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    L'actu vue par REMAIDES : "VIH : commémorer le Candlelight Day 2024"

    • Actualité
    • 07.06.2024

     

    PATCHWORK

    © DR

    Par Jean-François Laforgerie et Fred Lebreton 

    VIH : comémorer le Candlelight Day 2024

    L’actualité a été chargée ces dernières semaines dans le champ des infos sociales. Début mai, la Haute autorité de santé a annoncé la publication d’un nouveau « guide sur le parcours de soins des adultes et adolescents de 15 ans et plus qui présentent des symptômes prolongés de Covid-19 ». De son côté, l’administration pénitentiaire indiquait qu’un nouveau « record » de surpopulation était battu dans les prisons françaises. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne se contente pas de faire des recommandations en matière de santé ou de bâtir des stratégies mondiales, elle observe aussi ce qui se passe dans les pays. Elle vient de la faire à propos des « dépenses de santé et restes à charge en France ». Édifiant. Mauvaise nouvelle du côté des restes à charge d’ailleurs, puisque la « taxe » de deux euros pour les consultations est entrée en vigueur depuis le 15 mai. Remaides vous dit tout.

    Candlelight day 2024

    Hommage. Le Candlelight Day est un rassemblement annuel en « souvenir des morts-es du sida ». L’édition 2024 de cet événement s'est déroulé le dimanche 19 mai 2024, sur le parvis de la mairie du 19ème arrondissement de Paris, place Armand Carrel ; M° Laumière. Cet hommage est organisé à l’initiative de l’association des Ami.e.s du Patchwork des Noms. L’hommage s'est déroulé ainsi :

    • 16-17h : exposition de plusieurs patchworks ;
    • 17h : cérémonie avec prises de paroles associatives et individuelles, déploiement de patchwork, lecture des noms.

    Pourquoi un tel événement ? Parce que l'épidémie de VIH/sida a fait 40 millions de morts-es depuis le débat de l’épidémie et qu'en 2022 autour de 630 000 personnes vivant avec le VIH sont mortes dans le monde ; parce qu'en France en 2021, 1 600 personnes vivant avec le VIH s sont mortes à un âge moyen de 61ans ; parce que l'épidémie touche en France principalement des populations discriminées, minorisées et invisibilisées.

    Pour les Ami.e.s du Patchwork des Noms, cet événement a toute ses raisons parce que « les pouvoirs publics ne se sont pas saisis du problème sanitaire que ça représentait à son apparition ; parce que, faute de moyens suffisants, l'échéance de 2030 pour mettre fin aux nouvelles contaminations est illusoire, d'autant plus quand les politiques mises en place ne feront que dégrader la situation alors que l'extrême droite et ses discours stigmatisants prospèrent (vote de la loi Immigration et Intégration, projet de restrictions sur l'AME, pénalisation des clients des TDS non abrogée, chasse aux usagers-ères de drogue, sous-investissement de la prévention du VIH et des IST à l'école et à l'université, casse de l'hôpital public, agressions lgbtiphobes répétées, etc.) ». L’association déplore aussi qu’il n’y ait toujours pas de traitements qui guérissent, ni de vaccins « pour se protéger » et que les personnes vivant avec le VIH « subissent toujours autant de discriminations » et que « nos vieux-vieilles séropos meurent isolés-es dans l'indifférence la plus totale et leurs archives disparaissant avec leurs vies. ».

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    Covid-19 : structurer le parcours de soins de l'adulte en cas de "Covid long"

    Le 2 mai dernier, la Haute autorité de santé (HAS) publiait un communiqué annonçant la sortie d’un « guide sur le parcours de soins des adultes et adolescents de 15 ans et plus qui présentent des symptômes prolongés de Covid-19 ». Saisie par le ministère de la Santé, la HAS a donc élaboré ce guide qui définit les niveaux de prise en charge des patients-es en fonction de leurs symptômes et précise le rôle et l’articulation entre eux des professionnels-les impliqués. « Pour garantir un accès équitable à ce parcours, la HAS appelle les autorités à en assurer le déploiement sur l’ensemble du territoire », recommande l’institution. Fatigue intense, essoufflement, troubles cognitifs… La HAS qualifie de « symptômes prolongés de Covid-19 », les symptômes qui se manifestent au-delà de quatre semaines après la phase aigüe de la maladie et qui ne peuvent pas être expliqués par une autre maladie. On parle aussi d’affection post-Covid au-delà de trois mois (selon la terminologie de l’Organisation mondiale de la santé) ou de « Covid long ».

