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    L’Actu vue par Remaides : « Doctolib : un carnet de santé privé qui inquiète les associations »

    • Actualité
    • 30.12.2024

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    © DR

    Par Jean-François Laforgerie et Fred Lebreton

     

     

    Doctolib : un carnet de santé privé
    qui inquiète les assiociations

    Doctolib : un carnet de santé privé qui inquiète les associations ; À l’Assemblée, la gauche échoue à abroger la réforme des retraites ; En France, le rythme de réduction des inégalités femmes-hommes a « considérablement ralenti » ; Discriminations à l’emploi et âge : les seniors-es s’inquiètent ; #Metoo : la moitié des infirmières se déclarent victimes de violences sexistes et sexuelles, Bruno Retailleau qui veut rempiler au ministère de l’Intérieur et des « garanties » sur l’immigration… Ces informations ont marqué le champ social ces dernières semaines.  La rédaction de Remaides fait le point.

    Le carnet de santé privé de Doctolib inquiète les associations

    L’annonce par Doctolib de son projet de carnet de santé numérique privé, intitulé « Santé », suscite des inquiétudes, affirme France Assos Santé, dans un communiqué publié le 5 décembre. Ce service, visant à compiler les documents des usagers-ères du système de soins, est perçu par de nombreuses associations de patients-es comme une concurrence directe à Mon espace santé, le dossier médical électronique public officiel. Les signataires du communiqué, parmi lesquels AIDES, La Ligue contre le cancer et APF France handicap, dénoncent un risque de privatisation d’un service essentiel. Créé en 2019 par le législateur, Mon espace santé offre un accès gratuit et sécurisé à ses données médicales, fruit d’un travail collectif avec les acteurs-rices de santé et les patients-es. Aujourd’hui utilisé par un Français sur cinq, il centralise près de 30 millions de documents, mensuellement. Les associations regrettent le manque de transparence autour du projet de Doctolib. « Pourquoi créer un doublon risquant de diviser usagers et professionnels de santé ? » interrogent-elles. À cela s’ajoute une crainte majeure : l’exploitation commerciale des données sensibles. Bien que Doctolib assure des fonctions de prévention personnalisée, la plateforme envisage des services payants, suscitant des doutes sur l’égalité d’accès et l’indépendance des conseils délivrés. Face à ces enjeux, les associations appellent les pouvoirs publics à accélérer le développement et l’optimisation de Mon espace santé. Elles demandent également une concertation élargie avec tous les acteurs-rices, y compris les éditeurs de logiciels, pour garantir une sécurisation des données qui soit conforme aux valeurs de solidarité du système de santé. « Les données de santé ne doivent pas devenir un terrain de chasse commercial », martèlent-elles. Pour ces associations, un carnet de santé numérique unique, public et éthique, reste l’unique solution pour préserver la confiance des usagers-ères. Elles exhortent à clarifier les règles d’hébergement et de gestion des données sensibles afin de prémunir le numérique en santé contre les appétits financiers et les initiatives potentiellement concurrentes.

    A l'Assemblée, la gauche a échoué à abroger la réforme des retraites

    Majoritaires dans l’hémicycle, la gauche et l’extrême droite (RN) ont échoué jeudi 28 novembre à faire voter une loi proposant d’abroger la réforme des retraites. Cet échec est lié à l’obstruction du camp présidentiel qui a multiplié les amendements à la proposition de loi LFI, empêchant les débats d’aller à leur terme.
    « La macronie est finie et (...) le premier vote pour abroger réellement la réforme de la retraite à 64 ans, il est mercredi prochain, lors de la censure qui permettra à la fois de faire tomber le gouvernement Barnier mais aussi de défaire cette retraite à 64 ans dont personne ne veut », a réagi auprès de la presse la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, à l’issue des débats. La France insoumise avait placé en tête des textes de sa « niche parlementaire »  — la journée annuelle réservée à ses textes —, une proposition de loi visant à abroger la réforme de 2023 qui a reculé l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Mais le texte n’a pu être voté, en raison de centaines d’amendements déposés par la coalition gouvernementale afin de ralentir les travaux qui devaient nécessairement se terminer à minuit. Les débats ont été houleux marqués par de multiples rappels au règlement et suspensions de séance. Les députés-es de gauche n’ont eu de cesse de dénoncer l’obstruction du camp macroniste, fustigeant un « sabotage indigne » ou des « méthodes de voyous ». Les macronistes ont eu beau jeu de rappeler que les Insoumis avaient eux-mêmes tout fait pour éviter un vote, lors de l’examen de la réforme des retraites en 2023. « C’est vous qui avez à l’époque voulu bloquer les débats, empêcher les votes ! », s’est exclamé le ministre du Budget Laurent Saint-Martin, observant que les « quelques centaines d’amendements » devant être examinés jeudi n’étaient rien en regard des 19000 déposés par la gauche en 2023. Rapporteur du texte, le député LFI Ugo Bernalicis a promis devant la presse que le texte reviendrait dans l’hémicycle, invitant un autre groupe du NFP à « le reprendre ». « Ce qui est sûr, c’est que cette réforme sera abrogée, la question c’est juste quand », a-t-il martelé.

