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    L'Actu vue par Remaides : Censure scientifique aux CDC : un risque pour la santé publique

    • Actualité
    • 11.02.2025

     

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    © Studio Capuche

    Par Fred Lebreton

    Censure scientifique aux CDC : un risque pour la santé publique

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    Vendredi 31 janvier, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont supprimé de leur site des milliers de pages contenant des termes tels que « transgenre », « LGBT » ou « personne enceinte », rapporte le New York Times. Cette action vise à se conformer à un récent décret interdisant tout contenu promouvant une prétendue « idéologie de genre » (terme issu des mouvements conservateurs). L’Actu vue par Remaides vous en dit plus.

    Face à l'indignation de la communauté scientifique et aux inquiétudes pour la santé publique, certaines pages ont été rétablies dès le lundi suivant, mais de manière incomplète précise le quotidien américain. La purge a touché des documents cruciaux, notamment des déclarations d'information sur les vaccins, des directives sur la contraception et des analyses sur l'impact du racisme sur la santé.

    Une base de données de 20 ans sur le VIH a également disparu, compromettant l'identification des zones à risque pour les femmes enceintes. Les conséquences de cette directive ne se limitent pas à la suppression de contenus en ligne. Les scientifiques des CDC ont été sommés de retirer toute publication contenant les termes interdits et de suspendre leurs communications avec d'autres organisations.
    « Je suis très inquiète et en colère », a réagi la Dre Ina Park, experte en VIH. D'autres sites gouvernementaux ont été touchés, notamment une page de l'Affordable Care Act interdisant les discriminations dans les soins de santé. Si certaines pages ont été rétablies, d'autres restent absentes, notamment celles sur la santé des personnes transgenres. « Il ne s'agit pas d'idéologie, mais de santé publique », a déclaré au New York Times le Dr Richard Besser, ancien directeur des CDC.

    La disparition de ces ressources affecte directement la pratique médicale. Les cliniciens-nes, qui dépendent des recommandations des CDC, se retrouvent face à des liens morts ou des informations censurées. « Si une patiente souffre d'hypertension, je dois savoir ce qui est sûr pour elle », explique la Dre Alison Stuebe, obstétricienne. Certaines suppressions semblent dépasser le cadre du décret. « Cela ressemble à une suppression délibérée d'informations essentielles », a estimé la Dre Jessica Weyer. D'autres experts-es s'inquiètent de l'impact sur la santé des minorités raciales. La suppression des données sur le racisme structurel et les disparités de santé risque d'aggraver les inégalités. « La mortalité maternelle et infantile des femmes noires va augmenter », met en garde Linda Goler Blount, présidente du Women’s Black Health Imperative.
    Des experts-es juridiques examinent la légalité de ces suppressions. Larry Gostin, directeur du WHO Center on Global Health Law, dénonce une « censure classique » qui viole le Premier Amendement de la constitution américaine. Cette politique pourrait ainsi avoir des conséquences non seulement sanitaires