Hépatite A et B : le vaccin pour qui et pourquoi ?
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Alors que les vacances approchent, et qu’une épidémie d’hépatites A et B sévit depuis l’automne 2016 parmi les hommes gays, bisexuels ou juste curieux, AIDES fait le point sur les vaccins. Qui doit se faire vacciner, où et comment ?
Hépatite A
Le vaccin est recommandé pour tous les hommes qui ont des rapports avec d’autres hommes (rassemblés sous l’étiquette « HSH »), les personnes originaires ou qui voyagent dans les pays à forte prévalence (comme ceux du pourtour méditerranéen ou de certaines zones subtropicales) ou encore lorsque le système immunitaire est affaibli (ce qui peut être le cas des personnes vivant avec le VIH). Il se pratique habituellement avec deux injections, mais depuis mai 2016, des difficultés d’approvisionnement à répétition ont poussé le Haut conseil à la santé publique (HCSP) à revoir ses préconisations en passant à une seule pour la plupart des populations concernées. Certains des publics les plus exposés et vulnérables restent toutefois prioritaires pour accéder aux deux doses. C’est le cas des personnes séropositives au VIH et dont le système immunitaire est affaibli, mais aussi, en absence de contamination précédente à l’hépatite A, des personnes touchées par une hépatite B, C et des hommes gays, bis ou curieux (« HSH », donc).
Le vaccin est accessible via la prescription d’un-e médecin, directement en pharmacie, mais aussi gratuitement en dispensaires ou dans un Cegidd (centres de santé sexuelle). Il est efficace 15 jours après la première injection. Du fait des pénuries, il ne faut pas hésiter à s’y prendre en avance pour obtenir le vaccin, et se renseigner sur les initiatives locales, à la fois institutionnelles et associatives, qui ciblent les publics les plus touchés.
Hépatite B :
Les recommandations d'experts (Morlat) sont claires: "S’agissant de l’hépatite B, la vaccination est un élément essentiel de la prévention (…) Les préservatifs sont efficaces, mais insuffisants s’ils ne sont pas utilisés pour toutes les pénétrations y compris les rapports buccogénitaux. Le vaccin contre [le virus de l’hépatite B] est recommandé chez les [personnes vivant avec le VIH], en vaccinant idéalement lorsque la charge virale VIH est indétectable, et si possible lorsque le nombre de CD4 est supérieur à 200 lymphocytes CD4/mm3." Mais cette vaccination est aussi recommandée et proposée à certains « HSH » ayant des prises de risques élevées, comme les utilisateurs de PrEP. Les schémas renforcés (double dose) sont alors conseillés. Et il est préférable de s’assurer de l’efficacité de la vaccination, puis un contrôle régulier doit être ensuite réalisé (annuel s’il est proche du seuil protecteur). Une injection de rappel pourra être proposée si le niveau d’anticorps passe sous le seuil de protection.
Face à une –nouvelle– pénurie de vaccins contre l’hépatite B, le HCSP a publié le 3 mars dernier un avis, visant à déterminer les populations prioritaires pour la vaccination, dont notamment les gays, bis ou curieux fortement exposés au VIH. Pour les autres, il va falloir attendre que la situation s’améliore, ce qui est promis par les autorités de santé mais tarde à se concrétiser.
Ce vaccin est gratuit uniquement si on se rend dans un dispensaire, un CeGIDD, un centre de protection maternelle et infantile (PMI) ou un centre de vaccination gratuit.
À l’approche de l’été et pendant le mois des marches des fiertés, de nombreuses organisations rappellent que les vaccins contre les hépatites A et B sont un complément utile voire nécessaire des autres moyens de prévention que sont les préservatifs (et le lubrifiant !), la PrEP ou encore le dépistage.
Remerciement à Vincent Leclercq pour l’infographie.