Je fais un don

    L'actu vue par REMAIDES : "RISE : l'engagement des communautés auprès des instances du Fonds mondial"

    • Actualité
    • 02.05.2024

    évènement RISE Fonds mondial

    © Léo Deniau

    Par Fred Lebreton 

    Rise : l'engagement des communautés auprès des instances du Fonds mondial

    Le 22 avril dernier, à Genève (Suisse) était rendu public le rapport RISE (Représentation, inclusion, pérennité et équité) sur l'engagement des communautés auprès des instances de coordination nationale (ICN), lors d'un événement parallèle à la réunion du conseil d'administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Explications et réactions.

    Renforcer l'engagement communautaire dans les espaces de gouvernance du Fonds mondial

    L’étude Représentation, inclusion, pérennité et équité (RISE) est un projet de recherche indépendant et communautaire dirigé par un comité de pilotage composé de treize membres issus de onze pays, avec des représentants-es de AIDES, d’amfAR (une des plus importantes fondations mondiales pour le financement de la prévention et de la recherche médicale contre le sida), de Coalition PLUS, du Malaysian AIDS Council, d’Ishtar MSM, de MATRAM, du O’Neill Institute for National and Global Health Law, de Positive Generation, REVS+, SISTERS Foundation, Treatment Action Campaign, l’ALCS (Maroc) et Uganda Young Positives. Le comité de pilotage est composé de représentants-es des instances de coordination nationales (ICN), des plaideurs-ses et de partenaires universitaires et de recherche au niveau mondial. Les instances de coordination nationales (ICN) sont des comités nationaux (notamment composés de représentants-es de la société civile) qui, au nom de leur pays, présentent des demandes de financement au Fonds mondial et assurent le suivi stratégique des subventions.

    En utilisant une méthodologie de recherche mixte dirigée par la communauté, l'étude RISE a révélé le rôle essentiel que jouent les ICN dans le partenariat avec le Fonds mondial, en tant qu'espace vital pour l'engagement, la supervision et la participation des communautés. L'étude a permis d'identifier plusieurs recommandations clés pour renforcer l'engagement communautaire dans les espaces de gouvernance, mieux équiper les représentants-es communautaires des ICN pour leur rôle de supervision et favoriser un engagement et un leadership significatifs. Ces résultats soulignent le besoin crucial d'une participation communautaire solide à tous les stades du cycle du Fonds mondial. 

    C’est dans le cadre de cette étude qu’en août 2023, une délégation composée de plaideurs-ses, d’un journaliste et d’une chercheuse issus-es de la lutte contre le VIH était à Kampala (Ouganda) pour rencontrer des activistes de la lutte contre le VIH/sida, des institutionnels-les et des personnes concernées. La rédaction de Remaides faisait partie de cette mission (lire notre reportage).

    "Les voix des plus marginalisés-es doivent être entendues"

    La publication de l’étude a suscité des réactions sur les réseaux sociaux. « Avec @CoalitionPLUS et le soutien de neuf délégations, les recommandations de notre étude RISE ont été présentées au Conseil d'administration du @GlobalFund (…) Gavin Reid, du département « Communautés, droits et genre » du  @GlobalFund, reconnaît que des réformes sont en cours, mais qu’il reste encore à faire. Notamment, pour protéger et porter les voix des plus marginalisées-es qui doivent être entendues. Un plaidoyer ambitieux, en faveur d'un meilleur engagement des communautés clés dans la lutte contre les épidémies... », a commenté AIDES sur X (ex Twitter).

    Contacté par la rédaction de Remaides, Léo Deniau, coordinateur du plaidoyer international à AIDES, qui était sur place à Genève, donne son ressenti : « C’est l'aboutissement d'un an et demi de travail et nous sommes très fiers du résultat final. L'événement s'est très bien déroulé et la prise de parole d'Anne-Claire Amprou [ambassadrice de France pour la santé mondiale, ndlr] était engageante. Elle a largement félicité l'étude et elle a rappelé l'importance du sujet pour la France en déclarant que l'étude devait fonder la nouvelle base sur laquelle travailler à partir de maintenant. La France, l’Allemagne, ou encore la délégation Canada-Suisse-Australie, se sont engagées à soutenir les recommandations de l’étude pour des communautés plus robustes et intégrées dans les mécanismes de décision du Fonds ». De son côté, Serge Douomong Yotta, le directeur du plaidoyer chez Coalition PLUS, a publié un message sur sa page Linkedin : « Le Fonds mondial ne se repose pas sur ses lauriers en matière d'impact. Il se réinvente, actualise ses dispositifs, avec notamment l’initiative CCM Evolution [Country Coordinating Mechanism, même chose que les instances de coordination nationales ou ICN, ndlr]. L'étude RISE s'inscrit pleinement dans cette dynamique de modernisation des dispositifs, visant à rendre les CCM plus résilients, plus protecteurs envers les communautés et les populations clés. Elle met en lumière les défis auxquels sont confrontées les communautés et propose des solutions concrètes pour les surmonter ». 

    Le rapport final est disponible en ligne

    Qu’est-ce que le Fonds mondial ?

    Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a été créé en 2002 comme un partenariat entre les gouvernements, la société civile, le secteur privé et les communautés affectées. Il mobilise et investit environ quatre milliards de dollars par an à l’appui de programmes menés par des experts-es locaux-les dans les pays et les communautés qui en ont le plus besoin. Dans les pays où il investit, le Fonds a permis de faire baisser la mortalité des trois pandémies de plus de moitié depuis 2002. Il a fait passer le nombre de personnes sous traitement antirétroviral (ARV) de 4 % en 2005 à 78 % en 2022, à travers le monde. La 7e conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial qui s’est déroulée le 21 septembre à New York, a débouché sur une promesse de dons de 15,7 milliards de dollars. C’est le montant le plus élevé jamais promis à l’institution, mais le compte n’y est pas. L’objectif était d’atteindre 18 milliards de dollars. Voir notre article à ce sujet.