L’Actu vue par Remaides : « Nouvelle composition du groupe d’études sur le VIH/sida à l’Assemblée nationale »
- Actualité
- 11.03.2025
Une des rues d'Amsterdam ornée de rubans rouges à l'occasion de la conférence AIDS 2028,
organisée par l'IAS aux Pays-Bas. Photo : AIDS 2018 IAS DR.
Par Jean-François Laforgerie
Nouvelle composition du groupe d'études sur le VIH/sida de l'Assemblée nationale
Le groupe d’études de l’Assemblée nationale dévolu au VIH/sida s’est complètement renouvelé, à la suite de la nouvelle mandature, après la dissolution. C’est aussi le cas du groupe d’études sur les discriminations et lgbtqi-phobies. La rédaction de Remaides fait le point.
En fin d’article, d’autres infos dans le champ des droits et d’autres concernant la santé.
Le groupe d’études de l’Assemblée nationale dévolu au VIH/sida s’est complètement renouvelé, suite à la nouvelle mandature, après la dissolution. Ce sont désormais les députés Pouria Amirshahi (groupe Écologiste et Social) et Arthur Delaporte (groupe Socialistes et apparentés) qui en assurent la co-présidence.
Le groupe de travail possède aussi quatre vice-présidents-es avec les députés-es Jean-Paul Lecoq (Gauche Démocrate et Républicaine), Brigitte Liso (Ensemble pour la République) qui était la présidente de ce groupe d’études lors de la mandature précédente, Céline Thiébault-Martinez (Socialistes et apparentés) et le député d’extrême droite Lionel Tivoli. Les députés du Rassemblement national sont d’ailleurs pas moins de six (Théo Bernhardt, Sébastien Chenu, Lionel Tivoli, Alexandre Dufosset, Marc de Fleurian, Matthieu Marchio) dans ce groupe d’études qui compte vingt parlementaires. C’est d’ailleurs la formation politique la plus représentée dans ce groupe d’études, ce qui frappe lorsqu’on a en mémoire le passif entre l’extrême droite et la lutte contre le sida.
Ce groupe d’études sur le VIH/sida avait failli ne pas être reconduit suite à la dissolution décidée par Emmanuel Macron. Cette décision avait fait monter au créneau la plupart des associations de lutte contre le sida et des parlementaires et personnalités politiques (dont Anne Souyris, sénatrice de Paris, Jean-Luc Romero-Michel, président d’Élus locaux contre le sida et Arthur Delaporte, député du Calvados) qui s’étaient fendus d’une tribune dans Libération (13 décembre 2024). « Supprimer un groupe d’études, c’est retirer des moyens humains et financiers pour travailler sur ce sujet en particulier. Ce n’est pas un simple lieu de discussion, mais le relais d’une volonté politique qui, au fil des ans, a permis des progrès décisifs : la généralisation de la Prep (…) la simplification de l’accès aux traitements, la lutte contre les discriminations dans l’accès aux soins. C’est également un cadre de travail où les associations de terrain et les sociétés savantes, qui luttent chaque jour pour dépister, lutter contre les discriminations ou faire avancer la recherche, peuvent être auditionnées pour éclairer les débats et la représentation nationale. »
Et la tribune de poursuivre : « C’est précisément le pire moment pour envisager la suppression de ce groupe d’études. Avec l’objectif de 2030 pour mettre fin à l’épidémie, ce mandat parlementaire pourrait bien être le dernier à disposer des cinq années nécessaires pour agir efficacement. Si nous échouons à mobiliser tous les outils disponibles, nous risquons de compromettre la chance unique de mettre fin à cette épidémie. Ce n’est pas l’heure du désengagement, mais celle d’une mobilisation renforcée. Ce groupe d’études est un outil indispensable pour garantir que cet engagement reste prioritaire, en orientant et en évaluant les politiques publiques indispensables pour y parvenir. »
Ce groupe d’études n’est pas le seul à avoir été renouvelé. C’est aussi le cas du groupe d’études sur les discriminations et lgbtqi-phobies dont la présidence est assurée conjointement par le député (Socialistes et apparentés) Emmanuel Grégoire et le député (Les Démocrates) Éric Martineau. Le groupe compte dix-huit députés-es dont plusieurs sont également membres du groupe d’études sur le VIH/sida, dont les députés d’extrême droite. Ils sont d’ailleurs quatre dans ce groupe d’études alors que leur formation politique est hostile aux droits des personnes LGBT et a pris, en diverses occasions, des initiatives politiques particulièrement transphobes.
