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    L’Actu vue par Remaides : « 17 mai : IDAHO(T) contre les LGBTphobies »

    • Actualité
    • 07.05.2025

     

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    DR.

    Par Jean-François Laforgerie et Fred Lebreton

    17 mai 2025 : IDAHO(T) contre
    les LGBTphobies

    Fondé à l'initiative de Louis Georges Tin, le Comité Idaho France comme le Comité Idaho se sont donné pour mission la lutte contre les LGBTQI+phobies. Le 17 mai a été choisi par Louis-Georges Tin, fondateur du Comité IDAHO, pour marquer le jour où l'OMS a retiré l'homosexualité de la liste des maladies mentales en 1990, est désormais une date clé pour mobiliser l'opinion publique à travers des manifestations, des colloques et des événements artistiques. Explications.
    En fin d’article, d’autres infos LGBT+.

    Qu’est-ce que le 17 mai ?
    C’est la date retenue pour la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Le 17 mai a été choisi, à l’initiative de Louis-Georges Tin, universitaire et activiste français, comme date symbolique de cette journée internationale, pour commémorer la décision de l'Organisation mondiale de la Santé le 17 mai 1990 de ne plus considérer l'homosexualité comme une maladie mentale.
    L'idée d'une journée contre l'homophobie avait été explorée par des associations LGBT, mais uniquement mise en place au niveau local, rappelle un article de Wikipédia. La Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie a été précédée deux ans plus tôt, le 4 juin 2003, par l’initiative de la Fondation Émergence, de créer une journée thématique consacrée à la lutte contre l’homophobie au Québec, sous la dénomination de « Journée nationale de lutte contre l’homophobie ». Avec l’appui de nombreux partenaires, la Fondation a ensuite travaillé activement à tenir cette journée annuelle à l’échelle de tout le Canada. C’est le 17 mai 2005 que l'initiative d'une journée de lutte contre l'homophobie a été organisée à l'échelle internationale pour la première fois, grâce aux initiatives de Louis-Georges Tin qui a d’ailleurs fondé à cette occasion le Comité IDAHO (du nom de la journée en anglais International Day Against Homophobia and Transphobia). Louis-Georges Tin l’a présidé de 2005 à 2013.

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    Quels sont les objectifs de cette journée ?
    Elle a pour but principal de promouvoir des actions de sensibilisation et de prévention pour lutter contre les LGBTphobies : l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie.
    Depuis 2005, la journée IDAHO s’efforce de mobiliser l’opinion publique sur les problèmes liés aux LGBTphobies au moyen de colloques, de manifestations de rue ou d’événements artistiques. Lancée en 2005 et coordonnée au niveau international par le comité IDAHO, cette journée est désormais célébrée dans plus de 60 pays à travers le monde. Cette journée a, ces dernières années, était reconnue de jure par l’Union européenne, la Belgique, le Royaume-Uni, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Mexique, etc.
    Chaque année, une campagne nouvelle est lancée, par exemple celle de l'appel « pour une dépénalisation universelle de l'homosexualité » en 2006. Ce texte avait été signé par des personnalités comme Desmond Tutu, Elfriede Jelinek, Dario Fo, Meryl Streep, Victoria Abril, David Bowie, Elton John, Judith Butler, Noam Chomsky, etc.
    Cette campagne du Comité IDAHO avait abouti à une déclaration historique, portée par le gouvernement français et la secrétaire d'État aux Droits de l'homme, Rama Yade, à l’Assemblée générale des Nations Unies en 2008, soutenue à l’époque par 67 États.

     

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    En 2009, la campagne lancée par le Comité IDAHO avait porté sur la transphobie : les violences faites aux personnes transgenres. Le nouveau nom de la journée devient d’ailleurs à cette occasion « Journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie ». Pour la première fois, un représentant du gouvernement français, Rama Yade encore, participe officiellement aux manifestations, et à l'occasion de cette Journée, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, annonce que la « transidentité » ne sera plus considérée comme une maladie mentale en France, la France devenant alors le premier pays au monde à agir en ce sens. Pour 2010, la campagne du Comité IDAHO concerne les religions : le but est d'interpeller les croyants-es et les responsables religieux-ses sur l'homophobie et sur la transphobie. Pour 2011, le Comité Idaho appelle à la dépénalisation universelle de l’homosexualité dans une campagne télévisée soutenue comme grande cause nationale par plus de 50 chaînes.
     

