L'Actu vue par Remaides : « Gaël Morel : "Je voulais que les personnes séropositives puissent voir un film où elles triomphent à la fin" »
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- 24.09.2024
© Matias Indjic
Par Fred Lebreton
Gael Morel : "Je voulais que les personnes séropositives puissent voir un film où elles triomphent à la fin"
Lundi 24 juin 2024, ponctuel, Gaël Morel a cinq minutes d’avance à notre rendez-vous dans un café du Marais, à Paris. L’acteur et réalisateur est ici pour nous parler de son nouveau film Vivre, Mourir, Renaitre qui a fait sensation au Festival de Cannes ; il sort en salles le 25 septembre. Un film puissant, moderne et lumineux sur un trio de personnages confrontés à la menace du sida dans le Paris des années 90. Entretien.
Remaides : La plupart des films qui abordent l’épidémie de VIH/sida se passent pendant la période la plus dure de l’épidémie, qu’on appelle les années de cendres. Votre film Vivre, Mourir, Renaitre se situe à une période de bascule avec l’arrivée des traitements efficaces. Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous plonger dans cette histoire ?
Gaël Morel : Je pense qu'on fait toujours des films par rapport à notre vécu. En tout cas moi, quand je fais un film, c'est souvent lié à des choses que j'ai pu ressentir, que j'ai pu connaître, que j'ai pu rencontrer. Quand j'arrive à Paris, j'ai 19 ans et c'est le début des années 90. J’ai connu malheureusement des personnes séropositives qui sont mortes des suites du sida, mais la plupart de mes amis séropositifs sont encore vivants aujourd'hui parce que, justement, ils ont été sauvés par la trithérapie. Il y a vraiment un avant et un après la trithérapie et c’est ce que je voulais montrer dans ce film.
Remaides : Vous avez expliqué que le film était initialement un projet de documentaire sur les « survivants » des années sida …
Oui, j’ai commencé un travail d’enquête en rencontrant des personnes qui ont survécu à la maladie. La plupart étaient jeunes et ils avaient contracté le VIH à un moment où c'était une forme de condamnation à mort. Ils avaient fait des choix un peu définitifs sur leur avenir à court terme comme, par exemple, partir trois ans à parcourir le monde et se dire : « Je vais mourir au bout du monde ». Il y avait une forme de romantisme qui était lié à la jeunesse et à l'idée d’une mort précoce. Chez certaines personnes, il y avait aussi un pragmatisme qui poussait à faire des choix de vie inattendus. Un homme gay, par exemple, qui se marie avec sa meilleure amie pour ne pas laisser son héritage à sa famille qui l’a rejeté. J’ai trouvé que ces deux aspects, à la fois romantiques et pragmatiques, étaient assez originaux et inédits comme proposition de fiction. Les témoins que j’avais rencontrés pour le documentaire avaient entre 50 et 70 ans. Je me suis dit à un moment que la dimension rare de cette maladie était qu’elle avait touché essentiellement des jeunes. Et c’est là que j’ai pensé que ce projet serait encore plus fort si c'était une fiction. Parce que la fiction permettrait de montrer cette jeunesse et la réalité de cette époque. La plupart des gens qui sont morts du sida dans le milieu homosexuel avaient moins de 30 ans. Faire jouer de jeunes acteurs me permettait plus de réalité que le documentaire.
Remaides : Dans le dossier de présentation du film, vous évoquez votre cancer survenu en plein travail sur le projet du documentaire. Cette expérience de la maladie a-t-elle influencé votre façon de traiter la maladie et d’aborder la souffrance dans ce film ?
