L'état s'acharne contre Moussa
- Communiqué
- 03.05.2018
[Mise à jour le 7 mai]
A la suite de son refus d'embarquer dans l'avion qui devait l'expulser vers la Guinée où il risque la mort, Moussa a été placé en détention dès le 3 mai. Il est passé en comparution immédiate peu après, et il a été décidé qu'il resterait en détention, sans jugement, jusqu'à la date de son procès, le 12 juin.
Moussa est actuellement incarcéré, et risque un an de prison ferme...en plus de son expulsion.
AIDES reste mobilisée pour le voir libéré et que sa demande d'asile soit réexaminée par l'OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides).
Communiqué de presse
À Pantin, le 3 mai 2018 à 12h
Expulsion en cours d'un de nos militants : l'état s'acharne contre Moussa.
Après une première tentative d’expulsion en catimini évitée in extremis samedi, nous apprenons que Moussa, militant nîmois de AIDES, a été transféré en fourgon vers l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry en vue de son expulsion vers la Guinée, pays homophobe. Moussa a refusé l’embarquement, il est actuellement placé en garde à vue à l’aéroport. Nous demandons la suspension immédiate de cette expulsion, acte criminel et indigne du pays des Droits de l’Homme et le réexamen de sa demande d’asile. QUE CESSE CET ACHARNEMENT !
L’information est confirmée : la France est bel et bien en train d’expulser un homme gay vers un pays qui punit l’homosexualité de 3 à 7 ans de prison. Là-bas ne l’attendent que persécutions et menaces pour sa vie.
Moussa est arrivé en France en 2015 après avoir fui la Guinée, son pays d’origine, où son homosexualité lui fait encourir plusieurs années de prison. Ou pire, le lynchage. Arrivé en 2015 avec une autorisation de travail, il est aujourd’hui sans papiers après avoir été débouté de sa demande d’asile en 2017. La préfecture du Gard, notoirement connue pour son zèle dans les expulsions avait déjà tenté de l’expulser samedi, sans succès grâce à la mobilisation des militants de AIDES et RESF.
AIDES condamne fermement une telle politique migratoire, qui semble faire fi de toute humanité et du respect le plus élémentaire des droits humains. Quant à la fameuse tradition d’hospitalité, elle semble n’être qu’un lointain souvenir à l’heure où la loi « Asile et Immigration », qui fragilisera encore davantage les demandeurs-euses d’asile, est en voie d’adoption.
« AIDES demande l’arrêt immédiat de cette procédure d’expulsion, la libération de Moussa et le réexamen de sa demande d’asile. L’Etat doit arrêter de s’acharner contre Moussa, prendre ses responsabilités et protéger les personnes issues de pays où la discrimination homophobe et la criminalisation de l’homosexualité font rage » conclut Aurélien Beaucamp, président de l’association AIDES.
À propos de AIDES
Créée en 1984, AIDES est la première association de lutte contre le sida et les hépatites en France et en Europe. Elle est reconnue d'utilité publique et labellisée "don en confiance" par le Comité de la Charte.
AIDES agit depuis 30 ans avec et auprès des populations les plus vulnérables au VIH/sida et aux hépatites pour réduire les nouvelles contaminations et accompagner les personnes touchées vers le soin et dans la défense de leurs droits. Plus globalement, l'association joue un rôle majeur dans l'amélioration de la prise en compte des malades dans le système de santé en France, l'évolution des droits des personnes vulnérables et la lutte contre les discriminations.
Ses principes : respect, indépendance, confidentialité et non-jugement.
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