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    L’Actu vue par Remaides : « La Russie de plus en plus transphobe »

    • Actualité
    • 06.10.2024

    manifestation LGBT

    Par Jean-François Laforgerie

    La Russie de plus en plus transphobe

    Des avancées, des reculs, des initiatives… ces derniers jours ont encore été marqués par des infos concernant les personnes LGBT+. La Russie devient de plus en plus transphobe, puisque l’actuelle majorité se dirige vers l’interdiction de l’adoption pour les pays autorisant la transition de genre. Résistance du côté de la Géorgie en proie à l’influence russe où la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, refuse de signer la loi restreignant les droits LGBT+, malgré les pressions. Et puis finalement vote de la loi... De pressions et de consentement, il en sera aussi question dans l’atelier « Savoir dire non et mettre ses limites dans une relation gay/bi », que propose Actions Traitements. Samedi 12 octobre se déroulera à Paris la nouvelle édition de l'ExisTransInter, la marche des personnes trans et intersexes et de celles et ceux qui les soutiennent. Un texte fort en pose les enjeux. La rédaction de Remaides fait le point sur l’actu LGBT+

    ExisTransInter 2024 : "Face aux réactionnaires, riposte unitaire pour les droits trans et intersexes"

    Samedi 12 octobre aura lieu l’ExisTransInter à Paris, la marche des personnes trans et intersexes et de celles et ceux qui les soutiennent. « Pour un large ensemble de collectifs, et alors que la droite veut interdire le droit de transitionner et continuer les mutilations des personnes intersexes, il faut constituer une opposition forte. Face au climat anti-trans et à un projet politique contrevenant à l’autonomie corporelle des personnes trans et intersexes, la réponse doit être unitaire et massive », explique une tribune accessible en accès libre sur le site de Mediapart (voir dans Les invités de Mediapart). « En 2024, les personnes trans et intersexes subissent une véritable crise sociale et sanitaire. Discriminées dans toutes les sphères de leur vie — famille, système de santé, travail, espace public — leur droit à l’autonomie corporelle n’est pas respecté. Les personnes intersexes subissent des mutilations et des traitements hormonaux non consentis et rencontrent des difficultés dans l’accès à leur propre dossier médical pour demander réparation. En 2019, 89 % des personnes intersexes françaises déclaraient ne pas avoir pu consentir aux actes médicaux qu’elles ont subi. Les parcours trans demeurent inutilement longs, difficiles et discriminatoires, surtout pour les mineurs. Par exemple, les jeunes trans montrent des risques suicidaires 6 fois plus élevés que les jeunes non-trans », explique le texte.

    « Ces situations de précarité économique, sociale et psychologique sont renforcées par d’autres dynamiques : le sexisme, le racisme, la xénophobie, le validisme, les politiques de criminalisation des sans-papiers et du travail du sexe (…) Cette situation est empirée par les réactionnaires qui ont orchestré un climat anti-trans en multipliant les paniques morales. Ils s’attaquent aux parents d'élèves, aux patients, aux médecins. Petit à petit, ils gagnent du terrain : Macron les a rejoints avec sa petite phrase transphobe sur les droits trans « ubuesques » et les JO ont vu un déchainement sans pareil d’intersexophobie. Leur combat est maintenu devenu parlementaire. Le Sénat a voté pour interdire la transition médicale chez les mineurs et renforcer la pédopsychiatrie ; une mesure, qui, adoptée, aurait les pires conséquences imaginables sur la santé des jeunes trans (…) En cette 25ème ExisTransInter, nous sommes au point de bascule des droits trans et intersexes. L’heure a sonné de nous défendre. Alors que la droite veut interdire le droit de transitionner et veut continuer les mutilations des personnes intersexes, il faut dès maintenant constituer une opposition forte contre les groupes anti-trans, contre les refus abusifs des ALD par les CPAM, contre les projets de loi qui remettent en cause le droit à disposer de nos corps ! »