Oui, bien sûr. J’avais mis le documentaire de côté et je suis parti sur d'autres projets comme le film Prendre le large [sorti en 2017, ndlr] dont l’écriture a été très compliquée et la production très fatigante. J’ai fait une tournée promo à travers le monde pour présenter ce film et vers la fin, j'ai commencé à être très fatigué. J’ai mis ça sur le compte de l'épuisement, mais je sentais qu'il y avait quand même quelque chose qui n'allait pas. J'avais annulé un voyage en Tunisie qui devait être la dernière étape de ma tournée promo car je n’avais plus de défense immunitaire. Il me restait une vingtaine de CD4 donc si j'étais parti en Tunisie avec le peu de CD4 qui me restait, je pense que je ne serais pas revenu. J’ai fait des examens et on m’a annoncé que j’avais un lymphome, qui est une maladie du sang. Mon hospitalisation a été un moment compliqué, mais ce que j'ai retenu de la maladie, c’est qu’une fois qu’on a accepté le diagnostic, la vie reprend son cours. C’est à ce moment-là que j’ai retrouvé l'énergie d'écrire et de m'attacher à quelque chose, à un moment où ma vie était un peu suspendue. J'ai écrit une première ébauche de ce projet et j'ai contacté la scénariste avec qui j'étais en lien pour lui faire lire. L’expérience de cette maladie m’a aussi donné une forme de légitimité pour écrire sur le sida. Parce que c'est un peu facile si on n'a jamais été malade de dire qu’il faut accepter la maladie et aller de l’avant. Mais en vérité, on est obligé de l'accepter. Si on refuse, on rentre dans une lutte dans laquelle on perd à tous les coups.
Remaides : Dans votre film, à un moment, il y a une voix qui parle d'un ours. Quelle est la signification de cette scène ?
Je me suis rendu compte qu'avec des traitements qu'on vous donne, il y a aussi une altération de la réalité. Parce qu'une chimiothérapie, ça veut quand même dire une thérapie par la chimie. Donc, ça veut dire que vous êtes « drogué » au-delà de ce qu’on peut imaginer et vous pouvez avoir des visions. Et moi, j'ai eu cette vision de l'ours pendant mon traitement. La maladie, ce n'est pas quelque chose qui est extérieur à soi et qui nous rappelle à la mort. C'est quelque chose qui change votre perception d'une chaise, votre perception d'un verre d'eau. D'un seul coup, c'est comme si votre rapport à la réalité était complètement transformé. C’est une autre dimension de la vie, mais qui avait aussi ses beautés. C'est un peu ce que j'ai essayé de mettre de mon expérience personnelle dans ce film.
Remaides : L’arrivée des traitements efficaces contre le VIH en 1996 a sauvé la vie des malades en stade sida, mais a aussi bouleversé des trajectoires. Comment avez-vous préparé l’écriture de cette partie sur le deuil du deuil ?
Je me suis inspiré des entretiens que j’avais menés pour le projet du documentaire. C’est un vrai bouleversement quand on se prépare à quelque chose d'aussi grand et d'aussi inimaginable que la mort et qu’on vous dit finalement : « Oubliez ça, vous allez vivre ! ». Quand on se projette dans un temps très restreint et que tout est orchestré autour de cette échéance, il faut du temps pour se projeter de nouveau. Il faut du temps pour renaitre. Il y a des étapes comme par exemple dans le film, ce moment de séparation, de rupture d'un pacte à la vie et à la mort.
Remaides : Vos personnages refusent toute forme de fatalité à l’image de cette scène où Sammy et Cyril courent dans la rue à la recherche d’un distributeur de préservatifs avec en fond musical, la chanson « Modern Love » de David Bowie. Quelle est la signification de cette scène ?
Je voulais répondre à ce film Mauvais Sang de Leos Carax où il y a cette même chanson. Ce film, tourné dans les années 80, parlait d’un virus qui tuait des gens qui faisaient l'amour sans amour. À l'époque, c'est passé crème, mais moi ça m'a toujours choqué, et ça me rendait dingue que cette musique de Bowie soit associée à ce film. En plus, ce film est sorti en 1986 à la même époque où Jean-Marie Le Pen parlait d’enfermer les « sidaïques » dans des « sidatoriums ». Je me suis dit que j'aimerais bien, un jour, qu'en étant homo, on puisse associer cette musique à un vrai « amour moderne », celui de pouvoir coucher avec quelqu'un de malade en mettant une capote. Juste pour le plaisir de faire l’amour. Et que cet « amour moderne » ça ne soit pas forcément un garçon et une fille, avec en plus l'obligation d'être amoureux pour coucher avec.
