Défendre les droits humains pour mieux lutter contre le VIH en Afrique et dans les Caraïbes

« Les obstacles aux droits de l’homme — notamment la stigmatisation et la discrimination, la violence et d’autres maltraitances, les attitudes sociales négatives et les obstacles juridiques — contribuent à la vulnérabilité à l’égard du VIH au sein de ces populations et limitent leur accès aux services de prévention, de dépistage, de traitement et de soins. », Accélération de la riposte et droits de l’homme, Onusida, 2017

Pour mettre fin à l’épidémie de VIH/sida, nous avons des leviers : des traitements efficaces qui empêchent la transmission du virus, des outils de dépistage et de prévention qui fonctionnent, des dispositifs de réduction des risques qui ont fait leur preuve.

Mais nous faisons aussi face à des freins : les moyens financiers bien sûr, mais aussi les discriminations, stigmatisations et exclusions sociales des populations les plus vulnérables.

En 2016, 80% des nouvelles contaminations hors Afrique subsaharienne se sont concentrées sur des populations dites « clés », c’est-à-dire plus fortement exposées que les autres au virus. Pourquoi ? Parce qu’elles ont moins accès aux services de santé, qu’elles peuvent plus difficilement faire valoir leurs droits, qu’elles sont jetées dans la précarité. Ce sont des hommes homosexuels ou bisexuels, des personnes trans, des travailleurs-euses du sexe, des usagers-ères de drogues, des personnes migrantes, etc.

En 2018, la violation des droits humains est toujours le principal allié de l’épidémie, et le sida est encore un « révélateur social », pour l’expression de notre fondateur Daniel Defert. C’est un révélateur des inégalités dans l’accès aux droits, à la santé, à une vie épanouie. Attenter aux droits des personnes, rejeter, discriminer, stigmatiser sont autant de choix politiques qui font le lit du VIH. Le VIH/sida, c’est plus que jamais une épidémie politique, au Nord comme au Sud.

Le projet Droits humains porté par AIDES et soutenu par l’AFD

La lutte pour le respect des droits fondamentaux des personnes et leur inclusion sociale est donc au cœur de notre engagement, au sein de AIDES comme de Coalition PLUS.

C’est pourquoi AIDES a initié en 2014 un projet, avec le soutien de l’Agence française de développement, dans sept pays d’Afrique francophone et des Caraïbes : Burkina Faso (avec l’association REVS PLUS), Burundi (ANSS), Cameroun (ALTERNATIVES), Côte d’Ivoire (Espace Confiance) Tunisie (ATL MST Tunis), Haïti (VDH) et République dominicaine (COIN). 

Ce projet était un pari : financer au sein de partenaires du Sud des ressources humaines entièrement dédiées au plaidoyer pour favoriser l’inclusion sociale des populations les plus vulnérables au VIH/sida.

Alors que le projet, débuté le 1^er avril 2014, s’achève le 31 décembre 2018, et malgré des obstacles parfois tenaces, le pari est en passe d’être réussi. Le projet a permis de mobiliser les communautés concernées en les informant leurs droits, de sensibiliser les acteurs clés de la société civile (professionnels de santé, journalistes, policiers, etc.) et de renforcer l’expertise des associations et leur légitimité auprès des pouvoirs publics. Même si la tâche reste immense, le projet a démontré qu’il était possible d’obtenir de réelles avancées, même dans des contextes parfois très difficiles.

Ces résultats sont présentés dans huit documents qui dressent un premier bilan, dans chaque pays et pour l’ensemble projet.