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    L’Actu vue par Remaides : « L'éducation sexuelle sauve des vies en République centrafricaine »

    • Actualité
    • 02.10.2024

     

    visuel recherche monde

    © Lucy Mukasia, une clinicienne au centre de santé de Kibera à Nairobi, au Kenya, trie des médicaments antirétroviraux/ The Global Fund /Brian Otieno

    Par Jean-François Laforgerie et Fred Lebreton

     

    L'éducation sexuelle sauve des vies en République centrafricaine

    Quelques infos internationales mentionnent, ces derniers jours, de façon plus ou moins indirecte le VIH. On a appris ainsi que 23 000 personnes vivent avec le VIH au Maroc, tandis qu’est démontré le fait que l'éducation sexuelle sauve des vies en République centrafricaine. Du côté du Royaume-Uni, une refonte du système de santé est lancée, après un audit accablant sur la situation actuelle. Enfin, en Italie, une étudiante infectée par le VIH dans le cadre travaux de recherche en Suisse sur le virus a été indemnisée financièrement par l’Université de Genève. La rédaction de Remaides fait le point sur ce qui se passe dans le monde, côté VIH.

    23 000 personnes vivent avec le VIH au Maroc

    Intervenant lors d’un colloque national organisé, jeudi 12 septembre à Rabat, par l’Association de lutte contre le sida (ALCS) en collaboration avec le Conseil national des droits de l’Homme et le Syndicat national de la presse marocaine, la Dre Amina Al-Kattani, représentante du ministère de la Santé et de la protection sociale, a partagé quelques chiffres concernant la situation épidémiologique du VIH/sida au Maroc. Le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le pays se monte à environ 23 000, fin 2023, dont 1 000 cas diagnostiqués au cours de cette dernière année. La majorité des infections sont enregistrées dans quatre régions principales : Souss-Massa, Marrakech-Safi, Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra, a-t-elle précisé comme le rapporte le quotidien marocain Le Matin (16 septembre). La responsable ministérielle a présenté les orientations du « Plan stratégique national intégré de lutte contre le sida, les infections sexuellement transmissibles et les hépatites virales 2024-2030 » ; elle a affirmé que l’enjeu à l’horizon 2030 était de réduire de 90% le nombre des nouvelles infections par le VIH.

    Royaume-Uni : une refonte du système de santé après un audit officiel accablant

    Le Premier ministre britannique Keir Starmer a promis, jeudi 12 septembre, de « complètement réformer en dix ans le système public de santé », après la parution d'un rapport accablant qui a souligné « l’état critique » dans lequel se trouve cette institution pourtant vénérée des Britanniques, indique l’AFP. L’audit tient du cahier de doléances : difficultés pour obtenir un rendez-vous chez un-de médecin, listes d'attente à rallonge pour être traité-e à l'hôpital, urgences débordées, etc. Le National Health Service (NHS), créé peu après la Deuxième guerre mondiale pour offrir des soins gratuits à tous, n'est plus que « l'ombre de lui-même ». Sa remise sur pied est d’ailleurs apparue comme un sujet majeur dans la campagne électorale qui a porté Keir Starmer au pouvoir en juillet dernier et le travailliste en a fait l'une de ses priorités. Le 12 septembre ; celui-ci a annoncé vouloir procéder à « la plus grande réorganisation du NHS » depuis sa mise en place, suite à la sortie du rapport d’audit commandé par le gouvernement. Le rapport de 142 pages conclut que le fonctionnement du service de santé public s'est détérioré ces quinze dernières années et qu'il est dans un « état critique », du fait d’un manque d'investissements, de tentatives de réorganisation inefficaces, de l’impact de la pandémie de Covid-19, etc. Le rapport constate aussi une forte augmentation du nombre de personnes souffrant d'une maladie de longue durée (diabète, hypertension, etc.). Le Royaume-Uni a un taux d'incidence du cancer plus élevé que d'autres pays européens, avec de gigantesques listes d'attente de malades en quête d'un traitement, note aussi l’audit. Il note enfin que 10 % des personnes qui arrivent aux urgences attendent plus de douze heures avant d'être vues par un soignant. Le nouveau gouvernement a d’ores et déjà trois pistes dans le but de redresser le NHS : le passage au numérique pour améliorer la productivité du système et des soignants-es, le développement des soins ambulatoires afin de désengorger les hôpitaux et la prévention. « Cela veut dire davantage d'examens, de radios, de soins offerts en dehors de l'hôpital ou encore des investissements de long terme dans les nouvelles technologies qui nous aideront à détecter et éviter les problèmes plus tôt », a notamment énuméré le Premier ministre. « La tâche qui nous attend est celle d'une génération », a d’ailleurs lancé Keir Starmer.

    L'éducation sexuelle sauve des vies en République centrafricaine

    La guerre et l'extrême pauvreté ont considérablement augmenté le nombre de décès prématurés en République centrafricaine (RCA), laissant 78 % de la population âgée de moins de 35 ans. Les jeunes ont du mal à recevoir une éducation et moins de quatre adultes sur dix savent lire et écrire. L'inégalité des sexes et la violence sexiste rendent les jeunes filles particulièrement vulnérables à l'infection par le VIH. Sur les 10 000 nouvelles infections annuelles par le VIH, 3 000 concernent les 15-24 ans, avec plus de deux infections féminines pour une infection masculine, détaille l’Onusida dans un communiqué. Selon une enquête de l'Unicef, moins de 20 % des jeunes possèdent des connaissances complètes sur la prévention du VIH. « S'attaquer au VIH et à la santé sexuelle des jeunes en RCA n'est pas seulement une question de santé, mais une composante essentielle du développement durable et de la consolidation de la paix », a commenté Chris Fontaine, ancien directeur de l'Onusida dans le pays.

    Infectée par le VIH, une étudiante indemnisée par l'Université de Genève

    Finalement, un accord a été trouvé entre l’université de Genève et une étudiante italienne ; au cœur du désaccord : le VIH. En 2011, dans le cadre d’un échange universitaire du programme Erasmus, une jeune chercheuse Italienne manipule des échantillons de virus lors de travaux de recherches effectués dans le cadre de sa thèse. Elle rentre ensuite en Italie. En 2019, elle réalise des examens afin de pouvoir donner son sang ; elle découvre alors qu’elle est séropositive pour le VIH. Une procédure est engagée. La jeune femme considère qu’elle a été infectée lors de ces travaux de recherche. Un séquençage génétique permet de confirmer que le virus qu’elle a à l’époque était « identique » celui du labo de Genève, précise la presse italienne. Mi-septembre, l’Université de Genève a finalement accepté d’indemniser la jeune femme, à hauteur de 145 000 euros, à condition qu’elle abandonne les poursuites judiciaires. « La transaction en cours de finalisation n’implique pas de reconnaissance de responsabilité ou de prétentions de l’une ou l’autre partie », a tenu à préciser l’Université de Genève, citée dans les médias.