En bref, d'autres infos sur les droits
Violences faites aux femmes : près de
5 000 téléphones "grave danger" actifs
Près de 5 000 téléphones grave danger, dispositifs de lutte contre les violences faites aux femmes, étaient actifs au 1er février 2025 selon un bilan communiqué mercredi 5 mars par le ministère de la Justice en amont de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars. Selon les chiffres de la Chancellerie, 4 911 de ces téléphones étaient actifs au début du mois dernier, contre 4 529 au 1er février 2024, 3 629 au 1er février 2023 et 2 448 l’année précédente. Expérimenté en 2009 en Seine-Saint-Denis, le téléphone grave danger a été élargi à toute la France cinq ans plus tard. Attribué sur décision du-de la procureur-e et bénéficiant d’une géolocalisation, le téléphone permet, en appuyant sur une simple touche, aux femmes qui en disposent, d’être mises en relation avec un-e professionnel-le de la lutte contre ces violences. Selon la Chancellerie, 3 000 alarmes via ce dispositif ont donné lieu à une intervention des forces de l’ordre en 2024. Quant aux bracelets anti-rapprochement, le nombre de dispositifs actifs au 1er février 2025 était de 770, contre 983 un an plus tôt. Depuis son instauration par la loi du 28 décembre 2019 visant à agir « contre les violences au sein de la famille », 2 591 décisions de placement sous ces bracelets ont été prononcées. Porté à la cheville, cet outil permet de géolocaliser le conjoint ou ex-conjoint violent et de déclencher un système d’alerte lorsqu’il s’approche de la personne protégée au-delà d’un périmètre défini par le juge. Le conjoint ou ex-conjoint violent est alors contacté par une plateforme de téléassistance, puis les forces de l’ordre sont alertées s’il ne répond pas ou ne rebrousse pas chemin. Ces chiffres concernant les téléphones anti-rapprochement ou les bracelets indiquent que « ce sont des dispositifs dont les parquets se saisissent pleinement », commente-t-on au ministère de la Justice, « ils sont complètement intégrés dans les outils qui sont mis à notre disposition pour protéger les victimes ».
Entre 2017 et 2023, les condamnations pour violences conjugales et délits commis par conjoint ou concubin ont augmenté de 136 %, de 22 202 condamnations à 52 302. Les évictions du domicile, prononcées dans le cadre de contrôles judiciaires, ont progressé de 213 %, de 1 264 en 2017 à 3 953 en 2023. Selon un bilan du ministère de l’Intérieur publié fin novembre dernier, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France en 2023, un chiffre en baisse de 19 % par rapport à 2022.
Procès du cyberharcèlement contre le créateur de la cérémonie des JO : des peines de prison requises
Le procès en France de sept personnes accusées d’avoir harcelé en ligne Thomas Jolly, le créateur de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, s’est ouvert mercredi 5 mars à Paris. Devant une salle d’audience pleine et en l’absence du metteur en scène Thomas Jolly, cinq prévenus-es se sont présentés-es tour à tour à la barre, les deux autres étant retenus ou malades, a précisé le tribunal. Âgés-es de 22 à 79 ans, les mis en cause, six hommes et une femme, sont poursuivis pour « menaces de mort réitérées, cyberharcèlement et injures aggravées en raison de l’orientation sexuelle ou de l’appartenance vraie ou supposée à une religion ». La présidente du tribunal a commencé par citer certains des messages envoyés : « Thomas Jolly est une tantouse, ça explique bien des choses ! » ; « Corde + cou = réparation de ton acte immonde » ; « Ce juif dégénéré qui attaque des milliards de chrétiens dans le monde ». Thomas Jolly, 43 ans, directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, avait déposé plainte le 31 juillet, quelques jours après le début des Jeux, affirmant « être la cible, sur les réseaux sociaux, de menaces et d’injures à caractère homophobe ou antisémite ».
Des peines de prison avec sursis ont été requises contre les sept personnes accusées d’avoir harcelé Thomas Jolly. Le ministère public a requis des peines allant de trois à huit mois de prison avec sursis à l’encontre de ces sept hommes et femme âgés-es de 22 à 79 ans, jugés pour « menaces de mort réitérées, cyberharcèlement et injures aggravées en raison de l’orientation sexuelle ou de l’appartenance vraie ou supposée à une religion ». La procureure a requis des stages de citoyenneté et une suspension du compte d’accès en ligne pour une durée de trois et cinq mois pour deux d’entre eux. Outre Thomas Jolly, plusieurs artistes ayant participé à la cérémonie d’ouverture des JO avaient été la cible de cyberharcèlement et de menaces, notamment la DJ française Barbara Butch, star du tableau incarné par des drag queen.
