L’Actu vue par Remaides : « Mpox : deux nouveaux cas au Royaume-Uni du nouveau variant »
- Actualité
- 21.11.2024
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Par Fred Lebreton et Jean-François Laforgerie
Mpox : deux nouveaux cas
du nouveau variant au Royaume-Uni
Deux nouveaux cas du clade 1b du Mpox (le nouveau variant à l’origine d’une importante épidémie en Afrique) ont été détectés à Londres, ces dernières semaines. Côté français, Santé publique France vient de publier les derniers chiffres concernant le Mpox entre janvier et novembre 2024. Enfin, en réponse au nombre croissant de personnes touchées par l'épidémie de Mpox qui se propage dans certaines régions d'Afrique, l'Organisation internationale pour les migrations a lancé un appel à financements de 27,8 millions de dollars, fin octobre. L’actu vue par Remaides revient sur ces différentes infos.
Mpox : deux nouveaux cas du clade 1b détectés au Royaume-Uni
Deux nouveaux cas du clade 1b du Mpox (le nouveau variant à l’origine d’une importante épidémie en Afrique) ont été détectés à Londres (Royaume-Uni), chez des membres du foyer du premier patient diagnostiqué, il y a plusieurs jours, indiquent les autorités sanitaires dans un communiqué (4 novembre). Dans une interview accordée à la BBC, la professeure Susan Hopkins, conseillère médicale en chef de l'Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni (UKHSA), a déclaré que le Mpox pouvait se propager rapidement au sein des foyers et que d'autres cas n'étaient « pas inattendus ». « Le risque global pour la population du Royaume-Uni reste faible », a-t-elle cependant précisé. « Nous travaillons avec nos partenaires pour nous assurer que tous les contacts des cas soient identifiés et contactés afin de réduire le risque de propagation supplémentaire. » L'agence a indiqué que ces personnes se verraient proposer des tests et une vaccination, si nécessaire. Fin octobre, l’Agence de sécurité sanitaire britannique avait annoncé avoir détecté un premier cas d’infection du nouveau variant du Mpox, le clade 1b. L’agence précisait que ce « seul cas humain confirmé de clade 1b Mpox » avait été détecté à Londres et concernait une personne « qui avait récemment voyagé dans des pays d’Afrique » touchés par ce variant.
Les cas de Mpox en France en 2024
Au total, 203 cas de Mpox ont été déclarés à Santé publique France (SpF) depuis le 1er janvier 2024, dont huit sur les quatorze derniers jours. Seuls des virus Mpox de clade II (celui qui circule chez nous depuis 2022) ont été détectés par le centre national de référence des orthopoxvirus. Les cas déclarés concernent tous des personnes adultes, 195 hommes et huit femmes. Parmi les 203 cas de Mpox, dix n’ont pas été confirmés biologiquement.
Tous les cas concernaient des personnes âgées entre 18 et 65 ans (médiane d’âge de 36 ans). Huit cas concernaient des femmes (+ 1 par rapport au dernier bilan), dont aucune n’avait voyagé dans les trois semaines ayant précédé le début des signes d’infection. Quatre d’entre elles ont déclaré avoir eu un contact dans les trois semaines avant le début des signes avec :
- un cas confirmé de Mpox pour deux d'entre elles (un partenaire sexuel pour l'une et une
personne du cercle familial pour l'autre) ;
- un cas non confirmé biologiquement (partenaire sexuel) ;
- un partenaire sexuel originaire d’un pays d’Afrique australe, non connu comme un cas de
Mpox.
Près de la moitié des cas (au total global des infections) résidaient en région Île-de-France, 33 en Auvergne-Rhône-Alpes, 31 en Occitanie, douze en Provence-Alpes-Côte d’Azur et onze en Nouvelle-Aquitaine. Près de la moitié des cas (49 %) ont déclaré ne pas savoir s’ils avaient eu un contact à risque avec un cas de Mpox dans les trois semaines ayant précédé les premiers symptômes. Parmi les 156 cas renseignés, un voyage dans un pays étranger au cours des trois semaines précédant la survenue des symptômes était signalé par 38 d’entre eux (24 %). Le pays le plus fréquemment visité était l’Espagne. Un seul cas avait voyagé dans un pays d’Afrique subsaharienne (Côte d’Ivoire).
Qu’en est-il de la sévérité des cas ? Parmi les 195 cas pour lesquels l’information était disponible, treize (7 %) ont été hospitalisés, principalement en raison de douleurs intenses, associées ou non à une pathologie concomitante ou à des complications.
Parmi les 133 cas dont le statut vaccinal antivariolique était connu à la fois dans l’enfance et depuis 2022, 101 n’ont reçu aucune vaccination, 21 n’ont été vaccinés que depuis 2022, 6 n’ont été vaccinés qu’avant 1984, et 5 ont été vaccinés depuis 2022 alors qu’ils l’avaient déjà été avant 1984. De plus, 40 cas ont été vaccinés depuis 2022, sans information sur une éventuelle vaccination dans l’enfance.
La détermination du clade des cas de Mpox a pu être réalisée pour 164 cas. Elle a mis en évidence uniquement des virus Mpox de clade II. Un séquençage a été réalisé pour 61 de ces 164 cas et a mis en évidence la circulation exclusive du sous-clade IIb.
Enfin, dans son bulletin d’informations, SpF souligne que le « nombre de cas de Mpox actuellement déclarés en France est sans commune mesure avec celui observé au cours de l’épidémie de 2022. Le nombre total de cas déclarés au 12 novembre 2024 (depuis le début de l’épidémie en mai 2022 est de 5 231, dont 83 % ont été confirmés biologiquement.
Mpox : un appel de 27,8 millions de dollars pour protéger et venir en aide aux personnes migrantes
En réponse au nombre croissant de personnes touchées par l'épidémie de Mpox qui se propage dans certaines régions d'Afrique, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a lancé un appel à financements (31 octobre) de 27,8 millions de dollars pour « protéger et venir en aide aux migrants, aux personnes déplacées à l'intérieur de leur pays et aux populations mobiles, ainsi qu’aux communautés avec lesquelles ces personnes sont en contact ». Depuis août 2024, le nombre de cas confirmés en Afrique a fortement augmenté, passant de plus de 2 800 dans douze pays à plus de 9 300 dans 34 pays au 20 octobre 2024. Cet appel fait suite à une première demande de financement de 18,5 millions de dollars pour les pays touchés en Afrique de l'Est, dans la corne de l'Afrique et en Afrique australe, émise en août 2024. L'OIM a élargi le plan qui concernait l'Afrique de l'Est, la corne de l'Afrique et l'Afrique australe afin d’en faire un plan multi-pays de préparation et de réponse à l’épidémie de Mpox pour l'Afrique, couvrant la période de septembre 2024 à février 2025. « En réussissant à mobiliser les soutiens autour de ce plan, l'OIM pourra mettre en œuvre les mesures d'intervention et de préparation de nos États membres et de nos partenaires pour contenir l'épidémie et renforcer la préparation », a déclaré la Dre Poonam Dhavan, directrice de la division Migration et Santé de l'OIM. Le plan de réponse de cette institution cherche à répondre aux problèmes sanitaires urgents exacerbés par la grande mobilité sur le continent. Cependant, malgré le travail de l’organisation, le plan reste largement sous-financé, avec seulement un million de dollars recueillis sur les 18,5 millions de dollars nécessaires. « Sans aide supplémentaire, les activités essentielles menées aux points d'entrée risquent d'être perturbées », prévient l’OIM.