Étude Ifop pour AIDES : « 1984-2024 : La sérophobie en France et les représentations du VIH »
- Communiqué
- 25.09.2024
Étude Ifop pour AIDES : « 1984 - 2024 : La sérophobie en France et les représentations du VIH, 40 ans après sa découverte »
À l’occasion de ses 40 ans en 2024, AIDES a commandé une étude auprès de l’Ifop afin de mieux comprendre comment le rapport des Français-es au VIH/sida et aux personnes séropositives a évolué ces dernières décennies.
En 2024, l’épidémie de VIH/sida en France est contenue mais pas encore vaincue (200 000 personnes vivent aujourd’hui avec le VIH, dont 24 000 qui l’ignorent). Grâce aux avancées thérapeutiques, les personnes séropositives, sous traitement, ont désormais une espérance de vie similaire aux personnes séronégatives et ne transmettent plus le VIH, même lors d’un rapport sexuel non protégé par un préservatif.
Si la science offre des progrès très encourageants, cette étude menée en juin 2024 auprès d’un échantillon de 1500 personnes1 montre que la sérophobie qui marqua l’atmosphère des années 1980/1990, mêlant idées reçues, violences et discriminations envers les personnes séropositives, est loin d'avoir disparu de la société française.
Découvrez les résultats de l'étude dans notre dossier de presse à télécharger ici
1 L'échantillon constitué est représentatif de la population vivant en France métropolitaine, âgée de 18 ans et plus.
Les Français-es, le VIH/sida et la séropositivité : une méconnaissance alarmante, plus marquée qu'au début de l'épidémie
En 2024, de moins en moins de Français-es sont capables de faire la distinction entre une personne séropositive et une personne atteinte du sida : alors que 61 % des Français-es connaissaient cette différence en 1988, ils-elles sont moins de la moitié aujourd’hui (49 %). Cette méconnaissance est particulièrement élevée chez les 25-34 ans (53 %).
Malgré les avancées thérapeutiques des dernières décennies, la proportion des Français-es qui ont peur « d’attraper le sida » n’a guère évolué entre 1988 et 2024 (39 % en 1988, 38 % en 2024). Près d’un quart des Français-es (24 %) ignore toujours qu’une personne séropositive sous traitement peut avoir une espérance de vie équivalente à celle d’une personne séronégative.
Enfin, 77 % des Français-es pensent encore qu’il est possible d’être infecté-e par le VIH en ayant un rapport sexuel non protégé avec une personne séropositive sous traitement.
« Les Français manquent encore cruellement de connaissances sur le VIH/sida et sur la vie avec le virus. Grâce à l’efficacité des traitements, nous savons aujourd’hui qu’une personne séropositive sous traitement et qui a une charge virale indétectable ne transmet pas le virus à ses partenaires, même lors d’un rapport sexuel non protégé par un préservatif ! » - Camille Spire, Présidente de AIDES.
Rejet et stigmatisations des personnes séropositives
En 2024, les personnes séropositives restent perçues comme une source d’un certain malaise dans la société : 14 % des Français-es indiquent être mal à l’aise à l’idée de fréquenter le même cabinet médical qu’une personne séropositive, 16 % à l’idée d’avoir un-e collègue de travail séropositif-ve, et près d’un quart (21 %) seraient gênés-es à l’idée qu’un-e enseignant-e de leur enfant soit porteur-se du VIH.
Si 91 % des Français-es continueraient de voir un-e de leurs amis-es s’ils-elles apprenaient sa séropositivité, cette bienveillance s’arrête lorsque la relation est plus intime : moins de la moitié des Français-es (46 %) continueraient de fréquenter une personne avec laquelle ils-elles avaient des relations sexuelles s’ils-elles apprenaient sa séropositivité.
Plus inquiétant, les personnes séropositives et personnes en stade sida sont encore considérées comme une minorité à exclure de la société par une partie de la population : ainsi, l’isolement des malades du sida est soutenu par 11 % des Français-es (contre 24 % en 1988).
Enfin, les Français-es ont conscience, à 78 %, que les personnes séropositives sont victimes de discriminations. Ce pourcentage chute à 37 % lorsqu’il s’agit de discriminations provenant des professionnels-les de santé.
« Ce rejet injustifié des personnes séropositives porte un nom : la sérophobie. La peur de se découvrir séropositif-ve, alimentée par la méconnaissance de la réalité de la vie avec le VIH, représente un frein important au dépistage. Les stigmatisations et les discriminations sont inacceptables, elles brisent des vies et font le lit de l’épidémie de VIH/sida. » Camille Spire, Présidente de AIDES.
Contacts presse :
Margot CHERRID
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