SUPPORT. DON’T PUNISH 2020 : LA CRISE DU CORONAVIRUS EST AUSSI CELLE DES USAGERS-ERS DE DROGUES
- Communiqué
A l’occasion de la journée « Support. Don’t Punish » ce vendredi 26 juin, AIDES et Coalition PLUS rappellent que la crise sanitaire liée à la Covid-19 a violemment frappé les personnes usagers-ères de drogues. C’est le cas partout dans le monde, comme en France où la loi de 1970 vulnérabilise depuis près de 50 ans ces personnes déjà particulièrement exposées au VIH et aux hépatites virales. Les acteurs-rices intervenant auprès des personnes usagères de produits ont réussi à adapter leurs services aux nouvelles contraintes imposées par le confinement afin de garantir leurs actions d’accompagnement et de réduction des risques. Et cela grâce en partie à une certaine souplesse accordée par les autorités sanitaires. Pour une fois, la santé des usagers-ères de drogues a primé sur la répression et l’interdiction. Ne faisons pas de ces mesures salutaires des exceptions. Soutenons, ne punissons pas !
Pour faire un bilan de l’impact de la crise sanitaire sur les usagers-ères de stupéfiants, nos deux organisations lancent une enquête dont les résultats seront disponibles cet automne. Ces résultats contribueront à améliorer les activités et les services de nos associations, mais aussi à faire émerger une réflexion sur les politiques des drogues auprès des décideurs-ses politiques français-es et des pays dans lesquels nous intervenons.
Le confinement, une épreuve pour les usagers-ères de produits
Alors que chacun-e d’entre-nous a été confrontées aux difficultés du confinement, celui-ci fut particulièrement âpre pour les personnes usagères de produits psychoactifs. Pour les plus précaires, mal-logés-es ou sans domicile fixe, les contrôles abusifs d’attestation, l’isolement et le manque de ressources ont constitué de véritables épreuves. Dans ce contexte, AIDES a saisi le Défenseur des Droits afin d’alerter sur ces situations. Pour beaucoup, les difficultés d’accès aux produits ont pu conduire à un sevrage forcé et non accompagné, ce qui augmente significativement le risque de surdose lors d’une reprise de produits.
Des mesures de bon sens prises sous l’impulsion des associations
Nos associations, mobilisées depuis le début de l’épidémie de Covid-19 et tout au long du confinement ont pu poursuivre leurs actions auprès de ces publics. La distribution de matériel d’injection ou de sniff à usage unique a été maintenue, comme l’accompagnement des personnes dans leurs démarches pour accéder aux soins. Le travail de plaidoyer de nos associations a effectivement payé, notamment en France où la durée de validité des ordonnances médicales pour l’accès aux Traitements de Substitutions aux Opiacés (TSO) a été assouplie. La forte demande auprès des structures et centres délivrant ces ordonnances a cependant induit des délais de prescription parfois extrêmement longs et bien d’autres mesures, comme un accès facilité à la naloxone en spray, auraient mérité d’être adoptées.
D’un point de vue mondial, nous avons salué dans une tribune de nombreuses initiatives prises dans le sens de la réduction des risques, qui démontrent que de vraies politiques de drogues sont possibles, et bénéfiques !
La loi de 1970 : 50 ans de répression !
En France, la loi relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l’usage illicite de substances vénéneuses, dite « loi de 1970 », empêche depuis près de 50 ans toute approche de réduction des risques. L’usagers-ère de produits psychoactifs y est considéré-e comme une personne malade, mais aussi et surtout comme un-e délinquant-e. Une posture qui engendre l’exclusion de la société et notamment du système de soin pour les usagers-ères de produits – notamment par voie injectable, qui sont particulièrement exposées au VIH et aux hépatites virales !
Ainsi, nous demandons à ce que ces politiques répressives inefficaces et contre-productives en France comme à l’étranger soient révisées. Nous l’avons vu pendant cette crise : d’autres politiques sont possibles ! Pour mettre un terme au VIH et aux hépatites virales, aucune population ne doit être exclue.
EPIC : un projet de recherche communautaire
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AIDES
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COALITION PLUS
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