    IDAHOT 2024 : AIDES s’engageait contre les « propos LGBTQIphobes » qui tuent
    À l’occasion du 17 mai, Journée internationale de lutte contre les LGBTQIphobies, AIDES s’était mobilisée autour du mot d’ordre « Les propos LGBTQIphobes tuent, protégeons-nous ! ». L’association rappelait que depuis ses débuts, elle n’a jamais cessé de lutter avec et auprès de ces populations. « Alors que la prolifération actuelle des violences LQBTQIphobes entrave leur accès aux droits et à la santé, AIDES met les pouvoirs publics face à leurs responsabilités », expliquait alors un communiqué de presse.
    Derrière le mot d’ordre « Les propos LGBTPQIphobes tuent, protégeons-nous ! », AIDES met face à leurs responsabilités l’État, certains médias et les personnalités politiques auteurs-rices ou relais de déclarations LGBTQIphobes qui éloignent les publics visés du soin. Les dernières données publiées par SOS homophobie, cette année-là, révélaient une hausse inquiétante et intolérable des violences homophobes et transphobes en France. Une agression anti-LGBT a été signalée tous les deux jours en 2022, un chiffre en hausse de 28 % par rapport à 2021. Selon SOS homophobie, le nombre de témoignages de transphobie avait ainsi augmenté de 35 % en 2022 par rapport à 2020 et de 27 % par rapport à 2021. Cette situation trouve en partie son origine dans les discours réactionnaires portés par des personnalités politiques ainsi que par des organisations et personnalités transphobes à qui certains médias offrent trop souvent une tribune.
     

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    Marches des Fiertés LGBT+ : le calendrier 2025
    La Journée internationale de lutte contre les LGBTQIphobies, le 17 mai, donne comme toujours le top départ à la saison des marches des fiertés. Dans de nombreuses villes de France, les militants-es de AIDES et de très nombreuses associations défileront pour « faire valoir l’accès à la santé et aux droits des personnes LGBTQI+ ».
    À vos paillettes et vos drapeaux : la saison des Marches des Fiertés LGBT+ s'apprête à déferler sur les villes de France, et il va y avoir du monde dans la rue pour faire briller les couleurs de l’arc-en-ciel. L’édition 2025 ne dérogera pas à la règle du mélange entre fête et engagement, avec un agenda aussi blindé que la terrasse du Rosa Bonheur des Buttes Chaumont un dimanche soir d’été (blague de Parisiens-nes mais vous voyez l’idée). Dès le 10 mai, Agen ouvrira le bal, suivie d’une avalanche de villes le week-end suivant : Besançon, Narbonne, Orléans et Poitiers feront résonner leurs slogans le 17 mai ; qui est de surcroît la date de la Journée internationale de lutte contre les LGBTphobies. Le 18, ce sera au tour de Saint-Denis de la Réunion de s’enflammer. La fin du mois ne sera pas en reste : Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille et Reims le 24 mai ; Bordeaux et Guéret le 31. Juin, mois des fiertés, sera, comme toujours, le mois le plus rainbow-friendly de l’année : on marchera à Avignon, Caen, Calais, La Rochelle, Mulhouse, Nancy, Rennes, Saint-Étienne, Toulouse, Tours, La Courneuve (Pride des Banlieues) et Valenciennes le 7 juin ; puis à Auxerre, Brest, Dijon, Dunkerque, Lyon, Metz, Montpellier, Nantes, Strasbourg et Toulon le 14. Bastia et Biarritz se mettront en jambes le 21 juin avant que Paris, en grande habituée, ne transforme la capitale en dancefloor militant le 28 juin. Et ce n’est pas fini : Marseille, Nîmes et Perpignan s’inviteront à la fête le 5 juillet, Nice suivra le 12 juillet. Pour celles et ceux qui veulent prolonger l’été militant, rendez-vous en septembre à Saint-Laurent (le 6), Limoges (le 13) et Pau (le 27). Chambéry clôturera cette tournée des Marches le 11 octobre. Bref, des Pride partout, pour tous-tes, et à toutes les sauces : rurales, urbaines, en bord de mer ou en montagne.
    Plus d’infos sur le site du Comité IDAHO France ici. 