    En France, le rythme de réduction des inégalités femmes-hommes a "considérablement ralenti"

    Le rythme de réduction des inégalités femmes-hommes en France a « considérablement ralenti depuis une dizaine d’années », avec l’impact de la maternité qui « est le facteur déterminant » dans la persistance des inégalités, selon une étude du CAE, publiée le 28 novembre. L’écart de revenus du travail se resserre depuis 30 ans, mais les progrès ont « pour l’essentiel » été réalisés entre 1990 et 2010 (- 15 %), indique la note du Conseil d’analyse économique (CAE, un organe d’expertise rattaché aux services du Premier ministre. Il n’a baissé que de cinq points entre 2010 et 2020. Cet écart des revenus du travail entre les femmes et les hommes « dépasse légèrement les 30 % », selon la note, qui explique ce taux plus élevé que celui de l’Insee (24,4 % pour 2020) par une méthodologie différente, intégrant notamment les personnes qui ne sont pas en emploi. Ces inégalités sont liées à « une moindre participation des femmes au marché du travail, à un temps de travail inférieur et à des différences salariales persistantes, même à temps de travail égal », rappelle la note, qui souligne que l’écart représente un coût « de l’ordre de la dizaine de points de PIB ». Les trois facteurs — participation, heures et salaires horaires — « jouent à peu près à égalité » à un tiers chacun pour expliquer l’écart de revenus, a précisé Camille Landais, l’un des auteurs-rices de l’étude, indique l’AFP. Si les inégalités « commencent dès le système éducatif », c’est surtout l’impact de la maternité qui « est le facteur déterminant » dans leur persistance, indique la note. A l’arrivée du premier enfant, les revenus du travail des mères « chutent brutalement » puis « se stabilisent à un niveau beaucoup plus bas avec une très faible croissance », indique l’étude. Dans les dix années qui suivent la naissance de leur premier enfant, les femmes voient leurs revenus du travail diminuer de près de 38 % par rapport à une situation où elles n’auraient pas eu d’enfants. La France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE, avec une « pénalité » pour les femmes beaucoup plus forte que dans les pays scandinaves (entre 15 et 20 %) mais moins sévère que dans les pays germanophones, où elle avoisine les 60 % comme en Allemagne. La carrière des hommes, elle, ne connaît pas de perturbations après la naissance des enfants. Pour améliorer la donne, les auteurs recommandent un « cocktail de politiques », avec notamment une réforme « ambitieuse » du congé paternité en l’allongeant à 10 semaines, dont six obligatoires, contre 25 jours calendaires actuellement. Cela coûterait quelque 1,3 milliard d’euros.