    Les organisations à l’origine de l’appel sont : Acceptess-T ; Collectif Trans'Gressif (Metz) ; Collectif Trans En Finistère Sud (CTEFS, Quimper) ; Du Pain et Des Roses ; Fransgenre ; Inverti.e.s ; NPA-A ; Organisation de Solidarité Trans (OST) ; Ouest Trans (Rennes) ; Solidaires étudiant-e-s syndicats de luttes ; Syndicat des Travailleur·euses du Jeu Vidéo (STJV) ; Union Communiste Libertaire. De très nombreuses associations LGBT+ sont signataires de cette tribune. Voir la liste sur https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/031024/face-aux-reactionnaires-riposte-unitaire-pour-les-droits-trans-et-intersexes

    Russie : vers l'interdiction de l'adoption pour les pays autorisant la transition de genre

    Toujours plus homophobes ; toujours plus transphobes. Les députés-es russes ont voté, mercredi 25 septembre, en première lecture un projet de loi interdisant l’adoption d’enfants russes par des ressortissants-es de pays autorisant la transition de genre, un nouveau signe de l’orientation ultra-conservatrice et très LGBTphobe que suit la Russie. Le 25 septembre, les députés-es russes avaient entamé l’examen d’une proposition de loi interdisant la « propagande » de la vie sans enfant, en pleine crise démographique, amplifiée par le conflit en Ukraine. L’interdiction votée concerne, elle, les citoyens-nes de pays autorisant « le changement de sexe par intervention médicale, y compris par l’utilisation de médicaments » et la modification du genre indiqué dans les « documents d’identité », selon la législation. Elle a pour but d’empêcher « toute adoption d’enfants russes par des représentants des communautés LGBT », détaille le texte explicatif qui accompagne le projet de loi. Au total, 397 députés-es ont voté en faveur de ce texte et uniquement un contre. « Avec cette loi, nous protégeons l’enfant », s’est félicité, après le vote, le président de la Douma [l’équivalent de l’Assemblée nationale russe] Viatcheslav Volodine, un proche de Vladimir Poutine. Les députés-es à l’origine de cette initiative ont agité les fantasmes LGBTphobes habituels pour justifier leur initiative. Ils et elles ont affirmé vouloir éviter que les parents adoptifs puissent « changer de sexe » ou « changer le sexe de l’enfant adopté », qui doit être, soulignent-ils, « élevé dans une famille traditionnelle ». La Russie a elle-même adopté en juillet 2023 une loi bannissant les transitions de genre et interdisant aux personnes transgenre d’adopter des enfants. Pour entrer en vigueur, la proposition de loi doit être votée après un total de trois lectures à la Douma, la chambre basse du Parlement, puis par le Conseil de la Fédération (chambre haute) et être promulguée par Vladimir Poutine, ces deux dernières étapes n’étant généralement qu’une formalité. Ce projet de loi en remplace un autre, proposé par des députés en août 2022 mais finalement jamais voté, sur l’interdiction de l’adoption aux ressortissants de pays « inamicaux ». Exclure les pays qui autorisent la transition de genre revient de fait à exclure « les pays de l’Otan », où cela est généralement permis, notent les députés-es russes dans leur texte explicatif. La loi, si elle entre en vigueur, devrait avant tout avoir une portée symbolique. En 2023, seuls-es six enfants russes ont été adoptés-es par des citoyens-nes étrangers-ères, selon les chiffres officiels.

    "Savoir dire non et mettre ses limites dans une relation gay/bi" : un atelier avec Actions Traitements

    L’association Actions Traitements propose jeudi 10 octobre 2024 de 18h à 20h un atelier intitulé « Savoir dire non et mettre ses limites dans une relation gay/bi ». Ce groupe va travailler sur les violences sexuelles et la notion de consentement. L’objectif du groupe est de favoriser les échanges autour des vécus dans les relations entre hommes, d’identifier  les difficultés autour du consentement et ce qu’est une violence.
    Cet atelier est animé par Anne-Sophie Petit, psychologue à Actions Traitements, et un patient intervenant.

    Où ? L’atelier se déroule chez Actions Traitements. 23, rue Duris. 75020 Paris.

