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    L’Actu vue par Remaides : « Pénuries de produits de santé : France Assos Santé classe les laboratoires sanctionnés en 2024 »

    • Actualité
    • 27.03.2025

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    DR.

    Par Jean-François Laforgerie

    Pénuries de produits de santé : France Assos Santé classe les laboratoires pharmaceutiques sanctionnés en 2024

    Le 18 mars dernier, le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, et le ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, ont présenté "une première feuille de route pour lutter contre les pénuries de dispositifs médicaux", assortie d’un point d’étape de la « feuille de route pour garantir la disponibilité des médicaments », démarrée en 2024. France Assos Santé, présente à cette réunion, dénonce une nouvelle fois le chantage à l’augmentation des prix exercé par le syndicat des industriels du médicament (Leem). Explications.
    En fin d’article, d’autres infos Santé.

    Dans un communiqué, le Leem « a poliment déploré des prix de médicaments "essentiels" trop bas en France. » Cette sortie, assez habituelle, au Leem a été considérée et dénoncée par France Assos Santé (FAS) comme une forme de « chantage ». « Selon les industriels [du secteur pharmaceutique et des produits de santé, ndlr], la France étranglerait le secteur incité à se tourner vers des marchés plus favorables ». « Les dernières données disponibles montrent que les prix pratiqués en France se situent dans la moyenne, avance FAS. De plus, certains facteurs mériteraient d’être pris en compte notamment le volume très important du marché français dont la solvabilité est assurée par la solidarité nationale. »

    Par ailleurs, France Assos Santé note que dans le « cas des antibiotiques, l’augmentation des prix décidée par les pouvoirs publics en 2023 n’a pas contribué à résoudre les pénuries (Source : Direction générale de santé, comité de pilotage feuille de route produits de santé, février 2024). Les causes des pénuries sont nombreuses, mais constate FAS : « Il existe cependant des responsabilités bien établies, notamment les décisions "stratégiques" des laboratoires d’arrêter la commercialisation de médicaments anciens, pour s’orienter vers des médicaments nouveaux, trop rarement innovants mais toujours chers et lucratifs ».
    Pour l’année 2024, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), 3 825 médicaments à intérêt thérapeutique majeur ont été déclarés en rupture ou à risque de rupture. « Il est difficile d’applaudir la baisse enregistrée avec l’année précédente (4 925). Les plans de rationnement sont devenus une constante dans notre pays », tacle le collectif. Il cite notamment la Quétiapine, un médicament qui sert au traitement de la bipolarité, de la schizophrénie et de la dépression) ou encore Pegasys, pour le traitement de l’hépatite B chronique  en co-infection avec le virus de l’hépatite delta, le cancer et certaines maladies du sang).
    L’étude des sanctions de l’ANSM permet également d’apprécier le sens des responsabilités des industriels-les, ou au moins leur respect de la loi.

    Manifestement, l’ANSM a accéléré le rythme en 2024 avec des sanctions contre plusieurs firmes pharmaceutiques : Sandoz, Biogaran (Laboratoire Servier), TEVA, Viatris Santé, Sanofi Winthrop Industrie, Zentiva France, etc. « Jusqu’à présent, les sanctions infligées par l’ANSM étaient publiées pendant une durée maximale d’un mois sur le site de l’Agence. La loi de financement de la sécurité sociale porte désormais cette publication à une durée d’un an. Cette avancée nous permettra de faciliter le suivi », indique le communiqué de France Assos Santé.

    Plus d’infos ici.

    En bref, d'autres infos Santé.

