Dans un arrêté publié aujourd'hui 10 juin 2016, la ministre de la Santé Marisol Touraine autorise la dispensation de PrEP dans les tout nouveaux Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Cette mesure met fin à l'exception hospitalière en matière de prescription et simplifiera l’accès à cette nouvelle méthode préventive. Un pas de plus vers la fin de l'épidémie.

AIDES milite depuis plusieurs années pour l’accès à la PrEP en France. Autorisé depuis janvier 2016, la PrEP a déjà été prescrite à plus de 700 personnes. C'est un début encourageant, mais la prescription restreinte au milieu hospitalier représentait un frein à son accessibilité. "Il ne suffit pas qu'un outil de prévention soit autorisé pour qu'il ait un impact sur l'épidémie", explique Aurélien Beaucamp président de AIDES : "il doit aussi être facilement accessible aux populations auxquelles il s'adresse". Car si la PrEP est plutôt bien identifiée par les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, elle reste en revanche largement méconnue et sous-utilisée dans d'autres publics vulnérables. En particulier les publics les plus éloignés du soin : migrant-e-s, personnes trans, travailleuses et travailleurs du sexe. Davantage ancrés dans le quotidien, les CeGIDD  sont aussi plus confidentiels et plus accessibles que le milieu hospitalier. Travaillant en lien étroit avec les associations, ces nouveaux centres de dépistage pourront aller à la rencontre des populations cibles afin de les informer sur la PrEP et le cas échéant, de la prescrire. "Nous accueillons très favorablement cette décision du Ministère", explique Aurélien Beaucamp. "Notre association se bat depuis longtemps pour faire connaître cet outil, et pourra désormais oeuvrer à sa dispensation : à Marseille par exemple, le CeGIDD piloté par AIDES pourra bientôt ouvrir ses premières consultations PrEP."

Dépistage rapide, autotest, PrEP, les stratégies de prévention contre le VIH se sont très largement modernisées et diversifiées ces dernières années. "Nous allons pouvoir éviter de nouvelles contaminations, dépister plus tôt les personnes, permettre un accès plus rapide aux traitements. Autant de nouvelles étapes qui nous permettront de vaincre l’épidémie de VIH en France", conclut Aurélien Beaucamp.