Confinement : les travailleurs-euses du sexe, encore une fois les grands-es sacrifiés-ées
- Communiqué
- 02.11.2020
Depuis l’instauration du confinement, les travailleuses-eurs du sexe (TDS) sont une nouvelle dois confrontées-és à l’impossibilité de poursuivre leur travail. Ces restrictions engendrent une précarisation extrême de ces personnes déjà vulnérabilisées. Nos associations réclament des mesures de l’État dont l’indifférence actuelle met en danger les vies des TDS.
Nos associations reçoivent des témoignages alarmants démontrant la précarisation des conditions de vie des travailleuses-eurs du sexe. « Comment vais-je payer mon loyer ? Comment vais-je nourrir mes enfants ? » sont des questions auxquelles nous n’avons pas de réponse, faute de moyens. Avec la mise en place du confinement, l’ensemble des travailleuses-eurs du sexe se retrouve, comme au printemps dernier, sans ressources. Malgré nos alertes, le gouvernement n’aura rien appris de l’expérience du précédent confinement, pendant lequel nos associations ont dû faire appel à la générosité du public, ayant reçu une fin de non-recevoir à nos demandes de la part de Marlène Schiappa.
Celle-ci avait affirmé qu’il était « très compliqué » d’indemniser les travailleuses-eurs du sexe alors qu’une enveloppe de 5 millions d’euros est votée chaque année pour venir en aide à celles et ceux souhaitant cesser leur activité. Ces crédits sont notoirement sous-dépensés à cause de conditions d’obtention arbitraires et abusives pour être en réalité redistribués vers d’autres programmes, comme cela a été révélé dans le rapport parlementaire des sénateurs Bocquet et Bazin. En 2018, seuls 12% de ces crédits, à savoir environ 600.000€ sur les 5 millions, parvenaient aux travailleuses-eurs via l’allocation dite AFIS. Une grande partie des travailleuses-eurs du sexe, comme la plupart des travailleurs-euses de l’économie informelle n’ont actuellement accès à aucune aide de l’Etat. Elles et ils sont de fait très exposés-ées au coronavirus par l’obligation de continuer à travailler et de prendre des risques pour survivre. Pour leur santé, celle de leur entourage et de l’ensemble de la population, l’État doit néanmoins urgemment prendre ses responsabilités.
Nous exigeons :
- Un fonds d’urgence pour compenser la perte de revenu durant le confinement ;
- Un moratoire sur les amendes, la pénalisation des clients et les arrêtés anti-prostitution ;
- Un soutien financier aux associations organisant l’aide aux travailleuses et travailleurs du sexe, notamment pour le maintien dans le logement et les colis alimentaires ;
- La régularisation des travailleuses-eurs du sexe sans-papiers sans quoi il est impossible d’accéder au travail dans l’économie formelle.
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