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    L’Actu vue par Remaides : « Act Up ou le chaos » : un documentaire poignant sur les premières années d’Act Up-Paris »

    • Actualité
    • 04.12.2024

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    La rencontre avec le public à l'avant-première du documentaire ACT UP ou le chaos, à Paris, en novembre dernier (© Fred Lebreton)
     

    Par Fred Lebreton et Jean-François Laforgerie

     

    "Act Up ou le chaos" :
    un documentaire poignant sur les premières années d'Act Up-Paris

     

    Un très beau documentaire sur les premières années d'Act Up-Paris à voir sur le petit écran ; un projet, une expo, un film de Pascal Lièvre sur « Le Patchwork du PASTT » ; une rencontre à la Maison des métallos à Paris le 10 décembre autour des luttes trans avec la participation d’Anna Balsamo, Emmanuel Beaubatie et Smith ; la sortie du nouveau dictionnaire de l’Académie française étrillé par la Ligue des droits de l’homme… voici quelques-unes des infos culture du moment. La rédaction de Remaides y revient.

    "Act Up ou le chaos, un film documentaire de Pierre Chassagnieux et Matthieu Lere

    En 2024, Act Up-Paris, l’association militante de lutte contre le sida, fête ses 35 ans. Tout au long de son histoire, Act Up a inventé une nouvelle manière de militer : subversive, provocante, radicale. L’association a obligé les pouvoirs publics et les laboratoires pharmaceutiques à prendre l’épidémie au sérieux. Grâce à son travail d’information, de prévention et de revendication, elle a sauvé de nombreuses vies… Pour la première fois, à l’aide d’archives entièrement inédites et avec la participation exceptionnelle de celles et ceux qui ont fait Act Up, ce documentaire offre un récit inédit de l’histoire terrible et magnifique des premières années d’Act Up-Paris. Le mercredi 27 novembre, une avant-première du documentaire était organisée à l’auditorium de TF1, en présence des réalisateurs Pierre Chassagnieux et Matthieu Lere ainsi que Didier Lestrade, cofondateur d’Act Up-Paris, avec Pascal Loubet et Luc Coulavin. Les réalisateurs ont choisi de se concentrer sur la période phare d’Act Up-Paris, allant de sa création en 1989 à l’arrivée des trithérapies efficaces en 1996. Une large partie du documentaire est consacrée à Cleews Vellay, président d’Act Up-Paris de 1992 jusqu’à son décès en 1994. C’est également la période durant laquelle se déroule, 120 Battements par minute, un film dramatique français coécrit et réalisé par Robin Campillo, qui fut membre de l’association, qui a marqué les esprits à sa sortie en 2017. Les séquences d’archives, rares et souvent inédites, révèlent le caractère spectaculaire — mais méticuleusement préparé — de certaines actions ayant contribué à forger le mythe d’Act Up-Paris. Par exemple, lors de la Journée internationale de lutte contre le sida, le 1er décembre 1993, Act Up-Paris déroule un préservatif géant sur l’obélisque de la place de la Concorde, à Paris. Cette image, qui fait le tour des médias, donne à l’association une renommée internationale. Le documentaire aurait mérité une deuxième heure (ou même une suite !) pour explorer le virage pris par l’association après l’arrivée des trithérapies, période marquée par des oppositions frontales avec les stratégies de réduction des risques sexuels prônées par d’autres associations, comme AIDES.
    « Act Up ou le chaos » : Produit par Ma Drogue à Moi et Marie Drogue. Réalisé par Pierre Chassagnieux et Matthieu Lere (2024), France. La première diffusion a eu lieu dimanche 1er décembre à 20h50 sur Histoire TV. Le documentaire est disponible en streaming pendant 60 jours après la diffusion.

    "Le Patchwork du PASTT", un projet, une expo, un film

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    À l'occasion du 1er décembre, Les Ami.e.s du Patchwork des Noms, le PASTT (Prévention action santé travail pour les transgenres) et Lu Guimaraes avaient invité au vernissage de l'exposition de photographies « Nos mémoires sont collectives ». Cette expo retrace le travail lors des ateliers de création de ce patchwork et du film « Le Patchwork du PASTT », réalisé par le vidéaste et artiste de Pascal Lièvre. Ce vernissage, suivi d’une fête avec un DJ set de Kats et Chloé, s’est déroulé le 27 novembre au bar, Les Souffleuses (7, rue de la verrerie. 75004 Paris). Le projet de Patchwork du PASTT s’est déroulé au premier semestre 2024. Dans un communiqué, les Ami.e.s du Patchwork des Noms  se sont dits-es fiers-ères d'avoir accompagné le PASTT dans la création de leur patchwork coordonné par Lu Guimaraes. C'est le premier patchwork en France entièrement consacré aux personnes trans, décédées du sida, majoritairement d'origine étrangère et travailleuses du sexe. Ce patchwork rejoint les 25 autres carrés que les Ami.e.s conservent et déploient en de nombreuses occasions tout au long de l’année.

