Je fais un don

    Réactive interassociative : lancement de l’argumentaire d’investissement du Fonds mondial

    • Communiqué
    • 19.02.2025

    banner réaction

    Lancement de l’argumentaire d’investissement du Fonds mondial

    Ce mardi 18 février a été lancé à Johannesburg, en Afrique du Sud, l’argumentaire d’investissement du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. Dans ce document, le Fonds mondial présente la cible financière qu’il vise pour sa 8e conférence de reconstitution prévue pour la fin de l’année, sous l’égide du Royaume-Uni et de l’Afrique du Sud. 18 milliards de dollars sont nécessaires pour retrouver la trajectoire de lutte contre les trois maladies transmissibles les plus meurtrières de la planète, renforcer les systèmes de santé et prévenir et préparer le monde aux futures pandémies.

    Une annonce qui revêt un caractère symbolique, puisqu’elle se fait en marge de réunions du G20, présidé pour la première fois de son histoire par un pays africain. L’Afrique du Sud est le pays le plus lourdement impacté par le VIH/sida dans le monde et fait également partie des plus touchés par la tuberculose, avec plus de 50 000 décès annuels pour chaque maladie. Du fait de ce fardeau épidémiologique particulièrement lourd, le pays doit compter sur des financements nationaux importants et sur le soutien international pour sauver des millions de vies et renforcer la résilience de son système de santé.

    Le Fonds Mondial est un modèle de financement de la santé qui s'affranchit des crises géopolitiques, permet de soutenir les pays les moins avancés et accompagne vers l'autonomie et la souveraineté sanitaire les pays qui en ont désormais les moyens.

    Ces 18 milliards de dollars requis pour le Fonds mondial sont le montant minimal nécessaire afin de garantir un accès universel et équitable aux traitements, produits et services de santé, et d’éviter de nouvelles flambées épidémiques. Ils sont indispensables pour espérer atteindre les objectifs que s’est fixé la communauté internationale pour 2030, de mettre fin aux épidémies de VIH/sida, tuberculose et paludisme. Si cette cible n’est pas atteinte, c’est 25 ans de progrès dans la riposte globale qui seront remis en question, avec un risque réel de reprise à la hausse de la mortalité et des nouvelles infections. Il en va de la crédibilité de la communauté internationale.

    La France est historiquement et profondément engagée sur la santé mondiale : de son rôle pionnier dans la coopération internationale en matière de santé avec la création de l’Office international des épizooties en 1924, à l’inauguration à Lyon de l’Académie de l’OMS l’année dernière, en passant par la découverte du parasite responsable du paludisme en 1903 et du virus du sida en 1983. En plus d’être motrice dans la recherche (ANRS) et les investissements pour le renforcement des systèmes de santé (AFD, Expertise France), elle est également le premier contributeur du Fonds mondial après les Etats-Unis.

    Pourtant, la loi de finances 2025 a acté une coupe drastique et historique de 37% de l’aide publique au développement et a mis fin à vingt ans d’allocation des recettes des taxes solidaires à la lutte contre les inégalités mondiales. Cette décision ne peut être analysée que comme un renoncement.

    Dans un contexte de restriction budgétaire national et international, de tendance au repli, de multiplication des conflits et d’amplification des urgences, la France doit être au rendez-vous de la reconstitution du Fonds mondial. Face au désengagement américain de l’OMS et de son aide bilatérale, la France a une opportunité historique de renforcer son leadership en matière de diplomatie sanitaire et de se montrer à la hauteur de son engagement historique en matière de santé mondiale. Cela doit notamment passer par un renforcement de son soutien politique et financier au Fonds mondial.

    Les signataires de cette réactive pressent la France et tous les acteurs impliqués directement ou indirectement dans la santé mondiale, de saisir l’enjeu capital et vital de cette reconstitution et de lui donner les moyens à la hauteur de ses besoins.

    Organisations signataires : 

    • Action Santé Mondiale
    • AIDES
    • Amis du Fonds mondial Europe
    • Equipop
    • ONE
    • Sidaction
    • Solidarité Sida
    • Solthis