IAS 2017 : la Science sera à Paris
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Du 23 au 27 juillet prochain, la Conférence mondiale sur le sida, "HIV Science Conference" se tiendra à Paris. Résolument scientifique, elle accueillera près de 6 000 participant-e-s venus présenter ou observer les derniers résultats de la recherche dans le domaine du VIH/sida et des hépatites virales. Pendant ces quatre jours, AIDES sera présent pour suivre les débats, mais aussi rappeler les urgences politiques d’aujourd’hui, au-delà de la quête, médicale celle-ci, d’un vaccin ou d’une guérison. Présentations.
Quinze ans après la précédente conférence IAS en France, Paris est à nouveau la capitale de la lutte contre le VIH. A partir de dimanche et jusqu’au jeudi 27 juillet, la Société internationale sur le sida (IAS) pose ses valises sur la rive gauche de la Seine. Au Palais des Congrès, se déroule la neuvième "HIV Science Conference", un rendez-vous qui photographie l’état de la recherche scientifique sur le VIH/sida et les hépatites virales. Pour se faire, l’IAS co-organise tous les deux ans avec un partenaire local. En France, c’est l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) qui hérite de cette supervision. Petite sœur de la "grande" conférence mondiale (AIDS Conference), la "HIV Science Conference" vient donner, depuis 2001 à Buenos Aires, une place de choix aux chercheurs-euses et à la recherche clinique. Paris, cette année pour la HIV Science, et Amsterdam en 2018 pour l’AIDS Conference. "Un retour à l’Europe" dont se félicite François Dabis, nouveau directeur de l’ANRS qui présentait le 22 juin dernier les grands enjeux de cette édition parisienne.
Demandez le programme
Cette conférence s’annonce, selon les expert-e-s du VIH, comme la grande revanche des sciences fondamentales, un peu occultées ces dernières années par les avancées dans le domaine de la prévention. Comme l’explique Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine et co-découvreuse du virus, la recherche fondamentale, sur les gènes par exemple, reste indispensable pour "dépasser les obstacles" vers l’horizon, encore lointain, du "Cure" (guérison) du VIH ou d’un vaccin prévenant l’infection. Elle annonce qu’il y aura des présentations, venant des Etats-Unis, d’Europe ou du reste du monde sur ces sujets. Elle cite un projet de recherche sur le fameux vaccin, mais aussi pour une "rémission fonctionnelle", permettant de contrôler à long terme le VIH et ses réservoirs dans l’organisme. Une étape précieuse, avant celle de la guérison dite totale, et la disparition définitive du virus. On parlera (pour faire simple) des mécanismes de ces réservoirs viraux, bien difficiles à dénicher et à détruire, mais aussi des liens fructueux entre la recherche sur le VIH et d’autres pathologies, comme le cancer et ses thérapies. Les autres domaines ne seront pas en reste, avec des présentations sur de nouvelles molécules pour les trithérapies ou contre les infections opportunistes, encore présentes en Afrique. Au final, ces pistes essentielles de la conférence se rejoignent pour aboutir au même objectif : mettre fin à l’épidémie.
Maintenant ou jamais
Car l’instant est critique. Alors que Paris lance son programme "Vers Paris sans sida", stratégie pour atteindre les fameux 90-90-90*, qui doivent permettre de stopper l’épidémie d’ici à 2030, le contexte mondial est plus que jamais menaçant. Aux Etats-Unis, Donald Trump a montré son désintérêt concernant la lutte contre le sida ou même la recherche en elle-même, avec des coupes budgétaires importantes ou imminentes. Emmanuel Macron n’a pas encore fait part de toutes ses intentions quant aux financements internationaux, mais a déjà raboté une éventuelle taxe sur les transactions financières (TTF) française pour contribuer à l’aide mondiale contre le sida et décidé d’une baisse des crédits de l’aide au développement. La veille du début de la "HIV Science Conference", l’ONUSIDA doit présenter son nouveau rapport 2017 et les dernières données sur la réponse mondiale.
Face à ces défis immenses, les activistes et organisations de lutte contre le sida du monde entier comptent profiter de l’événement pour rappeler les engagements pris, mais aussi exiger des décideurs politiques qu’ils fassent encore plus. Une Déclaration de Paris, rédigée par des représentant-e-s des communautés les plus touchées et exposées au VIH viendra demander de nouveaux engagements auprès des gouvernants, mais aussi des chercheurs et des organisations non-gouvernementales, pour plus d’éthique, de moyens et continuer à faire avec les personnes concernées.