L’Actu vue par Remaides : « 31 mai : Journée mondiale sans tabac »
- Actualité
- 04.06.2025
Crédit photo : DR.
Par Jean-François Laforgerie
Le 31 mai,
c'était la Journée mondiale sans tabac
La journée mondiale sans tabac est organisée dans le monde entier, chaque année le 31 mai. Cette journée mondiale est axée sur les dangers du tabac pour la santé et sur l’action antitabac menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En France, des associations de santé se mobilisent et les autorités de santé livrent des données sur les évolutions récentes en matière de consommation et de perceptions du tabagisme. La rédaction de Remaides fait le point.
En fin d’article, d’autres infos Santé et Social.
L’OMS (organisation mondiale de la Santé) a institué la Journée mondiale sans tabac en 1987 pour faire mieux connaître, partout dans le monde, « l’épidémie de tabagisme et ses effets mortels ». Le tabagisme est la plus importante cause de mortalité évitable à laquelle les soignants-es sont confrontés-es, n’oublie jamais de rappeler l’OMS. « Levons le masque ! » tel est le slogan de la Journée mondiale sans tabac 2025, qui met en lumière les stratégies des industriels du tabac pour séduire un public toujours plus jeune.
Le tabac reste la première cause de mortalité évitable en France, responsable de plus de 75 000 décès chaque année. Sa consommation s’accompagne de fortes inégalités sociales, tant dans l’exposition au risque que dans la capacité à arrêter. Si près de deux tiers des fumeurs-ses déclarent vouloir arrêter, ils sont encore trop peu nombreux-ses à y parvenir durablement.
Les données de Santé publique France
Santé publique France a analysé les données du Baromètre de santé publique France 2021, afin de mieux comprendre les dynamiques d’arrêt du tabac et les profils de ceux et celles qui parviennent à arrêter. Cette analyse a été publiée le 27 mai dans le BEH (Bulletin épidémiologique hebdomadaire, N°10, 27 mai 2025). Les chiffres montrent que près d’un quart des adultes de 18 à 85 ans de France hexagonale sont des ex-fumeurs quotidiens (23,9 %), et parmi ces derniers, près d’un tiers a arrêté dans les cinq années précédentes (29,8 %). Ces deux chiffres sont en hausse par rapport à 2010 et montrent que les arrêts du tabac ont largement contribué à la baisse du tabagisme observée entre 2016 et 2019.
L’arrêt du tabac est plus fréquent chez les personnes plus âgées, diplômées du supérieur, ou utilisant la cigarette électronique. En revanche, il est moins fréquent chez les chômeurs-ses, les personnes en difficulté financière, les consommateurs-rices excessifs-ves d’alcool, ou les femmes ayant connu une dépression récente.
« Ces données traduisent une progression encourageante, mais révèlent aussi des écarts selon les profils sociaux et les conditions de vie. Ces résultats confirment la nécessité de renforcer les politiques de lutte contre le tabac, en les adaptant aux réalités sociales, économiques et psychologiques des fumeurs », explique le BEH. Les auteurs-rices soulignent également la « nécessité d’une approche adaptée et bienveillante de l’arrêt du tabac », et le rôle des professionnels-les de santé est en ce sens primordial.
Des perceptions en question
« Malgré les nombreuses mesures anti-tabac mises en place, le tabagisme demeure un enjeu majeur de santé publique en France. La question des normes sociales joue un rôle crucial dans ce contexte, explique SpF. Des chercheurs-ses ont mené une étude qui analyse les perceptions vis-à-vis du tabagisme chez les 18-75 ans en France hexagonale en 2022, en examinant leur variation selon les caractéristiques sociodémographiques et leur évolution dans le temps. « En 2022, 66,6 % des répondants-es estiment que la société désapprouve le fait de fumer et 52,6 % pensent qu’à l’heure actuelle on est moins bien accepté quand on est fumeur-se. Les perceptions varient selon le statut tabagique et les caractéristiques sociodémographiques. Parmi les fumeurs-ses, 86,3 % sont d’accord avec l’affirmation : « les personnes qui comptent pour vous pensent que vous ne devriez pas fumer ». Les fumeurs-ses qui ont envie d’arrêter se déclarent davantage en accord avec cette perception. Entre 2005 et 2022, les perceptions relatives à la dénormalisation du tabagisme se sont diffusées, même si sur une période plus récente, certains signes semblent indiquer un inversement de tendance : ainsi, en 2022, 27,3 % de personnes sont en accord avec l’affirmation « fumer permet d’être plus à l’aise dans un groupe », contre 21,7 % en 2017. Et les chercheurs-ses de conclure : « Les résultats suggèrent une réduction des normes sociales favorables au tabagisme en France hexagonale, qu’il sera nécessaire de confirmer lors de futures enquêtes. Des disparités sociales persistent. Les campagnes et les interventions de dénormalisation devraient cibler les groupes les plus affectés par le tabagisme. »
Source : De Rosso S, Guignard R, Pasquereau A, Andler R, Beck F, Nguyen-Thanh V. Perceptions du tabagisme en France hexagonale en 2022 parmi les 18-75 ans : où en est la dénormalisation ? Bull Epidemiol Hebd. 2025 ; (10) : 164-71. Infos ici.