Remaides : C’est rare un film qui parle des années sida sans tomber dans le tunnel narratif de la souffrance et de la mort…
Pour ce film, mon désir, c'était de faire un mélo, mais au sens noble du terme. Moi, quand je pense à mélo, je pense à des films comme Manchester by the Sea, Brokeback Mountain, La Fièvre dans le sang, ou Les Parapluies de Cherbourg. Je voulais faire un film mélodramatique où on serait autant ému de la vie qui triomphe que de la tragédie qui foudroie. Je voulais faire un film mélodramatique où on se sent heureux d'avoir été triste et triste de la joie finale. Je voulais que les séquences tristes nous procurent une forme de joie mélancolique et que les séquences heureuses nous procurent une vraie tristesse. J'avais fait un film qui s'appelait Après Lui, et je pensais avoir fait un mélo mais je me suis rendu compte qu'il ne fonctionnait pas comme je voulais parce qu'en fait, les scènes tristes étaient faites pour être tristes et à partir de ce moment-là, ça ne marchait plus. Pour Vivre, Mourir, Renaitre, je voulais qu'il y ait une certaine beauté dans les scènes tristes qui les rendent agréables et que les scènes joyeuses soient mélancoliques parce qu'elles nous rappellent que le bonheur est fugace. Et surtout, je voulais qu'on sorte de la salle plein d'espoir et que les personnes séropositives puissent voir un film où elles triomphent à la fin.
Remaides : On ressort du film avec ce sentiment que tout est possible désormais pour ces personnages…
Oui parce que là, c'est la première fois qu'on ne les laisse pas dans l'idée qu'ils vont mourir. Ce sont les premiers vainqueurs de cette maladie. Je voulais faire un film plein d'espoir et je voulais que mes personnages soient désirables. Le cinéma, ça fonctionne sur la projection et l'identification. Quand j'étais gamin, j'allais au cinéma et parfois je regrettais de ne pas avoir la vie des héros. Pour ce film, je voulais que mes personnages soient désirables et presque héroïques. Ils sont beaux et en plus, ils gagnent à la fin ! Ce n’est pas l’image qu’on a l’habitude de voir des séropositifs au cinéma.
Remaides : Le triangle amoureux a tendance à virer au vaudeville dans le cinéma français. Votre film propose une vision bien plus moderne du polyamour et de la coparentalité avec beaucoup de respect entre les trois personnages. Pourquoi ce choix ?
Oui, ces personnages sont très modernes dans leur façon de faire famille, de rompre avec le modèle hétéro normé, tout en prenant soin d’un enfant. Je voulais montrer aussi à la jeune génération d’aujourd’hui, ce que leurs grands frères et grandes sœurs ont vécu il y a trente ans malgré la menace du sida. Je déteste le modèle du triolisme hétéro dans le cinéma. C’est toujours un mec qui a forcément deux femmes qui se battent pour lui. Ce modèle m'a toujours déplu. Dans ma vie et dans celle de mes amis, j’ai pu observer des schémas différents avec des garçons qui sortaient avec des garçons en couple avec des filles qui, elles-mêmes, connaissaient et acceptaient les copains de leurs mecs. Et tout se passait très bien.
Remaides : Les scènes de sexe sont peu nombreuses dans votre film mais assez réalistes. Comment avez-vous travaillé ces scènes avec vos acteurs-rice ?