    Hétérogènes, présents sous des formes plus ou moins sévères, ces symptômes peuvent fluctuer au cours du temps, avec des phases d’exacerbation et de récupération, note la HAS. Elle estime que deux millions de personnes environ présentaient une affection post-Covid-19 en France fin 2022, et affirme qu’il est important d’organiser un suivi personnalisé selon les besoins rencontrés et les ressources disponibles. Le guide de parcours de soins élaboré par la HAS propose une prise en charge organisée selon le niveau de complexité des symptômes. De façon simple, la HAS affirme que la prise en charge des personnes présentant des symptômes prolongés de Covid-19 doit être globale et centrée sur leurs besoins. Elle est engagée rapidement à compter du deuxième mois de persistance des symptômes après le début de l’affection initiale, par le-la médecin généraliste, à l’occasion d’une consultation longue. « Le rôle du médecin généraliste est central dans le repérage précoce, le diagnostic, l’orientation des patients et la coordination de leur prise en charge multidisciplinaire et pluri professionnelle », commente la HAS. Selon la nature des symptômes, leur gravité et leur impact sur la qualité de vie, le-la médecin généraliste peut ainsi orienter la personne concernée vers d’autres spécialistes, des professionnels-les paramédicaux-les, de l’accompagnement psychologique ou social.

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    Prisons et surpopulation : nouveau record en France

    Au 1er mars 2024, 76 766 personnes étaient incarcérées en France, selon des chiffres publiés par le ministère de la Justice, vendredi 29 mars 2024. Il s’agit, hélas, d’un nouveau record. En effet, il s’agit de 4 415 personnes de plus que l’année précédente. Comme le souligne l’AFP, c’est le chiffre de personnes détenues le plus élevé jamais enregistré, selon les statistiques de l’administration pénitentiaire avec une très forte augmentation de personnes contraintes de dormir sur un matelas au sol faute de place. En un an, la population carcérale a augmenté de 6,1 %. Au 1er mars, 3 099 personnes détenues dormaient sur un matelas posé au sol (contre 2 026, il y a un an), et les prisons françaises comptaient seulement 61 629 places opérationnelles. La densité carcérale globale s’établit à 124,6 %, mais dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés-es des personnes détenues en attente de jugement, et donc présumés-es innocents-es, et ceux-celles condamnés-es à de courtes peines, elle atteint 148,7 %. La surpopulation atteint ou dépasse même les 200 % dans douze établissements ou quartiers. Parmi les personnes incarcérées, 20 220 sont des prévenus-es, incarcérés-es dans l’attente de leur jugement. Au total, 93 708 personnes étaient placées sous écrou au 1er mars, note encore l’AFP. Parmi elles, on compte 16 942 personnes non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou d’un placement à l’extérieur. Face à cette surpopulation carcérale chronique en France, le Conseil de l’Europe a exprimé, mi-mars, sa  profonde préoccupation. Pour remédier à cela, les autorités ont pris des mesures : interdiction des peines de prison de moins d’un mois, aménagement des peines, détention à domicile sous surveillance électronique ou développement du travail d’intérêt général par exemple. Mais celles-ci s’avèrent insuffisantes pour éviter la surpopulation. Le Conseil de l’Europe a notamment invité les autorités françaises à  examiner sérieusement et rapidement l’idée d’introduire un mécanisme national contraignant de régulation carcérale (au-delà d'un seuil de surpopulation déterminé, à chaque nouvelle entrée en maison d’arrêt, la personne détenue libérable la plus proche dans le temps serait effectivement libérée à très brève échéance). Le gouvernement table toujours sur la construction de 15 000 nouvelles places de prison d’ici à 2027.