Un essai d’arrêt du tabac le 31 mai
À l’occasion de cette édition 2025 de la Journée mondiale sans tabac, Santé publique France (SpF) invite chaque personne fumeuse à faire une tentative d’arrêt et mobilise les réseaux sociaux pour amplifier le mouvement. « Nouveaux résultats, campagne d’incitation à l’arrêt et appel à l’engagement : l’enjeu est clair, faire du 31 mai un moment clé pour enclencher le changement vers une vie sans tabac », explique SpF.
Des ressources pour accompagner chaque tentative sur Tabac Info Service
- Des outils personnalisés sont proposés sur www.tabac-info-service.fr ;
- Une appli gratuite pour être accompagné au quotidien ;
- Un accompagnement gratuit par des tabacologues via le 39 89, de 8h à 20h du lundi au samedi (appel non surtaxé).
En bref, d'autres infos Santé et Social
Santé : un « plan obésité » attendu en France en septembre
Le gouvernement travaille à un « plan obésité » pour prendre en charge cette maladie chronique au niveau « éducatif, sanitaire, sportif et médicamenteux », a déclaré lundi 26 mai le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder. Ce plan devrait « sortir en septembre », a-t-il précisé, en visite sur un site de production d’insuline de la firme Novo Nordisk à Chartres, marquant la finalisation de la structure d’un nouveau bâtiment de production dans le cadre d’un investissement de 2,1 milliards d’euros annoncé fin 2023. Le ministre a fait état de « discussions en cours avec l’agence nationale de sécurité sanitaire pour faire face au fléau des maladies métaboliques, du diabète et de l’obésité », qui touchent « près de 20 % de nos enfants et adolescents » pour faire en sorte « qu’en France on puisse prendre en charge l’obésité sur tous les plans, éducatif, sanitaire, sportif et médicamenteux ». Interrogé sur la possibilité d’élargir la prescription des nouveaux traitements anti-obésité aux généralistes, Yannick Neuder a répondu vouloir « avancer sur ce sujet si possible avant l’été », soulignant que « l’obésité est un grand pourvoyeur de maladies cardiovasculaires » qui causent 140 000 décès par an en France. « Cela fait partie des choses qui sont en phase de finalisation », a précisé la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, lors de cette visite. Pour l’heure, la prescription initiale de ces médicaments, qui comprennent le Wegowy (laboratoire Novo Nordisk) et le Mounjaro (laboratoire Eli Lilly) doit être réalisée par un-e médecin spécialiste en endocrinologie-diabétologie-nutrition. Les renouvellements peuvent être réalisés par tout médecin. Wegovy et Mounjaro ne sont pas remboursés en France comme dans de nombreux pays européens, hormis en Suisse et en Angleterre. Les prix sont en cours de négociation pour un éventuel remboursement. En attendant, le patient doit débourser « de 6 à 9 euros par jour » pour le Wegovy. De son côté, Eli Lilly France s’est dit « favorable » à l’élargissement des conditions de prescription, précisant attendre « confirmation de cette décision qui pourrait intervenir dans les prochaines semaines ».