    En bref, d'autres infos LGBT+

    La Cour suprême américaine autorise provisoirement Trump à exclure les personnes transgenres de l'armée

    Régression. La Cour suprême des États-Unis à majorité conservatrice a provisoirement autorisé mardi 6 mai l’administration de Donald Trump à exclure les personnes transgenres de l’armée. C’est, hélas, un succès pour le président américain qui multiplie les attaques contre la communauté LGBT+ depuis son retour à la Maison Blanche
    Par une majorité de six voix, celles des trois juges conservateurs-rices contre l’avis des trois progressistes, la Cour a levé la suspension par un tribunal de première instance d’un décret du président américain Donald Trump, jusqu’à ce qu’une cour d’appel fédérale se soit prononcée sur le fond. Elle n’a pas motivé sa décision. Deux juges fédéraux, un dans l’État de Washington et une dans la capitale fédérale, avaient suspendu le décret présidentiel excluant les personnes transgenres des forces armées. Mais l’administration Trump a fait appel de ces décisions, puis avait saisi la Cour suprême. La décision de la Cour suprême porte « un coup dévastateur sur les militaires transgenres qui ont prouvé leurs capacités et leur engagement envers la défense de notre pays », ont déploré dans un communiqué des associations qui ont contesté le décret en justice.
    « Les personnes transgenres remplissent les mêmes critères et incarnent les mêmes valeurs que tous ceux qui servent sous les drapeaux », ont-elles ajouté, se disant convaincues que cette exclusion était inconstitutionnelle et finirait par être annulée par la justice. La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, s’est félicitée sur X de ce qu’elle a qualifié de « nouvelle victoire massive à la Cour suprême » en vue de la restructuration de forces armées loin de « l’idéologie de genre woke ». Ce terme est utilisé de manière péjorative par les conservateurs-rices pour désigner ce qu’ils-elles estiment être des revendications excessives en faveur des minorités ethniques ou encore sexuelles.
    De son côté, le ministre américain de la Défense Pete Hegseth a laconiquement salué cette décision sur son compte personnel X par ce message : « Plus de trans au ministère de la Défense », rapporte l’AFP.
    « Pour nous assurer que nous disposons de la force combattante la plus létale au monde, nous allons débarrasser notre armée de l’idéologie transgenre », avait déclaré Donald Trump, fin janvier, avant de signer un décret en ce sens. « Exprimer une fausse "identité de genre", divergente du sexe d’un individu, ne peut satisfaire aux normes rigoureuses nécessaires au service militaire », peut-on notamment lire dans ce décret. Un groupe de personnes transgenres, militaires ou souhaitant le devenir, avaient alors contesté ce décret en justice.
    En vertu de ce décret présidentiel, le ministère de la Défense a indiqué en février son intention non seulement d’arrêter le recrutement des personnes transgenres dans les forces armées, mais aussi d’en expulser celles qui en font déjà partie, sauf dérogation spéciale. Sont visés-es les militaires qui se sont vu diagnostiquer une dysphorie de genre ― l’état de souffrance vécu par les personnes dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe qui leur a été assigné à la naissance ― soit 4 240 personnes recensées à la fin de l’année dernière, selon un responsable de la Défense. Ainsi que tous ceux et celles qui en ont souffert ou en présentent des symptômes. Donald Trump avait déjà ciblé les personnes transgenres lors de son premier mandat (2017-2021), empêchant le recrutement dans l’armée des personnes ayant besoin d’un traitement hormonal ou ayant déjà effectué un traitement médical de changement de sexe. Son successeur démocrate Joe Biden était revenu sur cette décision et avait autorisé à nouveau leur enrôlement, soulignant que « tous les Américains aptes à servir dans les forces armées des États-Unis devraient pouvoir le faire ».

    Biblio : Réprimer et réparer; une histoire effacée de l'homosexualité
     

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    S’appuyant sur des archives policières et judiciaires encore largement inexploitées, ce nouvel ouvrage d’Antoine Idier dévoile l’ampleur et la continuité de la répression de l’homosexualité en France depuis le XIXème siècle. Maître de conférences en science politique et sociologue, Antoine Idier explore dans cet ouvrage les mécanismes de contrôle social tout en mettant en lumière le rôle de l’État dans la persécution de milliers d’hommes et de femmes. « Mais cette histoire ne relève pas seulement d’un passé trop vite effacé. Alors qu’une loi de réparation est en discussion en France, à la suite de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Espagne, ce livre interroge l’impératif contemporain de justice : comment réparer ces injustices passées ? La réparation doit-elle s’arrêter aux condamnations pénales ou embrasser l’ensemble des violences policières et administratives ? Doit-elle être purement symbolique ou inclure des indemnisations financières ? », explique l’éditeur. L’ouvrage constitue une « enquête saisissante qui, tout en explorant les failles des politiques mémorielles françaises, réfléchit à une reconnaissance complète et à une réparation véritable pour les victimes de cette violence d’État. »
    Réprimer et réparer ; Une histoire effacée de l’homosexualité, par Antoine Idier. Collection « Petite Encyclopédie Critique » ; Textuel. 19,90 €