L'actu vue par REMAIDES : "POZ magazine : 30 ans de visibilité VIH !"
- Actualité
- 09.04.2024
© POZ
Par Jean-François Laforgerie et Fred Lebreton
POZ magazine : 30 ans de visibilité VIH!
La visibilité compte ! Pionnier dans la visibilité des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), le magazine américain POZ, dans son nouveau numéro (avril-mai 2024), marque son trentième anniversaire avec une Une et un dossier qui célèbrent les nombreuses personnes qui ont témoigné dans la publication depuis sa création. Présentation.
Au cours des trois dernières décennies, POZ a chroniqué l'épidémie de VIH aux États-Unis et dans le monde. Le magazine a exploré les hauts et les bas de la lutte continue et abordé des problèmes souvent ignorés par d'autres médias. Lorsque le numéro d'avril/mai 1994 a été lancé, la révolution des traitements VIH à base d’anti-protéase était encore à l'horizon, et des millions de personnes à travers le monde mouraient de maladies liées au sida. POZ est devenu un lien vital pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH offrant un accès à des informations cruciales sur la prévention, les soins et le traitement du VIH. Tout au long de sa publication, POZ a également partagé des récits intimes et personnels de survie, de résilience et de deuil. Dans ce long dossier, le magazine revient sur ses vingt unes les plus marquantes par ordre chronologique. Sans être exhaustif, la rédaction de Remaides en a retenu cinq :
Septembre 1994
Lorsque Pedro Zamora a posé en Une de ce troisième numéro de POZ, il avait déjà conquis les cœurs de millions de personnes en tant que l'un des premiers hommes ouvertement gays vivant avec le VIH à apparaître à la télévision. En tant que membre de la distribution de la troisième saison de The Real World de MTV, située à San Francisco, cet activiste charismatique a donné un visage à une maladie que beaucoup de personnes craignaient encore. Pedro Zamora a attiré l'attention internationale sur l'épidémie. Il est décédé le 11 novembre 1994, quelques heures après la diffusion de l'épisode final de cette série et quelques mois après la publication du numéro.
Juin 1996
En 1991, le joueur de basket-ball professionnel Earvin « Magic » Johnson Jr., prend brusquement sa retraite après avoir annoncé lors d'une conférence de presse qu'il était séropositif. La déclaration du sportif a stupéfié le monde. POZ a rencontré Magic Johnson. Il venait de revenir jouer pour les Lakers avant de prendre sa retraite pour la troisième et dernière fois. « Mon objectif est d'éduquer et de sensibiliser à la question du sida et de lever des fonds pour soutenir les organisations de lutte contre le VIH/sida », déclarait l’athlète à POZ.
Février 1999
En novembre 1997, l'activiste gay et séropositif Tony Valenzuela a tenu un discours honnête et improvisé sur sa vie sexuelle lors de la conférence Creating Change à San Diego. Sa franche reconnaissance qu'il pratiquait des relations sexuelles sans préservatif (connues sous le nom de barebacking à cette époque) a provoqué un tollé et a enflammé les dirigeants-es communautaires. En France, à la même époque, le même débat divisait la communauté LGBT et VIH. POZ a proposé à Tony Valenzuela de raconter son histoire et de poser nu sur un cheval en Une du magazine (jeux de mot en anglais avec le terme bareback : monter à cru). « Je voulais me débarrasser de la honte en disant haut et fort ce que tant d'hommes séropositifs font en silence », déclarait-il à POZ. Courageux.
Mars 2004
Un matin froid de mars 2004 au restaurant Florent de New York City, POZ a rassemblé un groupe de personnes vivant avec le VIH qui avaient accepté de poser nues pour la Une du magazine. Pour l'occasion, POZ a fait appel à l'artiste Spencer Tunick, connu pour ses grandes installations de corps nus. En quelques minutes seulement après s'être déshabillés, un sentiment de solidarité imprégnait le restaurant. Un participant a déclaré : « Nous sommes devenus un, sans peur, nos âmes sans jugements ». Cette expérience émouvante a été immortalisée dans le documentaire Positively Naked, sorti en 2006.
Mars 2010
Au début des années 1990, Act Up New York a créé le slogan « Dites-le : Les femmes aussi attrapent le sida ! » parce que si peu de personnes savaient que les femmes pouvaient contracter le VIH. En 2010, le VIH/sida était la principale cause de maladie et de décès chez les femmes âgées de 15 à 44 ans dans le monde. Historiquement, les femmes ont été particulièrement vulnérables au VIH en raison de divers facteurs sociaux, biologiques, psychologiques, politiques et économiques. Ce numéro de POZ présentait les témoignages de sept femmes résilientes vivant avec le VIH aux États-Unis, non seulement confrontées à leurs propres défis avec le virus, mais soutenant également activement d'autres femmes aux prises avec des luttes similaires. La solidarité féminine comme outil de lutte contre le VIH et contre l’ignorance.