    Les ateliers et permanences d’Actions Traitements s’adressent exclusivement aux personnes vivant avec le VIH et/ou une co-infection. Les ateliers et permanences sont accessibles sur inscription auprès de l’équipe : 06.51.62.16.20 (appel/sms/whatsapp).
    Accueil dix minutes avant le début de chaque atelier collectif, afin de commencer à l’heure indiquée. Le nombre de places est limité pour les ateliers collectifs. En cas de désistement, merci de prévenir dès que possible (si possible au moins trois heures à l’avance) pour que les personnes en liste d’attente puissent participer.

    Géorgie : la présidente a refusé de signer une loi restreignant les droits LGBT+

    La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili, pro-européenne et en rupture avec le gouvernement, a refusé de signer une loi restreignant les droits LGBT+, ont annoncé ses services mercredi 2 octobre, le texte ayant été fermement condamné à l’étranger, notamment en Europe. Salomé Zourabichvili « a refusé de signer la loi et l’a renvoyé au Parlement sans y opposer son veto », a indiqué la porte-parole de la présidente de ce pays du Caucase, Marika Botchoïdzé. La loi devrait malgré tout pouvoir entrer en vigueur car le président du Parlement a le pouvoir de la signer en cas de refus de la présidence. Les élus-es géorgiens-nes ont adopté en septembre ce texte sur les « valeurs familiales » et contre la prétendue « propagande des relations homosexuelles ». La législation, similaire à ce qui existe en Russie, a été approuvée par les députés-es du parti au pouvoir, le Rêve géorgien. Ce parti, à la rhétorique conservatrice et anti-occidentale, est accusé de mettre en danger le rapprochement de la Géorgie avec les États-Unis et l’Europe. Le texte interdit « la propagande des relations homosexuelles et de l’inceste » dans les établissements d’enseignement et les émissions de télévision, et restreint aussi les « rassemblements et manifestations ». Des groupes de défense des droits ont critiqué cette formulation mettant sur le même plan l’inceste et l’homosexualité. L’Union européenne avait estimé début septembre qu’il « porte atteinte aux droits fondamentaux des Géorgiens et risque de renforcer la stigmatisation et la discrimination d’une partie de la population ». Le pays est appelé aux urnes le 26 octobre pour des élections législatives vues comme cruciales.

    La Géorgie promulgue finalement une loi controversée restreignant les droits LGBT+, en court-circuitant la présidente géorgienne

    La Géorgie promulgue finalement une loi controversée restreignant les droits LGBT+
    Finalement, ça passe ! La loi controversée restreignant des droits des personnes LGBT+ en Géorgie a été promulguée jeudi 3 octobre par le président du Parlement. Ce dernier  a contourné le refus de la cheffe de l’État, Salomé Zourabichvili, de signer le texte, accentuant le virage prorusse et conservateur du pays à trois semaines de législatives à haut risque. Il s’agit de la deuxième loi jugée liberticide par des ONG et l’Union européenne, après celle sur l’« influence étrangère » adoptée en juin par le gouvernement. Celui-ci est accusé par ses détracteurs d’abandonner les ambitions européennes de ce pays du Caucase pour se rapprocher de la Russie. « En conformité avec la Constitution, j’ai signé aujourd’hui la loi sur les valeurs familiales et la protection des mineurs », a annoncé sur Facebook Chalva Papouachvili, membre du parti Rêve géorgien. En Géorgie, la présidence dispose de pouvoirs limités contrairement au Parlement qui a de larges prérogatives, dont la possibilité de signer les lois votées. Les députés du parti au pouvoir, le Rêve géorgien du milliardaire Bidzina Ivanichvili, ont adopté le texte rognant les droits des homosexuels en septembre lors d’un vote boycotté par l’opposition, alimentant un peu plus les tensions à l’approche des législatives du 26 octobre. L’UE a averti que les législations répressives adoptées auront des « répercussions importantes » sur le processus d’intégration de la Géorgie. Les États-Unis ont, de leur côté, adopté des sanctions envers 60 Géorgiens-nes dont deux représentants du gouvernement « pour leur implication dans de graves violations des droits humains lors de la réponse violente aux manifestations ». « Nous restons préoccupés par les violations des droits humains et les actions antidémocratiques en Géorgie, et nous continuerons à envisager des actions supplémentaires en réponse à ces violations », avait indiqué en septembre le secrétaire d’État américain Antony Blinken.