    Discriminations à l'emploi et âge : les seniors-es s'inquiètent

    Alors que le taux d’emploi des seniors-es est en forte hausse depuis plusieurs années, ceux et celles-ci restent confrontés-es à d’importantes difficultés d’accès et de maintien dans l’emploi, constatent la Défenseure des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT). Les deux institutions ont souhaité consacrer la 17e édition de leur baromètre à la perception et aux expériences des discriminations vécues par les personnes de 50 ans et plus au travail. Un constat : les seniors-es sont fortement exposés-es aux discriminations, notamment dans l’accès à l’emploi. Le 17e baromètre révèle qu’un quart des seniors-es déclarent avoir vécu des discriminations. « Ces situations surviennent tout au long du parcours professionnel et de façon plus marquée au moment de l’embauche, après une rupture professionnelle. De plus, un quart des seniors au chômage déclarent qu’on leur a déjà fait comprendre qu’ils étaient trop âgés pour le poste lors d’un entretien d’embauche », expliquent un communiqué commun. Enfin, la moitié des seniors-es déclarent avoir connu des relations de travail dévalorisantes au cours des cinq dernières années. Autre constat : les personnes victimes de discrimination dans l’emploi en France sont encore trop peu nombreuses à le signaler : un tiers seulement des victimes de discrimination, tous âges confondus, n’ont entrepris aucune démarche pour dénoncer les faits alors que la fréquence des expériences de discrimination dans les interactions quotidiennes dégrade les conditions de travail. Autre enseignement de ce 17e baromètre : la perception d’un environnement professionnel peu bienveillant qui reflète l’ampleur et la banalisation des stéréotypes âgistes, qui véhiculent notamment une image négative de seniors-es manquant de dynamisme, dépassés-es par les nouvelles technologies et difficiles à intégrer au sein d’équipes plus jeunes. « Découlant bien souvent de ces stéréotypes, les discriminations à l’encontre des seniors sont fortement ancrées — et en partie intériorisées par les personnes concernées. Les préjugés sont souvent renforcés lorsque les motifs de discrimination se cumulent (état de santé, handicap, origine…). Selon le baromètre 2024, les seniors-es perçus-es comme étant d’origine étrangère déclarent ainsi deux fois plus de discriminations dans l’emploi que les autres travailleurs-ses âgés-es (43 % contre 22 %). De la même façon, l’expérience des discriminations est plus saillante chez les femmes seniors-es (26 %) que chez les hommes (20 %). Ces discriminations contribuent à renforcer l’isolement des personnes. Elles dégradent leur santé mentale et sont susceptibles de conduire à des ruptures. À la suite de discriminations, 18 % des seniors-es victimes déclarent ainsi avoir démissionné ou négocié leur départ et 17 % ont été licenciés-es ou n’ont pas vu leur contrat renouvelé. Les difficultés de retour à l’emploi rencontrées par les personnes de 50 ans ou plus peuvent également avoir des conséquences en matière de déclassement professionnel et social. Plus de la moitié des seniors au chômage (56 %) déclare avoir déjà postulé à un emploi en dessous de leurs compétences. Les seniors-es expriment de fortes inquiétudes quant à leur avenir et au risque de futures discriminations en raison de leur âge : un tiers d’entre eux-elles se disent inquiets-es quant à leur avenir professionnel et une personne sur cinq déclare travailler avec la peur de perdre son emploi ; les actifs-ves du privé davantage que ceux du public.
    Les résultats de ce baromètre reposent sur une enquête (par Internet) auprès d’un échantillon représentatif de la population active de 2 284 personnes âgées de 18 à 65 ans.
    La notion d’âgisme est définie comme « un processus de stéréotypage systématique et de discrimination contre les personnes, en raison de leur âge », selon l’Organisation mondiale de la santé.
    Protectrice des droits et libertés des personnes, la DDD peut être saisie gratuitement par toute personne résidant en France ou française résidant à l’étranger qui estime que ses droits n’ont pas été respectés. Elle peut également se saisir d’office. Six-cents délégués-es répartis-es sur l’ensemble du territoire métropolitain et en Outre-mer reçoivent, orientent et aident toute personne à faire valoir ses droits, gratuitement et en toute indépendance. Victimes ou témoins de discriminations : les juristes de la Défenseure des droits écoutent, accompagnent et orientent gratuitement les personnes au 39 28.

    Gouvernement Bayrou : Retailleau veut des "garanties" sur l'immigration

    Bruno Retailleau a demandé vendredi 13 décembre au nouveau Premier ministre, François Bayrou, des « garanties », notamment sur l’immigration, pour participer au gouvernement. Bruno Retailleau a demandé le maintien à son poste. Sur l’immigration, il y a des « choses non négociables », a expliqué l’entourage du ministre de l’Intérieur, en évoquant « la lutte drastique contre l’immigration illégale » et la « réduction de l’immigration légale au strict nécessaire ». Bruno Retailleau souhaite aussi avoir les « moyens » pour continuer à « lutter contre l’insécurité et notamment le narcotrafic », a encore dit son entourage.

    Cérémonie d'ouverture des JO Paris 2024 : trois personnes seront jugées pour avoir cyberharcelé la DJ Barbara Butch