Je voulais un minimum de scènes de sexe parce que j'en ai fait beaucoup dans le passé. Quand on est cinéaste, c’est important de se demander comment on représente le sexe à l'écran. Et là, j'avais envie qu'on voit peu de choses, et que si on voit les seins d'une fille, on voit aussi les fesses des garçons. Il était hors de question qu'on voit une fille plus nue qu'un garçon. J'en ai marre des scènes où on voit des acteurs qui sont réellement nus sur le plateau, mais dont on voit que des muscles, des bras sur la taille, les seins de la fille et pas grand-chose du mec. Ce sont des scènes qui sont pénibles à regarder et pénibles à tourner, parce que les acteurs sont vraiment nus avec toute la gêne que ça occasionne. Donc, je me suis dit, si je refais des scènes de sexe, il faut que ce soit un peu rigolo. Parce que, j'en ai marre aussi de voir des acteurs tirer la tronche quand ils baisent, comme s'ils allaient à la potence. Je voulais qu'il y ait des rires, de la légèreté, de la maladresse et non pas filmer une performance.
Remaides : Vous aviez 22 ans quand est sorti votre premier film en tant qu’acteur Les Roseaux Sauvages d’André Téchiné. Votre nouveau film se passe justement à cette même époque. Quel regard le Gaël Morel de 2024 porte t-il sur celui de 1994 ?
J’ai réalisé mon premier film, À toute vitesse, en 1995. C'est drôle, parce que moi, je trouve que Vivre, Mourir, Renaitre est comme mon deuxième premier film, parce qu’il n'est pas éloigné de À toute vitesse, finalement. Il y a des parallèles, un garçon qui tombe amoureux d'un garçon qui était avec une fille et il y a une forme d'union entre le garçon et la fille, il y a 30 ans déjà. Sauf qu’à l'époque, j’étais un très jeune réalisateur et pour mon nouveau film, j'étais un des plus âgés du plateau. On peut parfois avoir des regrets sur ce qu’on n’a pas fait quand on était jeune, mais pour le coup, je n’en ai pas vraiment. Quand je fais Les Roseaux Sauvages, je joue un personnage qui a 16 ans, 17 ans, et moi, j'en ai déjà 20, 21. Et à cette époque-là, je me disais que j'avais sacrifié mon adolescence, parce que je vivais un peu honteusement en province, à camoufler mon homosexualité. Je n’ai pas eu une adolescence très joyeuse. Et donc, quand je fais Les Roseaux, tout à coup, c'est comme si je revivais mes 17 ans et enfin j’ai pu assumer qui j’étais et vivre ma vie librement. J'ai lu aussi des livres qui m'ont donné de la force, comme Le Journal d'un curé de campagne de Georges Bernanos qui parle beaucoup de la jeunesse, et qui disait : J'ai compris que la jeunesse est bénie, qu'elle est un risque à courir, et que ce risque même est béni ». J’ai profité à fond de ma jeunesse, j'ai fait le tour du monde, j'ai dévoré des rencontres avec des gens passionnants. Et cette vie a nourri mes films.
Remaides : On ressent une vraie tendresse envers vos acteurs-rices dans votre façon de les filmer et de sublimer leur jeunesse…
Quand je me suis retrouvé face à mon trio d'acteurs, je mesurais le temps qui passe, en fonction de leur juvénilité, de leur grâce, de leur beauté. Je les ai aimés, comme j'ai rarement aimé mes acteurs. J’aime tous mes acteurs généralement, mais avec eux, c'était comme un miroir qui me renvoyait à ma propre jeunesse, et qui me faisait mesurer à quel point c'est une chance d'avoir cet âge, d'avoir cette grâce-là, cette incandescence-là. Je voulais absolument tout faire pour capter cette lumière, pour qu’eux-mêmes, aient le même souvenir que m'a laissé Les Roseaux Sauvages. Et que dans 30 ans, ils soient à nouveau, eux, bouleversés par cette étoile-là. C’est une lumière éphémère qui, quand elle nous arrive, est déjà morte.