    Dépenses de santé et restes à charge : un rapport de l'OMS

    Selon un nouveau rapport de l’OMS (avril 2024), les dépenses de santé à la charge des patients-es (les fameux restes à charge) sont peu élevées en France, mais des écarts persistent pour les personnes à faible revenu. Selon ce nouveau rapport de l’OMS, si la France est plus à même que la plupart des autres pays de l’Union européenne (UE) de protéger ses populations contre les difficultés financières causées par le paiement direct des soins de santé, les limites observées dans la couverture santé restent un problème pour les ménages à faible revenu. Selon le rapport intitulé « Les soins et services de santé sont-ils financièrement accessibles ? De nouvelles bases factuelles sur la protection financière en France », le pays affiche l’un des niveaux de dépenses de santé catastrophiques les plus bas de l’UE, touchant 2 % des ménages (environ 800 000 personnes) en 2017, dernière année pour laquelle des données sont disponibles. Les personnes exposées à des « dépenses de santé catastrophiques » peuvent ne pas être en mesure de satisfaire d’autres besoins fondamentaux tels que l’alimentation, le logement et le chauffage. Cependant, le rapport montre que les « dépenses de santé catastrophiques » sont beaucoup plus élevées que la moyenne nationale chez les ménages à faible revenu. En 2017, 10 % des ménages appartenant au quintile (Le quintile est une portion de la distribution des données contenant un cinquième du total de l'échantillon) le plus pauvre ont connu des « dépenses de santé catastrophiques ». Les principaux facteurs sont les paiements à charge du-de la patient-e pour les médicaments ambulatoires et les produits médicaux tels que les appareils auditifs, les lunettes et les prothèses dentaires. Les niveaux de besoins non satisfaits en matière de soins dentaires sont supérieurs à la moyenne de l’UE et particulièrement élevés pour les personnes à faible revenu. « Si la France a accompli des progrès significatifs dans le renforcement de la protection financière, il est possible de faire davantage pour protéger les personnes à faible revenu et atteintes de maladies chroniques contre les paiements directs », a commenté la docteure Natasha Azzopardi-Muscat, directrice de la division Politiques et systèmes de santé des pays à l’OMS/Europe. « Le rapport recense les mesures susceptibles de réduire les difficultés financières, en particulier pour les personnes à faible revenu, notamment en les exonérant de toute participation financière, en limitant les dépassements d’honoraires (surfacturation) et en supprimant progressivement les remboursements rétrospectifs ».

    Le rapport met en lumière trois aspects de la politique de couverture sanitaire en France qui contribuent à rendre les soins de santé financièrement accessibles pour de nombreuses personnes et offrent des exemples de bonnes pratiques pour d’autres pays :

    • le droit aux soins de santé financés par le dispositif d’assurance maladie ne dépend pas du paiement des contributions ; par conséquent, tous les résidents sont automatiquement couverts à vie, y compris les travailleurs précaires ;
    • les personnes atteintes de l’une des trente-deux affections de longue durée (ALD), qui touchent environ 18 % de la population, sont exonérées des frais à la charge du-de la patient-e (reste à charge ou ticket modérateur) pour le traitement de ces affections ;
    • les migrants-es sans titre de séjour à faible revenu qui sont en France depuis au moins 90 jours ont accès à des prestations très proches de celles dont bénéficient les résidents-es, et ce sans reste à charge, grâce au dispositif de l’aide médicale de l’État (AME).

    Pour autant, les difficultés financières et les besoins non satisfaits persistent chez les ménages à faible revenu en raison des faiblesses de certains aspects de la couverture du dispositif d’assurance maladie – par exemple, une protection insuffisante contre des tickets modérateurs importants et complexes (y compris les dépassements d’honoraires) et des prestations limitées en matière de soins dentaires. 

