strasbourg et Toulon le 14. Bastia et Biarritz se mettront en jambes le 21 juin avant que Paris, en grande habituée, ne transforme la capitale en dancefloor militant le 28 juin. Et ce n’est pas fini : Marseille, Nîmes et Perpignan s’inviteront à la fête le 5 juillet, Nice suivra le 12 juillet. Pour celles et ceux qui veulent prolonger l’été militant, rendez-vous en septembre à Saint-Laurent (le 6), Limoges (le 13) et Pau (le 27). Chambéry clôturera cette tournée des Marches le 11 octobre. Bref, des Pride partout, pour tous-tes, et à toutes les sauces : rurales, urbaines, en bord de mer ou en montagne.
La Pride des Banlieues appelle à marcher pour le droit à la santé pour tous-tes
Dans une tribune incisive publiée le 29 avril sur le site du média Politis, le collectif qui organise la Pride des Banlieues le 7 juin prochain à la Courneuve (93) appelle à manifester contre « la destruction du droit à la santé pour toutes et tous ». Dans cette tribune intitulée « Des milliards d’euros dans la santé, pas dans l’armement ! », le collectif pointe du doigt les choix budgétaires du gouvernement, les « politiques sanitaires discriminatoires » et l’impact direct de ces décisions sur les populations les plus marginalisées. Avec une augmentation colossale du budget militaire à 413,3 milliards d’euros pour 2025, les signataires dénoncent une injustice flagrante : « Pourquoi cet argent n’est pas investi dans le budget de la santé ? » L’association souligne que ce sous-financement, aggravé depuis la pandémie de Covid-19, frappe de plein fouet les soignants-es et surtout les soignés-es les plus précaires : personnes migrantes, racisées, LGBT+, en situation de handicap, vivant dans les quartiers populaires ou sans-papiers. Pour la Pride des Banlieues, la santé publique n’est pas neutre : elle révèle les logiques de domination raciste, néocoloniale et classiste. L’aide médicale d’État (AME), cible récurrente de la droite et de l’extrême droite, est déjà largement insuffisante, ne bénéficiant qu’à 51 % des personnes éligibles, et son maintien reste trop souvent l’arbre qui cache la forêt d’un accès restreint aux soins essentiels. Les revendications sont ambitieuses : régularisation de tous-tes les sans-papiers, accès sans condition à la sécurité sociale, investissements massifs dans la santé publique, réouverture de lits, fin des politiques austéritaires et formation des personnels à un accueil digne et inclusif. La situation à Mayotte, privée d’accès à la Puma et de nombreux droits sociaux, est prise en exemple d’un système à deux vitesses, révélateur d’un « racisme structurel ». « Qui a le droit de vivre et qui doit mourir ? » : la question posée en filigrane résonne comme une alerte grave, « alors que l’État persiste à marginaliser les corps minorés ». Cette tribune est soutenue par de nombreux collectifs et personnalités LGBT+ originaires de banlieue comme la drag queen Soa de Muse, Camille Étienne, Tahnee ou Melissa Laveaux. Le collectif de la Pride de Banlieue entend rappeler que le droit à la santé est un droit fondamental, et qu’aucune identité de genre/orientation sexuelle, aucun papier, aucune origine ne devrait conditionner l’accès aux soins.
En bref, une actualité Monde sur les personnes trans aux Etats-Unis
Le ministre de la Santé de Trump sème le doute sur les traitements de transition de genre
Propagande. Le ministère de la Santé de Donald Trump, Robert Kennedy Jr, a publié jeudi 1er mai un long rapport sur la prise en charge médicale des personnes mineures transgenres, mettant en garde contre les « risques significatifs » des traitements hormonaux et chirurgicaux pouvant leur être proposés, explique l’AFP. Fait hautement inhabituel : les auteurs-rices de ce document de plus de 400 pages ne sont pas nommés-es, ni même les experts-es extérieurs-es qui auraient revu certains chapitres du rapport. Une décision que le ministère justifie dans un communiqué par le besoin de « maintenir l’intégrité de ce processus ». Cette publication, qui a été rapidement décriée par des associations de soignants-es, s’inscrit dans le sillage de plusieurs actions prises par le gouvernement Trump à l’encontre des personnes transgenres, auxquelles il a notamment tenté interdire d’officier dans l’armée ― une procédure judiciaire est en cours à ce sujet.
La question des traitements proposés aux personnes mineures ne se sentant pas en accord avec le genre assigné à leur naissance fait l’objet de vifs débats aux États-Unis, mais aussi dans de nombreux autres pays, dont la France.
Les professionnels-les de santé tentent eux et elles de trouver un équilibre entre prise en charge de la détresse psychologique dont peuvent souffrir les mineurs-es en question, respect de leur autonomie de décision et précautions nécessaires à la prise en charge de ces patients-es. En 2024, une étude commandée par les autorités sanitaires britanniques les avait appelés-es à une « extrême prudence » dans la prescription de ces soins. Ce nouveau rapport accuse les traitements hormonaux et chirurgicaux de « provoquer pour la plupart des effets physiques ou physiologiques irréversibles », notamment en matière « d’infertilité/stérilité, de dysfonction sexuelle (...) et de regret », et incite les soignants-es à privilégier des prises en charge psychologiques. « Notre devoir est de protéger les enfants de notre pays, et non de les exposer à des interventions médicales non prouvées et irréversibles », a insisté Jay Bhattacharya, patron du NIH, l’organisme américain chargé de la recherche médicale, dans un communiqué.
Une conclusion dénoncée par Aisha Mays, médecin membre de l’organisation Physicians for Reproductive Health. C’est « une propagande visant à délégitimer les soins de santé parfaitement sûrs, efficaces et fondés sur des preuves », fustige-t-elle dans un communiqué. L’Académie américaine de pédiatrie (AAP), qui soutient l’accès à ces traitements, s’est, elle, dite « profondément alarmée » par ce rapport qui, selon elle, « donne la priorité aux opinions plutôt qu’à l’examen objectif des preuves ». « Pour qu’une telle analyse soit crédible, elle doit examiner la totalité des données disponibles (...) au lieu de s’appuyer sur des perspectives limitées et un ensemble réduit de données », a-t-elle fait valoir.
Si le gouvernement Trump dénonce une explosion du recours à ces traitements, le phénomène reste pourtant très marginal selon les statistiques. Une récente étude publiée dans la revue Jama, indique que « moins de 0,1 % des mineurs-es américains-es disposant d’une assurance privée ont reçu de tels traitements hormonaux entre 2018 et 2022. »