    Sidaction : 3,9 millions d'euros de promesses de dons

    L’association Sidaction a reçu 3,9 millions d’euros de promesses de dons pour la lutte contre le sida au cours de son week-end de collecte annuel, le 31ème Sidaction. Ce montant est en légère hausse par rapport à 2024. « Il est essentiel de poursuivre cet élan de solidarité car la mobilisation doit s’inscrire dans la durée. Les défis que nous allons devoir relever sont immenses et les besoins financiers, notamment pour la recherche, vont être considérables dans les mois et les années à venir », a indiqué, dimanche 23 mars, dans communiqué Florence Thune, directrice générale de Sidaction. L’association a exactement recueilli 3,909 millions d’euros de promesses, un montant quasiment similaire à 2024 (3,87 millions d’euros), indique l’AFP.
    « Grâce à la recherche, on peut vivre avec le VIH, en aidant la recherche on pourra vivre SANS », clamait cette année l’association, cofondée en 1994 par Pierre Bergé et Line Renaud. « La priorité » est donnée aux « traitements du futur pour aboutir à une rémission, si ce n’est à une guérison », a souligné la présidente du Sidaction, co-découvreuse du virus et prix Nobel de médecine 2008, Françoise Barré-Sinoussi lors d’une interview sur France Inter. En France, près de 5 500 nouvelles séropositivités ont été découvertes en 2023.

    Tuberculose : des pistes pour renforcer le dépistage précoce des personnes les plus exposées

    La France est globalement peu frappée par la tuberculose (moins de dix cas pour 100 000 habitants-es par an), mais certains territoires sont plus touchés ― la Guyane, Mayotte, l’Île-de-France, etc. ―, et certaines personnes sont plus exposées que d’autres à un risque plus élevé du fait de leurs conditions de vie. C’est le cas des personnes en détention, des migrants-es, des personnes sans domicile fixe et de celles qui sont usagères de drogues. Dans un avis, la Haute autorité de santé (HAS) constate que certaines populations ont un risque plus élevé de contracter la tuberculose et que les pratiques actuelles de dépistage précoce sont « disparates » et n’atteignent qu’insuffisamment les personnes qui ont en le plus besoin.
    Un léger rebond de l’incidence de la tuberculose a été observé en 2023 après trois ans de baisse régulière, reflétant « probablement » un retour à une situation pré-pandémie de Covid-19, selon les dernières données de Santé publique France (SpF), publiées lundi 24 mars pour la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose.
    Reste à confirmer qu’il ne s’agit « pas d’une augmentation liée à une intensification de la transmission du bacille tuberculeux au sein de la population », ajoute SpF, citée par l’AFP.
    Les populations les plus touchées par la tuberculose restent les personnes sans domicile fixe, vivant dans des lieux de promiscuité (établissement pénitentiaire, foyer, squat), issues d’un pays à forte incidence (personnes migrantes) ou au système immunitaire altéré, « souvent éloignées du système de santé », et « susceptibles de ne pas identifier ou signaler d’éventuels symptômes », observe aussi la HAS.
    Une détection précoce et le démarrage rapide d’un traitement sont essentiels, notamment pour réduire la transmission. Or, la France connaît « des pratiques de dépistage disparates » des populations à risque, constate cette autorité, saisie par le ministère pour les réévaluer. Pour y remédier, la HAS propose deux types de dépistage précoce, avec des critères d’éligibilité et des algorithmes standardisés, détaille l’AFP. Un dépistage serait systématiquement proposé pour toutes les personnes migrantes vivant en France depuis deux ans maximum et issues d’un pays à forte incidence. Même chose pour les adultes et adolescents-es ayant séjourné au moins six mois dans un pays à forte endémie, s’ils-elles ont vécu dans la « promiscuité » ou été en contact avec des personnes infectées, là encore dans les deux ans suivant leur retour. Le dépistage systématiquement proposé concernerait aussi les personnes en détention entrant en maison d’arrêt, en centre de détention et maison centrale, ou sorties de prison depuis moins de deux ans. La HAS suggère également un dépistage opportuniste, lors de tout recours aux soins, pour les adultes ou adolescents-es sans-abri, ou ayant une mobilité internationale et vivant en communauté isolée, ou vulnérables, précaires, en marge du système de soins, et vivant dans la promiscuité. Transmise par voie aérienne, la tuberculose est une infection bactérienne très contagieuse touchant le plus souvent les poumons, mais pouvant se propager au cerveau. En France, la vaccination reste recommandée, essentiellement chez les nourrissons, mais n’est plus obligatoire depuis 2007.