Sécurité sociale : risque « de plus en plus sérieux de crise de liquidité » à partir de 2027
Avertissement. La Cour des comptes avertit dans un rapport publié lundi 26 mai que la trajectoire financière « hors de contrôle » de la Sécurité sociale « conduit à un risque de plus en plus sérieux de crise de liquidité », qui pourrait « se matérialiser dès 2027 », explique l’AFP. « La taille du marché des capitaux à court terme » auquel a recours l’agence de financement de la Sécurité sociale, « pourrait ne pas être suffisante » pour absorber le montant d’emprunt dont elle aura besoin, écrit la Cour dans son rapport annuel sur l’application de la loi de financement de la Sécurité sociale. Jusqu’en 2024, la nouvelle dette créée par le déficit de la Sécurité sociale pouvait être prise en charge par la Cades (caisse d’amortissement de la dette sociale), qui a la possibilité d’emprunter à moyen et long terme, dans des conditions plus favorables qu’à court terme. Mais depuis 2024, la Cades est arrivée au maximum de la dette qu’elle peut prendre en charge, et les déséquilibres actuels entre recettes et dépenses doivent être comblés par l’Acoss, l’agence de trésorerie de la Sécurité sociale, qui ne peut qu’emprunter à court terme. La Cades peut être « rechargée » et prolongée ― elle l’a été à plusieurs reprises depuis sa création en 1996 ―, ce qui repousserait le risque évoqué par la Cour des comptes. Mais pour cela une loi organique est nécessaire, ce qui paraît « compliqué dans les conditions de température et pression » a rappelé Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes en présentant le rapport. La Cour des comptes rappelle que le déficit de la Sécurité sociale s’est creusé à 15,3 milliards d’euros en 2024, soit 4,8 milliards d’euros de plus que la prévision initiale, et que la prévision pour 2025 prévoit un nouveau creusement à 22,1 milliards d’euros. L’essentiel (90 %) du déficit 2024 vient de la branche maladie, rappelle la Cour, qui note des « dérives continues » des dépenses par rapport aux objectifs fixés dans le budget de la Sécurité sociale. « Nous avons perdu le contrôle de nos finances publiques en 2023 et 2024 », a indiqué Pierre Moscovici. « La dette fragilise le modèle social, il faut arrêter de prendre ces sujets comme si c’était des questions annexes », a-t-il dit.
Aide à mourir : les patients-es ne seront pas réputés-es « décédés de mort naturelle »
Les députés-es ont supprimé vendredi 23 mai une disposition du texte relatif au droit à l’aide à mourir, selon laquelle les patients-es qui y auraient recours seraient ensuite « réputés décédés de mort naturelle » sur leurs certificats de décès. Des amendements de suppression de l’alinéa en cause ont été approuvés à une courte majorité, avec un avis défavorable du rapporteur Stéphane Delautrette (PS), et un avis de sagesse du gouvernement, c’est-à-dire n’orientant pas les députés-es dans un sens ou l’autre. L’article a été approuvé dans la foulée. La députée Nicole Dubré-Chirat (Renaissance), à l’origine d’un des amendements ayant conduit à introduire cette disposition en commission, a expliqué avoir souhaité « épargner les familles de défunts d’éventuelles difficultés liées aux engagements contractuels souscrits de son vivant ». Stéphane Delautrette a, de son côté, fait valoir que les patients-es décédés-es à la suite d’une sédation profonde et continue, comme l’autorise la loi Claeys-Leonetti de 2016, étaient réputés-es décédés-es de mort naturelle. La ministre de la Santé Catherine Vautrin a, de son côté, rappelé qu’il était précisé plus loin dans le texte que « l’aide à mourir n’était pas un obstacle aux conditions qui sont celles des contrats d’assurance vie ». Elle a suggéré de « profiter de la navette » parlementaire du texte, qui doit ensuite être examiné au Sénat, pour améliorer ce point. Une possibilité serait d’ajouter « deux cases » à la liste des circonstances apparentes de décès, une pour la sédation profonde et continue et une pour l’aide à mourir. Plus tôt dans la matinée, les députés-es avaient écarté la mise en place d’une clause de conscience pour les pharmaciens-nes qui fourniront le produit létal, demandée par les opposants-es au texte.
Actions Traitements recrute un-e assistant-e social-e ou un-e travailleur-se social-e
Actions Traitements est une association de loi 1901, agréée par le ministère de la Santé. Elle informe, soutient, accompagne et défend les droits des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et/ou coinfectées et ceux et celles qui les accompagnent depuis plus de 30 ans.