    Trois personnes seront jugées le 25 septembre 2025 à Paris, soupçonnées d’avoir cyberharcelé et menacé de crimes et délits la DJ française Barbara Butch, star du tableau incarné par des drag queens lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, fin juillet. C’est ce qu’a indiqué jeudi 12 décembre le parquet. Ces trois personnes majeures seront jugées pour cyberharcèlement. Elles risquent deux ans d’emprisonnement.  Outre Barbara Butch, d’autres figures de cette cérémonie avaient déposé des plaintes, dont le directeur artistique Thomas Jolly ou la drag queen Nicky Doll. Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris avait confié l’enquête à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine. En plus des trois personnes majeures, un mineur né en 2007 a aussi été interpellé et placé en garde à vue, mais comme le veut la procédure pénale, le parquet de Paris s’est dessaisi le concernant au profit du parquet de Saint-Etienne, son lieu de domicile. Barbara Butch, artiste, militante féministe et lesbienne, avait déposé plainte au lendemain d’un message sur Instagram où elle disait avoir été « la cible d’un énième cyberharcèlement - particulièrement violent ».  « Si dans un premier temps j’ai décidé de ne pas prendre la parole pour laisser les « haters » (rageux-ses) s’apaiser, les messages que je reçois sont de plus en plus extrêmes », indiquait alors l’artiste française. « Ceux qui s’en prennent à Barbara Butch le font car ils ne supportent pas qu’elle puisse représenter la France, parce que c’est une femme, lesbienne, grosse, juive... Le problème, c’est leur intolérance et leur obscurantisme », avait dénoncé son avocate, Me Audrey Msellati. Le comité d’organisation Paris-2024 avait, pour sa part, « fermement condamné » le cyberharcèlement dont a été victime « l’équipe artistique » de la cérémonie d’ouverture.

    La moitié des infirmières se déclarent victimes de violences sexistes et sexuelles

    La moitié des infirmières déclarent avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS) dans le cadre de leur exercice, l’auteur pouvant être un patient, un soignant, un visiteur ou un supérieur, selon une enquête de l’Ordre des infirmiers publiée mercredi 11 décembre 2024. Interrogés dans le sillage du #Metoo hôpital, vague de témoignages intervenue au printemps dans le secteur de la santé, 21 000 infirmières et infirmiers —salariés-es du public, privés-es ou libéraux-les — ont répondu du 13 au 29 septembre, dont 12 % d’hommes, constituant une cohorte « assez représentative » de la profession, a indiqué la présidente de l’Ordre, Sylvaine Mazière-Tauran, en conférence de presse. Parmi eux-elles, quelque 49 % des répondants-es, soit 53 % des femmes et 24 % des hommes, ont affirmé avoir déjà été victimes d’au moins un type de VSS, certains-es en déclarant plusieurs. Ainsi, 39 % des interrogés-es ont subi des « réflexions inappropriées », 21 % des « outrages sexistes » (propositions outrancières, propos homophobes, moqueries...), 4 % des agressions sexuelles et 0,13 % un viol. Quatre sur dix indiquent avoir subi des faits « à plusieurs reprises » et 6 % « de façon régulière », détaille l’AFP. La grande majorité des victimes accusent un autre professionnel de santé (47 % des répondants-es, plusieurs réponses possibles) ou un patient (60 %) mais il peut s’agir d’un visiteur (26 %), d’un autre infirmier (15 %) ou encore d’un responsable administratif (3 %) ou hiérarchique (14 %). Les faits ont souvent eu un impact sur la santé et la vie intime, ont fait naître un sentiment d’insécurité au travail (37 % des répondants), ont modifié le rapport au travail en termes notamment de motivation ou d’absentéisme (14 %) voire provoqué un changement d’activité (12 %). Après des VSS, 38 % des victimes déclarent « n’avoir entrepris aucune démarche » essentiellement par « crainte des répercussions » sur leur carrière ou de « ne pas être entendues ». Seulement 2 % ont porté plainte.  La majorité des victimes estiment ne pas suffisamment connaître leurs droits et les démarches à entreprendre.

    Prévention du zona : le Shingrix, un vaccin remboursé

    Le vaccin Shingrix (GSK) est désormais remboursé à hauteur de 65 % pour la prévention du zona et des névralgies post-zostériennes chez les plus de 65 ans et les personnes immunodéprimées, explique Le Quotidien du Médecin (11 décembre). Ce vaccin était recommandé, notamment par la HAS depuis mars 2024, mais jusqu’à présent non remboursé en ville. Shingrix est un vaccin zona (recombinant avec adjuvant), administré par voie intramusculaire en deux doses entre deux à six mois d’intervalle. La protection du Shingrix contre le zona est de 79,3 % chez les personnes immunocompétentes et immunodéprimées ou présentant des pathologies chroniques, versus 46 % avec Zostavax, vaccin qui n’est plus commercialisé. La durée de protection du Shingrix contre le zona était d’environ 73 % neuf ans après la vaccination. Depuis son lancement en 2018, près de 60 millions de personnes ont été vaccinées avec Shingrix à fin juin 2023, dans 40 pays. Le zona est une infection qui peut toucher toutes les personnes qui ont eu la varicelle. Cette dermatose virale fréquente est due à la réactivation du virus varicelle-zona (VZV), qui peut se produire quand le système immunitaire est affaibli en raison par exemple d’une maladie, d’un traitement (comme une chimiothérapie) ou de l’âge, selon la HAS, citée par le quotidien médical.