    Si la couverture maladie complémentaire (ou complémentaire santé) améliore la protection financière d’environ 95 % de la population, en partie parce que les ménages à très faible revenu en bénéficient gratuitement ou moyennant une aide, elle ne résout pas entièrement les problèmes liés au reste à charge et s’accompagne de nombreux défis :

    • elle constitue une source de financement du système de santé particulièrement régressive qui impose une lourde charge financière à la moitié la plus pauvre de la population ; en 2017, les cotisations pour la complémentaire santé représentaient 6 % de l’ensemble des dépenses des ménages à faible revenu, contre 2,5 % pour les ménages les plus riches ;
    • les obstacles financiers et administratifs à l’accès à une complémentaire santé de qualité restent un problème pour de nombreux ménages à faible revenu ;
    • le fait que la protection financière dépende autant de la complémentaire santé implique également d’importants coûts de transaction et coûts financiers pour le budget de l’État et les employeurs-ses.

    Depuis l’an 2000, le gouvernement français tente de renforcer la protection financière en améliorant l’accès à l’assurance maladie obligatoire et complémentaire et, plus récemment, en réduisant les dépassements d’honoraires pour les produits médicaux (notamment les soins dentaires, les soins optiques et les aides auditives) à l’aide de la réforme du 100 % Santé déployée progressivement entre 2019 et 2021.

    Sur cette base, les pouvoirs publics peuvent améliorer l’accessibilité financière des soins de santé de la manière suivante :

    • réduire les restes à charge du dispositif d’assurance maladie en exonérant les personnes à faible revenu et les personnes souffrant de maladies chroniques de tout reste à charge, en fixant un plafond annuel basé sur les revenus sur tous les paiements à charge du patient pour l’ensemble de la population, en limitant les dépassements d’honoraires et en supprimant progressivement les remboursements rétrospectifs ;
    • remplacer le ticket modérateur par une participation financière fixe d’un faible montant ;
    • réduire la régressivité du financement de la complémentaire santé en supprimant les obstacles financiers et administratifs à l’accès à une complémentaire santé gratuite ou subventionnée pour les personnes à faible revenu et en subordonnant au revenu les subventions de la complémentaire santé des employés ;
    • améliorer la couverture par l’assurance maladie des soins dentaires ;
    • améliorer l’accès des migrants sans titre de séjour à l’AME en simplifiant et en automatisant les procédures administratives.

    « Si les pouvoirs publics ont déployé des efforts constants pour élargir l’accès à la complémentaire santé ces deux dernières décennies, notre analyse montre que les ménages les plus pauvres sont toujours les moins susceptibles d’avoir accès à la complémentaire santé », a indiqué Damien Bricard, chercheur à l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) et auteur principal du rapport de l’OMS/Europe. « Même lorsque les ménages à faible revenu disposent d’une complémentaire santé, celle-ci peut ne pas suffisamment les protéger, et leur impose une charge financière lourde et injuste ».

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    Vaccin antigrippal : polémique entre Sanofi et les autorités sanitaires