Afin de renforcer son pôle social, Actions Traitements recrute un-e assistant-e social-e ou un-e travailleur-se social-e à mi-temps. La personne aura pour mission de :
- évaluer les situations qui relèvent du champ social et orienter vers les partenaires extérieurs possible ;
- réaliser le suivi individuel des personnes accueillies, recueillir et évaluer leurs besoins pour mettre en œuvre l'accompagnement socio-éducatif (accès aux soins, ouverture de droits sociaux, logement/hébergement, parentalité, emploi, ouverture des droits à la retraite, etc.) et les accompagner dans leurs démarches ;
- développer le réseau des ressources institutionnelles et associatives locales mobilisables pour répondre à ces besoins ;
- participer au travail de l'équipe pluridisciplinaire (médecin ETP, psychologues, assistante sociale, juriste, diététicienne-nutritionniste, chargée d’accompagnement, patients intervenants) dans le but de proposer un accompagnement global des usagers-ères, etc.
Profil du/de la candidate :
- DEASS validé (ou autre diplôme de travailleur social selon expérience) ;
- la connaissance des enjeux VIH/sida et/ou des associations de patients est un atout certain ;
- expérience auprès de publics vulnérables et/ou en situation de précarité souhaitée ;
- connaissance des dispositifs de droit communs (domiciliation, instruction RSA, MDPH/invalidité, dossier SIAO, etc.) ;
- connaissance des enjeux d’accès aux crédits et de la convention AERAS est un plus ;
- capacité de travailler en collaboration avec les autres membres de l'équipe dans le respect du cadre légal en vigueur et avec les acteurs-rices sociaux-les des autres institutions.
Qualités :
Vous êtes rigoureux-se, débrouillard-e, dynamique et autonome. Vous avez de bonnes capacités d’adaptation et de travail en équipe, notamment dans une association avec des bénévoles, et un intérêt pour la lutte contre le VIH/Sida et les questions de santé sexuelle. Vous disposez également de qualités relationnelles avérées (écoute, pédagogie, esprit d’équipe, etc.).
Les candidatures des personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite virale sont les bienvenues de même que les patients-es experts-es.
Conditions : CDI à mi-temps.
Rémunération : selon profil et expérience.
Lien hiérarchique : directrice.
Lieu : siège de l’association Actions Traitements, 23 rue Duris, Paris 20ème.
Poste à pourvoir dès que possible.
Modalités de candidature :
CV + lettre de motivation par mail uniquement à
jcharbonnier@actions-traitements.org
Budget : Bayrou demande un « effort à tous les Français » et ouvre la porte à une TVA sociale
Douloureuse. François Bayrou a demandé mardi 27 mai un « effort à tous les Français » pour redresser les finances publiques en ouvrant la porte à une « TVA sociale » tout en restant évasif sur ses choix budgétaires pour trouver 40 milliards d’euros d’économies. « Au début du mois de juillet, je proposerai aux Français un plan de retour à l’équilibre des finances publiques sur trois ou quatre années », a rappelé le Premier ministre, interrogé pendant plus d’une heure sur BFMTV et RMC. Ce plan « va demander un effort à tous les Français ». Le Premier ministre a juste promis qu’il ne « ciblerait pas une catégorie de Français à l’exclusion des autres » et n’a pas fermé la porte à une TVA sociale. Il a souhaité à ce sujet que les partenaires sociaux « puissent s’emparer » de cette question, car « le travail en France n’est pas récompensé comme il devrait l’être ». La « TVA sociale » votée en 2012 et abrogée immédiatement ensuite par l’ex-président socialiste François Hollande consiste à compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail par une augmentation de la TVA, pour en affecter une fraction à la Sécurité sociale. La Cour des comptes a averti lundi 26 mai d’un risque de « crise de liquidité » de la Sécurité sociale en 2027, qui l’empêcherait de payer les prestations qu’elle doit aux assurés-es, en raison du dérapage « hors de contrôle » de ses dépenses. Le coordinateur national de La France Insoumise Manuel Bompard a jugé mardi 27 mai « totalement inacceptable » l’idée, envisagée par François Bayrou, de cette « TVA sociale », consistant à augmenter cette taxe pour compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail. « C’est totalement inacceptable, c’est totalement scandaleux », a estimé sur franceinfo le député des Bouches-du-Rhône, convaincu que les partenaires sociaux auxquels le Premier ministre veut confier le sujet manifesteront « une opposition ferme et radicale ». Les efforts demandés par le Premier ministre ne manqueront pas d’alimenter la grogne, à commencer par celle des taxis, dont le gouvernement veut limiter les dépenses de transport sanitaire, qui contribuent à grever le budget de la Sécu. Celles-ci ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, un bond de 45 % depuis 2019.