Stop loi 1970 !
- Campagne
ANNIVERSAIRE DE LA LOI DE 1970 :
AIDES SE MOBILISE CONTRE LES POLITIQUES DES DROGUES RÉPRESSIVES
Le 31 décembre 2020 marquait un triste anniversaire : celui des 50 ans de la promulgation de la loi de 1970 relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l'usage illicite de substances vénéneuses. Alors qu'aujourd'hui encore 2% des nouvelles découvertes de séropositivité font suite à une transmission du VIH liée à un usage de drogues, AIDES se mobilise à travers une campagne impactante pour faire changer la loi. Nous demandons à ce qu’enfin, la réduction des risques soit au cœur des politiques des drogues !
DES POLITIQUES DES DROGUES INEFFICACES ET DANGEREUSES
« Au-delà de l’inefficacité flagrante de ces politiques, celles-ci s’avèrent dangereuses pour les consommateurs-rices, toujours plus réprimés-es, stigmatisés-es, et cela freine l’accès aux dispositifs de prévention, d’accompagnement et de soutien », explique Aurélien Beaucamp, Président de l’association AIDES. En 2020, la mise en place de l’amende forfaitaire délictuelle pour usage de stupéfiant ne fait que renforcer ce principe de « tout répression », éloignant encore un peu davantage les consommateurs-rices de la réduction des risques : isoler les consommateurs-rices, les pousser à se cacher, c’est les mettre en danger.
Depuis un demi siècle, nous constatons les effets nuisibles de ces politiques qui éloignent des populations déjà vulnérables du soins, précarisent, stigmatisent.
UNE CAMPAGNE POUR CHANGER LA LOI
Après un demi siècle de système répressif inefficace, il est temps d'en changer pour enfin instaurer une loi qui favorise la réduction des risques. Pour marquer cette actualité qui ravive sa colère, AIDES lance une campagne de communication visant à alerter le grand public et les pouvoirs publics sur l'inefficacité et la dangerosité de cette loi a été conçue : #STOPLOI1970 !
Avec deux photos fortes, incarnées, l’association rappelle que derrière l’étiquette « drogué-e », il y a des visages, des prénoms, des identités propres, des vies. La politique actuelle nie l'humanité de ces personnes et les met en danger. Ces visuels seront accompagnés durant tout le mois de janvier de vignettes informatives sur les effets de la loi de 1970, diffusées massivement sur les réseaux sociaux. Le #STOPLOI1970 inondera les réseaux pour qu’enfin, ce cadre répressif soit remis en question.
Le saviez-
💉 AIDES accueille et accompagne les personnes usagères de drogues dans un principe de non-jugement et de réduction des risques depuis sa création en 1984 ;
💉 Aujourd’hui encore, 2% des nouvelles découvertes de séropositivé sont liées à une transmission du virus due à un usage de drogues ;
💉 La prévalence de l’hépatite C chronique est d’environ 30% chez les usagers-ères de drogues injectables.
CRÉDITS CAMPAGNE
Agence : Agence Faubourg
Responsable annonceur : Elodie Lambourde
Responsable agence : Alban Fischer
Directrice de la création : Margot Kabansky
Concepteur-rédacteur : Juliette Eskenazi
Directrice Artistique : Roxane David
Directeur Technique : Romain Moricconi
Photos : Benjamin Boccas
RÉDUCTION DES RISQUES : ACCOMPAGNER PLUTÔT QUE RÉPRIMER
Dès le début de l’épidémie de sida au début des années 80, les personnes usagères de drogues ont été particulièrement impactées par le virus et la maladie : la transmission par le sang via le matériel d’injection ou de sniff, était fréquente. Comme les personnes migrantes ou homosexuelles, les usagers-ères, déjà largement stigmatisés-es, ont été encore davantage discriminés-es, exclus-es des soins, et ont payé un lourd tribut à l’épidémie.
Ainsi, AIDES accueille et accompagne les personnes usagères de drogues dans un principe de non-jugement et de réduction des risques depuis sa création en 1984. Les militants-es de AIDES agissent quotidiennement dans les 29 Centres d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction de risques pour Usagers de Drogues (Carrud) gérés par l’association. Loin des logiques prohibitives contreproductives, l’accompagnement des personnes usagères de drogues passe notamment par la distribution de matériel d’injection (seringues) ou de sniff (kits « roule ta paille ») à usage unique, la mise en place de distributeurs de matériel, ou l’Accompagnement et Éducation aux risques liés à l’injection (Aerli).
En 2019, l’action de AIDES avec les usagers-ères de drogues, c’est :
Malgré ces actions, le cadre législatif répressif et les stigmatisations que celui-ci favorise isolent encore trop les usagers-ères : « En 2019, 35 % des actions de AIDES étaient à destination des personnes consommatrices de produits psychoactifs. Un chiffre qui montre que l’Etat a complétement désinvesti le champ de la prévention et de l’accompagnement de ces publics à la faveur du tout répressif. Lorsque l’on voit que plus de trois quart du budget dédié à la lutte contre les drogues est destiné à une répression inefficace on ne peut qu’être scandalisé » s’indigne Aurélien Beaucamp, Président de l’association AIDES.
ℹ Pour en savoir plus sur la réduction des risques, qui est l'approche de AIDES en matière de prévention pour les personnes consommatrices de produits psychoactifs, découvrez notre dossier dédié à la RdR ℹ
🖐[#StopLoi1970]⛔
Depuis de nombreuses années, nos organisations, membres du Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD), alertent sur l’inefficacité et la nocivité des mesures répressives. Contrairement à l’objectif affiché, la consommation des stupéfiants ne baisse pas plus que les trafics !
Les résultats de notre sondage CSA, mené auprès des Français-es rejoignent sans ambiguïté nos constats 👉https://www.aides.org/communique/sondage-les-francais-jugent-les-politiques-des-drogues-repressives-inefficaces ℹ