    Les autorités sanitaires françaises ont annoncé mardi 23 avril l’arrêt de la commercialisation d’un vaccin antigrippal du laboratoire pharmaceutique Sanofi. « Nous souhaitons vous informer du retrait du marché du vaccin Efluelda commercialisé par le laboratoire Sanofi dans les prochaines semaines », a annoncé la Direction générale de la Santé (DGS), dans un message aux pharmaciens-nes. Ce vaccin est réservé aux plus de 65 ans, car il a été spécifiquement élaboré pour protéger les personnes les plus à risque de complications. Il est, en effet, quatre fois plus dosé que le vaccin classique développé par Sanofi contre la grippe, dit VaxigripTetra. Le groupe pharmaceutique a justifié son choix d’arrêter la commercialisation d’Efluelda, en renvoyant la responsabilité aux autorités sanitaires qu’il accuse d’avoir fixé un prix trop bas, indique l’AFP. « Les autorités ont décidé d’établir son nouveau prix à un niveau inférieur aux coûts de production et de distribution de ce vaccin », a avancé Sanofi, dans un communiqué. Cet affrontement s’inscrit dans un contexte de débats sur les bénéfices réels d’Efluelda par rapport aux vaccins antigrippaux classiques. Une série d’études ont établi la plus grande efficacité de ce vaccin chez les personnes à risque, mais dans une ampleur relativement limitée. Les autorités sanitaires françaises refusent, contrairement à des pays comme les États-Unis, de recommander ce vaccin plus qu’un autre pour les plus de 65 ans, ce qui justifie à leur sens de ne pas le payer plus cher. Ce débat s’inscrit aussi dans un contexte plus large où l’industrie pharmaceutique estime régulièrement que la France fixe des prix trop bas aux médicaments. Cette décision ne devrait, en tout état de cause, pas affecter la quantité de vaccins antigrippaux disponibles puisque Sanofi promet de proposer son vaccin classique en remplacement aux pharmacies qui avaient précommandé Efluelda.

    Le reste à charge de deux euros pour les consultations s'applique depuis le 15 mai

    Initialement, le reste à charge de deux euros pour les consultations devait s’appliquer en juin. Finalement, il a été avancé et s’applique depuis le 15 mai, indique le Quotidien du Médecin. Cette participation forfaitaire (le reste à charge des assurés-es) s’applique sur les consultations médicales, les examens de radiologie et de biologie. À compter du 15 mai, le reste à charge pour ces prestations s’élèvera à deux euros contre un euro aujourd’hui. Ce doublement tarifaire concernera tous-tes les patients-es majeurs-es sauf les femmes enceintes à partir du 6e mois de grossesse et les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (C2S) et de l’aide médicale d’État (AME). Comme l’explique le journal médical : « Pour une consultation d’un médecin généraliste tarifée à 26,50 euros, l’assuré sera remboursé par l’Assurance-maladie sur la base de 16,55 euros contre 18,55 euros auparavant ». Pour ne pas « pénaliser » les personnes qui ont le plus fort recours aux soins (celles en ALD par exemple, qui ne sont pas exonérées de cette taxation), les plafonds annuels pour ces prestations (franchises et participations forfaitaires) sont maintenus à 50 euros chacun. Selon le ministère délégué à la Santé, ces mesures sont censées dégager 800 millions d'euros d’économies par an (dont 400 millions sur la consultation) à l’Assurance-maladie.

    La vaccination des Français-ses en hausse en 2023 mais reste à améliorer

    Le niveau de vaccination des Français-es a progressé en 2023, mais « doit encore s’améliorer » contre certaines infections, notamment celles en recrudescence comme la rougeole, selon un bilan par Santé publique France/SpF (22 avril), à l’occasion du début de la semaine européenne de la vaccination. Chez les nourrissons, l’agence sanitaire note « des progressions importantes de couverture vaccinale pour des vaccinations nouvellement recommandées ». Contre le méningocoque B, près de 75 % des nourrissons nés en 2023 ont reçu au moins une dose à huit mois, contre près de 49 % des bébés de 2022. Contre le rotavirus, l’un des responsables de la gastro-entérite, environ un tiers des nourrissons nés en 2023 a reçu au moins une dose à huit mois, précise SpF. Pour les vaccinations obligatoires du nourrisson, les couvertures sont globalement élevées, mais progressent insuffisamment contre la rougeole, toujours sous l’objectif de 95 %. Au vu de « la recrudescence de maladies évitables telles que la rougeole » et la venue de millions de visiteurs étrangers lors des Jeux olympiques, « il est particulièrement nécessaire (...) de renforcer le rattrapage vaccinal de tous les enfants, adolescents-es et jeunes adultes nés-es après 1980 qui n’auraient pas reçu un schéma complet à deux doses », plaide l’agence. Chez les adolescents-es, la proportion de vaccinés-es contre le méningocoque C a fortement augmenté en 2023, à 48 % contre 43,8 % en 2022. Chez les adultes, les couvertures vaccinales contre la grippe et la Covid-19 « restent insuffisantes chez les personnes à risque ». Un peu plus de la moitié des personnes de 65 ans et plus (54 %) ont été vaccinées contre la grippe dans la saison 2023-2024, soit 2,2 points en moins qu’un an auparavant, et un peu plus d’un quart (25,4%) des moins de 65 ans à risque de forme grave, soit 6,2 points en moins. Contre la Covid, seul un tiers des personnes de 65 ans et plus ont été vaccinées.

