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    Traitement préventif: ma PrEP, mon choix

    • Communiqué
    • 08.03.2017

    En France, certaines femmes sont toujours particulièrement exposées au VIH : c’est notamment le cas des femmes migrantes d’origine africaine, des femmes trans et des travailleuses du sexe. Celles-ci doivent être considérées comme des publics prioritaires et bénéficier d’un accès facilité à l’ensemble des outils de prévention, à commencer par l’un des plus innovants : la PrEP.

    Depuis le 4 janvier 2016, le ministère de la Santé a autorisé la mise à disposition de la PrEP et son remboursement par la sécurité sociale. La PrEP est un traitement préventif destiné à des personnes séronégatives, qui empêche le VIH de pénétrer dans l’organisme en cas d’exposition au virus. Avec plus de 3000 bénéficiaires en moins d’un an, la PrEP ne cesse de gagner du terrain. Son efficacité vient d’ailleurs d’être à nouveau confirmée : jusqu’ici soumise à une recommandation temporaire d’utilisation, la PrEP bénéficie depuis le 1er mars d’une autorisation permanente de mise sur le marché.

    Les femmes représentent 30% des nouvelles contaminations, mais seulement 0,7% des bénéficiaires de la PrEP.

    Lorsqu’on observe dans le détail le profil des personnes bénéficiant de la PrEP, un constat saute aux yeux : l’absence quasi totale de femmes. Alors qu’elles représentaient 30% des nouvelles contaminations en 2015, seuls 0,7% des inclusions PrEP concernent aujourd’hui des femmes. « C’est un non-sens », explique Catherine Aumond, vice-présidente de AIDES. « L’épidémie reste très active parmi certains groupes de femmes : une femme migrante d’origine africaine a par exemple 69 fois plus de risques d’être contaminée que la population générale. La PrEP représenterait pour ces femmes un outil de protection particulièrement efficace et constituerait un moyen supplémentaire de s’émanciper du bon vouloir de leurs partenaires en matière de prévention »

    AIDES milite depuis 2013 pour l’accès à la PrEP de toutes les populations vulnérables au VIH. Depuis janvier 2016, nos militants-es se mobilisent et mettent en place des parcours d’information et d’accompagnement vers la PrEP à destination des femmes les plus exposées rencontrées sur nos actions. Il faut maintenant passer à la vitesse supérieure.

    AIDES appelle les pouvoirs publics à tout mettre en œuvre pour une meilleure appropriation de cet outil parmi les femmes les plus concernées. Cela passe par :

    • L’évolution des recommandations de la HAS et l’inclusion explicite des femmes les plus exposées dans la liste des publics prioritaires de la PrEP, conformément aux recommandations de l’OMS
    • La mise en place de projets de recherche dédiés et de recueils de données, afin d’optimiser l’orientation et l’accompagnement des femmes souhaitant s’approprier ce nouvel outil
    • Le financement par les pouvoirs publics de campagnes d’information et de sensibilisation ciblées

     

    La PrEP est un outil indispensable pour faire baisser le nombre de contaminations et se rapprocher un peu plus d'une fin de l'épidémie. L’ensemble des publics les plus exposés doit y avoir accès. C’est une question d’égalité et de santé publique.

    Le saviez-vous ?

    Au 30 décembre 2016, la PrEP était prescrite à 2 804 personnes en France. Il y avait 2998 personnes sous PrEP en janvier 2017 dont 0,7% de femmes (20 femmes) et 0,7% de personnes trans (19 personnes trans). La base de données des mises sous PrEP dans le cadre de la RTU (Recommandation temporaire d’utilisation) complétée par les médecins prescripteurs de la PrEP indique le sexe de la personne à qui le Truvada a été délivrée.  Gilead et l’ANSM, responsables de cette base indiquent que cette base ne donne pas de données populationnelles et de plus, qu’il y reste une forte majorité d’hommes utilisateurs de PrEP.