En bref, d'autres infos sur la santé
Sidaction 2025, les 21, 22 et 23 mars
Le Sidaction 2025 arrive. Il aura lieu les 21, 22 et 23 mars prochains. À cette occasion, samedi 22 mars à 21h10, France 2 diffusera la soirée événementielle Les stars s’unissent pour le Sidaction. Cette émission musicale, enregistrée au Théâtre Marigny à Paris, réunira plus de 40 personnalités autour de Line Renaud. Des duos le plus souvent inédits interpréteront les grands succès des trente dernières années, symbolisant la mobilisation collective contre le VIH, explique l’association organisatrice. Durant la période du 21 au 23 mars, des appels aux dons seront lancés pour soutenir la recherche et les associations œuvrant contre le VIH, tout particulièrement dans le champ de l’accompagnement des personnes vivant avec le VIH. Pour contribuer, vous pouvez appeler le 110 (numéro gratuit), visiter le site officiel du Sidaction ou envoyer le mot "DON" par SMS au 92110 pour un don de 10€.
"Mon bilan Prévention" : un kit pour l'aller vers
« Mon bilan Prévention » a été lancé par les pouvoirs publics en septembre 2024. « La prévention est un axe majeur d’amélioration de la santé des Français-es, expliquait alors le ministère de la Santé. C’est à ce titre une priorité pour le gouvernement. Des politiques de prévention existent depuis plusieurs décennies : campagnes de vaccinations, dépistages des cancers ou encore lutte contre le tabac ont permis d’améliorer la santé des Français. Aujourd’hui, il s’agit de franchir une nouvelle étape dans la mise en œuvre de la politique de prévention en France. » Annoncé par le président de la République en 2022, ce dispositif, lancé deux ans plus tard, propose à toutes et tous un rendez-vous aux âges clés de la vie afin de faire le point sur sa santé avec un-e professionnel-le de santé : entre 18 et 25 ans, 45 et 50 ans, 60 et 65 ans, et entre 70 et 75 ans. « Mon bilan prévention » doit permettre aux Français-ses d’accéder à une « nouvelle offre personnalisée pour prendre le temps, lors d’un échange avec un-e professionnel-le de santé (médecin, infirmier, pharmacien, sage-femme et prochainement masseur-kinésithérapeute), de faire le point sur sa santé et ses habitudes de vie. » Ainsi, en fonction de son âge, chaque Français-e pourra bénéficier de conseils adaptés et ciblés. Les questions d’alimentation, de sommeil, d’activité physique, de santé mentale, ou encore de santé sexuelle pourront être abordées au cours des bilans. Chaque bilan prévention sera également l’occasion d’informer les assurés-es sur les différents dispositifs de santé publique, tels que les campagnes de vaccination ou encore les dépistages organisés des cancers, etc. En février, Santé publique France (SpF) a mis à disposition des « acteurs-rices de l’aller-vers » un certain nombre d’outils permettant d’accompagner les personnes en situation de vulnérabilité vers ce dispositif de santé publique. Parmi les outils, on trouve un dépliant à l’intention des « acteurs-rices de l’aller-vers », des affiches et flyers et une vidéo de présentation du dispositif. L’ensemble forme un kit qui est disponible gratuitement jusqu’au 18 avril 2025.
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Chikungunya à La Réunion : une campagne de vaccination pour les personnes les plus à risque de formes graves
Face à l’épidémie de chikungunya à La Réunion, une campagne de vaccination ciblée sur les personnes les plus à risque de formes graves de cette maladie transmise par des moustiques va être mise en oeuvre, ont annoncé mercredi 5 mars les autorités sanitaires. Saisie en urgence par le gouvernement, la Haute autorité de santé a préconisé de vacciner en priorité les seniors-es de plus de 65 ans, les adultes ayant des comorbidités (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, etc.) et les agents-es de lutte anti-moustique dans cette île française de l’océan Indien. Cet avis sera suivi par les autorités sanitaires qui vont « travailler à la mise en oeuvre opérationnelle de cette vaccination », a déclaré à l’AFP le ministère de la Santé et de l’Accès aux soins, sans préciser de calendrier, confirmant une information de franceinfo. Le fabricant franco-autrichien du vaccin disponible, le laboratoire Valneva n’ayant pas fait de demande de remboursement par l’Assurance maladie, le coût du produit, autour de 250 euros, reste, en principe, à la charge du-de la patient-e. La HAS se prononcera aussi prochainement sur l’utilisation du vaccin Vimkunya, développé par Bavarian Nordic. Démarrée cet été, la flambée de chikungunya s’est intensifiée ces dernières semaines à La Réunion, avec 3 390 cas recensés depuis le 23 août 2024, dont 3 245 depuis début 2025, selon Santé publique France. Plus de la moitié d’entre eux sont des cas dits autochtones, infectés par un moustique présent sur place. À ce jour, il n’existe pas de traitement curatif de la maladie, d’où l’importance de la vaccination. Devant la situation à La Réunion, la HAS a recommandé de vacciner en priorité les populations à risque de formes graves et/ou chroniques et sans diagnostic passé d’infection, vu l’efficacité significative attendue chez ces catégories et le « nombre limité de doses » disponibles.