    Ce bilan 2023 ne comprend pas les données de vaccination contre les infections à papillomavirus humain (HPV), qui seront ajoutées « prochainement ». Autre enseignement : l’adhésion à la vaccination s’est « stabilisée » en France métropolitaine « à un niveau élevé » : plus de huit personnes sur dix sont favorables à la vaccination en général, selon Santé publique France. Cette proportion (83,7 %) apparaît « globalement stable » par rapport à 2022 et 2021 (84,6 % et 82,5 % respectivement) et dépasse l’avant-Covid, entre 2010 et 2019, selon l’édition 2023 du Baromètre Santé, dispositif d’enquêtes auprès d’échantillons représentatifs. Reste que de fortes disparités socio-économiques demeurent. Si la proportion de personnes très favorables à la vaccination (34,7 %) a progressé par rapport à 2022 et retrouvé les niveaux de 2020-2021, « l’adhésion vaccinale reste moins élevée chez les personnes disposant des diplômes ou des revenus les plus faibles », relève SpF. Et, pour la première fois depuis la pandémie de Covid, cette adhésion a tendance à diminuer chez les plus âgés-es. La défiance touchant certaines vaccinations affecte principalement celle contre la Covid (29 % des 18-75 ans en métropole y sont défavorables), devant celle de la grippe (6 %), celle de l’hépatite B (4 %), celle du HPV (3 %).

    VIH à Mayotte, l'association Nariké M'Sada et le ministre Valletoux

    Mi-mai, en déplacement à Mayotte, le ministre de la Santé et de la Prévention Frédéric Valletoux a rencontré des équipes sanitaires et sociales engagées dans la santé sexuelle, à l’occasion d’une visite au camion de dépistage de l’association Nariké M’Sada, dirigée par le militant Moncef Mouhoudhoire. Cette association travaille sur la prévention et le dépistage des infections sexuellement transmissibles. Lors de sa rencontre avec le ministre, Moncef Mouhoudhoire l’a alerté sur la hausse significative des cas de VIH diagnostiqués à Mayotte, rapporte de Le Journal de Mayotte. « C’est considérable », a commenté le ministre.

    Selon le journal, le nombre de personnes positives [au VIH] et suivies par l’Unité des maladies infectieuses et tropicales du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) est passé de 324 en 2019 à 505 en 2023 et sur les 75 nouveaux cas diagnostiqués entre janvier et avril 2024, 25 % d’entre eux étaient au stade sida. Les acteurs-rices locaux-les de la lutte contre le VIH avancent que ce chiffre est sans doute sous-estimé. L’association Nariké M’Sada sillonne le territoire de Mayotte depuis quelques mois, allant aux devants des populations avec une offre de dépistage des IST dont le VIH. L’ARS a souhaité élargir cette stratégie à d’autres pathologies puisque, outre l’offre portant sur les IST, il est proposé aux personnes rencontrées des tests pour le diabète et l’hypertension. « Nous nous sommes aperçus que certaines personnes n’hésitaient pas à venir pour diagnostiquer un éventuel diabète ou une hypertension, mais n’osaient pas venir pour se faire dépister sur les maladies sexuellement transmissibles (…) En proposant plusieurs tests, les personnes sont souvent d’accord pour être testées sur un éventail assez large de maladies, dont les maladies à transmission sexuelle », a commenté la chargée de mission en santé sexuelle et reproductive de l’ARS Mayotte, citée par Le Journal de Mayotte.