L'actu vue par Remaides VIH et personnes injectrices : ce que dit le rapport 2024 de l’Onusida
- Actualité
- 24.08.2024
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Par Jean-François Laforgerie
VIH et personnes injectrices : ce qui dit le rapport 2024 de l'Onusida
Les personnes injectrices de drogues (UDI) sont exposées au VIH et touchées par le VIH de façon disproportionnée par rapport à la population générale dans son ensemble — Unless otherwise specified, the source for all quantitative data in this factsheet is Global AIDS Monitoring, 2024 ou UNAIDS epidemiological estimates, 2024 —, explique le rapport mondial actualisé sur le VIH (2024), publié à l’occasion de la Conférence AIDS 2024 de Munich, en juillet dernier : « L’urgence d’aujourd’hui, le sida à la croisée des chemins ». L’actu vue par Remaides vous donne les infos clefs sur le sujet.
En 2022, dans le monde, le risque d’être infecté par le VIH était 14 fois plus élevé chez les personnes injectrices (UDI) que dans le reste de la population adulte générale (Commission on Narcotic Drugs. Sixty-seventh session. Implementation of the international drug control treaties: other matters arising from the international drug control treaties. Vienna: United Nations Office on Drugs and Crime ; 2024). Les hommes sont cinq fois plus nombreux que les femmes à s’injecter (données limitées à 18 pays), mais les femmes injectrices sont 1,2 fois plus nombreuses à vivre avec le VIH que les hommes injecteurs (données sur 58 pays) (Addressing gender-based violence against women and people of diverse gender identity and expression who use drugs. Vienna : United Nations Office on Drugs and Crime ; 2023). En 2022, dans le monde, le risque d’être infecté par le VIH était donc 14 fois élevé lorsqu’on est une personne qui s’injecte. Pour autant, le nombre annuel de nouvelles infections chez les UDI a baissé de 24 % entre 2010 et 2022 (à titre d’exemple, 1 % des découvertes en France en 2022 selon Santé publique France). La prévalence globale du VIH chez les UDI est de 5 %; les taux s’échelonnant selon les pays de 0 % à 32 % (données sur 47 pays). Cette prévalence du VIH établie à 5 % est nettement plus élevée que celle en population adulte mondiale âgée de 15 à 49 ans qui est de 0,7 %.
Depuis 2019, seulement deux pays (Malaisie, Seychelles) ont rapporté avoir atteint l’objectif (fixé pour 2025) d’avoir un taux d’usage de 50 % des traitements contre les overdoses aux opiacés (opioid agonist) chez les personnes injectrices. Depuis 2019, parmi les 35 pays qui ont des données sur le nombre d’aiguilles et de seringues stériles distribuées par personne annuellement, seuls trois pays (Bangladesh, Chine et Myanmar) atteignent le niveau des recommandations officielles mondiales de plus de 200 aiguilles et seringues propres par personne injectrice, par an.
Dans le monde, c’est toujours une approche punitive des drogues qui prévaut. Pas moins de 153 pays sanctionnent pénalement la possession de petites quantités de drogues et 34 appliquent la peine de mort dans certaines circonstances (trafic, par exemple). Dans neuf pays pour lesquels cette donnée existe, 40 % (en médiane) des personnes injectrices expliquent avoir subi une discrimination durant les six derniers mois. Par ailleurs, dans quinze des 19 pays ayant récemment rapporté des données à l’Onusida, plus de 10 % des personnes injectrices indiquent avoir eu des difficultés d’accès aux soins du fait de la stigmatisation ou de la discrimination. Enfin, 28 % des personnes injectrices de treize pays rapportent avoir subi de la violence durant les douze derniers mois.
Qu’en est-il de la couverture en ARV des personnes injectrices ? Elle est loin d’être optimale avec une moyenne de 65 % des PVVIH injectrices sous ARV ; un chiffre qui cache de grandes disparités : de 14 % à 91 % de taux de couverture (données sur 18 pays seulement).