Massacre des usagers de drogues aux Philippines : la communauté internationale doit réagir !
- Communiqué
- 09.11.2017
AIDES participe à une coalition de plus de 100 organisations qui lancent le 9 novembre 2017 un appel adressé à la communauté internationale pour qu’elle réagisse à la hauteur des crimes de l’Etat philippin depuis 2016.
De la « guerre à la drogue » forgée en 1971 par le Président américain Nixon, nous savons qu’elle était dès l’origine une « guerre » contre les usagers de drogues, à coups de répression et de stigmatisation.
Aux Philippines, cette « guerre » a perdu ses guillemets. Avec l’élection du Rodrigo Duterte en mai 2016, les exécutions extrajudiciaires d’usagers de drogues ont explosé dans le pays, avec le soutien actif du Président et au mépris de l’Etat de droit. Depuis, les médias et des groupes de défense des droits de l'homme estiment entre 7 000 et 14 000 le nombre de personnes exécutées, dont 54 mineurs. Seulement 1% des assassinats ont abouti sur l’ouverture d’une enquête, sans qu’il n’y soit donné de suites dans la plupart des cas.
Il est donc aujourd’hui urgent de mettre un terme à ces exactions et de faire toute la lumière sur la responsabilité de l’Etat philippin, en commençant par une enquête dirigée par l'ONU et en envisageant une intervention de la Cour pénale internationale.
Il est en effet impossible d'ignorer les mots prononcés publiquement par le Président Duterte lui-même, qui a appelé à plusieurs reprises à des tueries de masse et a promis de protéger la police contre les poursuites.
AIDES et l’ensemble des signataires de cet appel appellent donc la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour mettre un terme au massacre.