📝 Propos recueillis par Fred Lebreton (cette interview est à retrouver dans le Remaides 129/Octobre 2024)
Vivre, Mourir, Renaitre : Amour modernes
Vivre : Paris, début des années 90. Emma aime Sammy qui aime Cyril qui l’aime aussi. Ce qui aurait pu facilement virer au marivaudage amoureux va prendre une tournure totalement inattendue avec l’arrivée d’un quatrième personnage : le VIH/sida. Gaël Morel a choisi de situer son récit à une période charnière de l’épidémie, juste avant et après l’arrivée des trithérapies efficaces (en 1996). Il filme avec beaucoup de tendresse un trio de personnages dont la fougue de la jeunesse est mise en péril par le sida. Ce qui frappe dans Vivre, Mourir, Renaitre, c’est l’urgence de vivre des personnages. Un refus du fatalisme aussi à l’image d’une scène clé du film ou deux personnages courent dans Paris à la recherche d’un distributeur de préservatifs avec, en fond musical, la chanson « Modern Love » de David Bowie.
Mourir : Les films qui traitent du VIH/sida le font souvent avec le prisme du militantisme (on pense bien sûr à 120 BPM ou The Normal Heart). Ici les personnages ne sont pas militants-es, mais simplement des jeunes qui essaient de vivre à fond malgré ce virus mortel qui sommeille en eux. En choisissant un récit centré autour de la vie plutôt que la mort, Gaël Morel évite les pièges du pathos (en pense à Philadelphia) et offre une vision très moderne de l’amour au temps du sida.
Renaitre : Jouant sur une ellipse narrative, le film nous projette sur la question du deuil du deuil pour les personnes séropositives sauvées par l’arrivée des trithérapies. Comment se reconstruire quand on nous a promis une mort précoce ? Comment refaire des projets ? Comment refaire famille ? Un des personnages dit « Ça m’a sauvé, ce truc mais j’ai perdu mon élan ». Tout est dit. Ne reste que la soif de vivre et d’aimer.
Qui est Gael Morel ?
Gaël Morel est un réalisateur, scénariste et acteur français né en 1972. Membre d'un jury « Jeunes » au Festival de Cannes alors qu'il a 18 ans, il se destine à la mise en scène. Mais André Téchiné lui propose de jouer l'un des rôles principaux des Roseaux sauvages, celui de François, adolescent introverti et tourmenté, entre les fracas de la guerre d'Algérie et la découverte de l'homosexualité. Un rôle qui lui vaudra une nomination pour le César du meilleur espoir masculin. On le verra ensuite en étudiant dans Le Plus Bel Âge et le drame carcéral Zonzon (1998). Il décide ensuite de se consacrer essentiellement à la réalisation. Très lié aux acteurs qui furent ses partenaires dans Les Roseaux sauvages, Gaël Morel fait de Stéphane Rideau le héros de son premier court métrage, La Vie à rebours (1994) mais aussi de son premier long, À toute vitesse (1996), dans lequel on retrouve aussi Élodie Bouchez. Après un téléfilm réalisé pour Arte, Premières Neiges, il part en Algérie tourner son deuxième opus, Les Chemins de l'oued, réflexion sur le trouble identitaire et les troubles politiques. Il dresse avec Le Clan (2004) un état de la condition masculine moderne. Pour son quatrième long métrage, Après lui, un film sur le deuil présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2007, Morel dirige Catherine Deneuve. En 2008, Arte diffuse son second téléfilm, réalisé en 2007, New Wave, avec Béatrice Dalle et Stéphane Rideau. En 2011, il fait de nouveau jouer Stéphane Rideau dans Notre paradis, film noir dans lequel apparaît Béatrice Dalle. En 2017, il dirige Sandrine Bonnaire dans Prendre le large, un drame social sur la condition ouvrière. En 2021, il réalise le téléfilm Constance aux Enfers dans lequel il dirige Miou-Miou.