“VIH : OÙ SONT LES FEMMES ?!” : AIDES EN ACTION POUR LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES
- Campagne
À l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, AIDES se mobilise avec une question simple mais essentielle : “VIH : où sont les femmes ?!”. Alors que le VIH/sida demeure la première cause de mortalité chez les femmes de 15 à 44 ans dans le monde, elles souffrent paradoxalement d’une invisibilisation frappante à bien des égards : en matière de prévention, dans les essais thérapeutiques et au sein même des activités militantes, où leurs apports ont trop souvent été effacés. À travers cette campagne et la mobilisation de ses militants-es partout en France, AIDES insiste sur l’urgence de reconnaître et d’affirmer la place des femmes dans la lutte contre l’épidémie.
Aujourd’hui, les femmes continuent de payer le plus lourd tribut à l’épidémie de VIH/sida. À l’échelle mondiale, elles représentent 52% des personnes vivant avec le VIH. Cette vulnérabilité est notamment liée aux violences, à la précarité, aux injustices systémiques et à l’isolement que les femmes subissent. Des inégalités qui ont été encore amplifiées avec la crise sanitaire du Covid-19.
Malgré ces chiffres, seulement 19% des participants-tes aux essais cliniques sont des femmes. Cette sous-représentation entrave la mise en œuvre de stratégies thérapeutiques adaptées aux principales intéressées et à leurs spécificités.
Les femmes demeurent également les grandes oubliées des politiques publiques et des campagnes de prévention de la lutte contre le VIH/sida. Faute d’un message ciblé et d’un accès facilité à l’information, seulement 2,5% des utilisateurs-ices de Prophylaxie pré-exposition (Prep) en France sont des femmes. Convaincue que le déficit de communication autour d’un outil préventif aussi efficace que la Prep les met en danger et continue de faire le lit de l’épidémie, AIDES a lancé en février 2022 sa campagne “La Prep, un geste simple contre le virus du sida”. Cette campagne s’adressait alors notamment aux femmes originaires d’Afrique subsaharienne, particulièrement exposées au risque d’infection par le VIH.
Enfin, si les femmes contribuent depuis toujours au combat militant contre l’épidémie, leur investissement a été jusqu’ici insuffisamment mis en lumière. Dans un mouvement plus global de reconnaissance du rôle des militantes de la lutte contre le VIH, AIDES a élu à sa tête en 2021 Camille Spire, première femme à occuper cette position dans l’association.
Les revendications de AIDES pour les femmes
En lançant sa campagne “VIH : où sont les femmes ?!”, AIDES entend porter haut et fort ses revendications concernant directement les femmes. Nous réclamons :
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L’abrogation des politiques publiques répressives à l’égard des femmes déjà marginalisées (migrantes, trans, travailleuses du sexe, usagères de produits psychoactifs…). Des politiques qui amplifient leur vulnérabilité face au VIH/sida ;
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Une valorisation de l’approche communautaire dans le domaine de la santé en proposant une offre de dépistage et de soins PAR et POUR les femmes ;
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Une inclusion systématique des femmes dans leur diversité et leurs particularités au cœur des recherches scientifiques portant sur les traitements thérapeutiques et préventifs ;
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La création par les instances gouvernementales de campagnes nationales de sensibilisation et de prévention ciblant spécifiquement les femmes, notamment autour de la Prep.
Une campagne pour réclamer une meilleure prise en compte des femmes
En 2020, 30% des nouvelles découvertes de séropositivité en France concernaient les femmes. La campagne “VIH : où sont les femmes ?!” se décline sous la forme d’un visuel et d’une capsule vidéo dans laquelle interviennent Camille Spire, présidente de AIDES, Agnès Daniel, présidente de la région Auvergne Rhône-Alpes de AIDES et Catherine Aumond, présidente de la région Centre-Val de Loire de AIDES. Ces trois figures incontournables de notre association rappellent ainsi à quel point la lutte contre le VIH/sida a été, et demeure, un enjeu féminin.