    La Ligue des Droits de l'Homme tacle l'Aacadémie française pour son dictionnaire

    « Des définitions à corriger d’urgence ». Jugement sans appel de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) au sujet de la nouvelle édition du nouveau dictionnaire de l’Académie française récemment achevée et remise au président de la République. Plusieurs définitions et choix de termes ont provoqué l’indignation de la LDH parmi les 55 000 mots contenus dans ce nouveau dictionnaire. L’ONG réclame des corrections à opérer en urgence, en particulier pour les mots « race », « femme » ou « négrillon ».
    La LDH a découvert « avec stupéfaction et consternation que nombre de définitions participent d’une vision au mieux archaïque de notre monde », a dénoncé mardi 26 novembre l'organisation dans un communiqué. « Le traitement du racisme, lourd d’enjeux dans le monde où nous vivons », est « sidérant », poursuit-elle. La « race » est ainsi définie dans le dictionnaire comme « chacun des grands groupes entre lesquels on répartit superficiellement l'espèce humaine d’après les caractères physiques distinctifs qui se sont maintenus ou sont apparus chez les uns et les autres, du fait de leur isolement géographique pendant des périodes prolongées ». Au mot « jaune », on peut aussi lire qu'il s'agit d'« une personne ou une population caractérisée notamment par la pigmentation jaune ou cuivrée de la peau, par opposition à Blanc et à Noir », s'indigne la LDH. L'ONG pointe également la présence du mot « négrillon » qui, dans le dictionnaire consultable en ligne, renvoie à « petit enfant noir » ou celle encore de « négroïde » comme personne présentant « certaines des caractéristiques morphologiques des populations noires ».
    « Aucune distance n’est marquée avec ces entrées, aucune d’entre elles n’est signalée comme discriminante ou péjorative », souligne la LDH qui demande à « rectifier d'urgence » cette édition. Dans un autre registre, la femme est qualifiée comme « un être humain défini par ses caractères sexuels qui lui permettent de concevoir et de mettre au monde des enfants », pointe la LDH. « Faut-il en conclure qu’une femme stérile ou ménopausée n’en est pas une ? », s'interroge-t-elle. Elle épingle également la définition de l'hétérosexualité qui est décrite comme une relation « naturelle » entre les sexes « ce qui implique que l'homosexualité ne l’est pas », en déduit la LDH. Contactée par l'AFP, l'Académie française n'a répondu dans l'immédiat. Les entrées de l'actuelle édition du dictionnaire ont été écrites, dans l’ordre alphabétique, au fil des 40 dernières années. Lors d'une conférence de presse qui avait suivi la remise solennelle du dictionnaire, l'Académie avait indiqué qu'elle envisageait la possibilité de modifier, dans la version en ligne, certaines définitions sans attendre le réexamen du mot concerné qui normalement se fait de A à Z.

    Les luttes trans ; rencontre à la Maison des Métallos à Paris

    Mardi 10 décembre, une rencontre sur les luttes trans est organisée à la Maison des métallos à Paris avec Anna Balsamo, militante et journaliste, Emmanuel Beaubatie, sociologue, chargé de recherche au CNRS et enseignant, et Smith, artiste. Cet événement est réalisé en partenariat avec Politis. En 2023, 500 cas de transphobie ont été rapportés à SOS homophobie. Dans son rapport, l’association précise que si le rejet reste la manifestation la plus courante, il ne doit pas éclipser les autres manifestations : les insultes, les discriminations, le harcèlement, les menaces et les agressions physiques. Un quart des cas de transphobie ont lieu sur Internet. Dans 59 % des agressions, un homme est impliqué, en tant qu’agresseur. Ces derniers mois, LR, RN, Reconquête, de grands médias et des maisons d’édition ont pris pour cible la communauté trans, expliquent les organisateurs-rices de cette rencontre. Face à cette offensive, la lutte s’organise. Plus de 10 000 personnes ont manifesté en mai dernier pour dénoncer les violences transphobes, à l’appel d’une tribune de 800 collectifs et personnalités publiée par le journal Politis. La rencontre du 10 décembre sera aussi l’occasion d’une mobilisation festive et engagée pour construire et poursuivre les nombreuses luttes en cours.
    Les luttes trans – rencontre à 19h à la Maison des métallos. 94, rue Jean-Pierre Timbaud. 75011 Paris. Tout public ; salle claire placement libre ; durée 1h30.
    Tarifs : 5, 9 ou 12€ (au choix, sans condition).
    Réservation (conseillée) au 01 47 00 25 20 ou
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